Révélations troublantes : «Maman dans les espaces infinis du silence éternel, où elle se repose, et dont l’ambition du ci-devant frère, est allé profaner sa tombe des rites maçonniques, sans l’autorisation du père, ne devrait pas seulement se retourner dans son sépulcre, mais si cela était possible, ressusciterait d’entre les morts, pour venir donner à ce dernier, quelques claques de malédiction, pour avoir osé se lever contre son mari, lui qui n’a jamais fait de distinction entre ses enfants, dans le seul dessein égoïste de préserver son strapontin».

C’est un point effrayant contenu dans un brulot qualifié de « Réponse des enfants Ntoutoume Emane à Simon Ntoutoume Emane», déposé mardi 20 octobre dernier, à notre desk.

La réplique s’achève par un proverbe fang : «La gazelle aurait dit à son fils de faire attention, la terre se troue, ne gambade pas hors des pistes suivies par ton père ». N’ayant pas écouté ce conseil, le fils fut perdu à jamais, au fond du trou. Tout en citant la parution n°84 du journal l’Objectif du 16 octobre 2015 qui a fait remarquer qu’avec l’aura qu’a désormais Ntoutoume Emane, si ce dernier prononce un seul mot, le ministre Simon Ntoutoume Emane serait politiquement hors jeu.

Tout ceci pour dire que la réaction, à la limite méprisante, de Simon Ntoutoume Emane à suite au départ fracassant de son père du parti au pouvoir, le PDG, a été jugée inappropriée et regrettable. Il aurait dû se taire, commentent certains. Comme le disait un ancien ministre Français, « Un ministre, ça la ferme ou ça démissionne». Aux enfants Ntoutoume Emane de poursuivre que la politique reste et demeure un débat d’idées, qui ne doit pas ignorer les exigences familiales. Une manière pour eux de déplorer publiquement l’attitude de leur frère Simon, de porter le débat familial aux relents politiques, sur la place publique par médias interposés.

«La dimension tragique des propos de notre frère, qui délie sans relier la dignité, la solidarité, la fierté et la loyauté que notre père nous a inculquées, lui font croire qu’un destin est devant lui. Mais, pour affronter les résistances du réel, en politique, on a besoin de la famille, qui légitime en amont cet engagement», soulignent les enfants Ntoutoume Emane dans leur communiqué.

Selon la tradition africaine à laquelle est attaché le peuple fang, le fils doit écouter le père. Il lui doit respect et obéissance. De même, le jeune est tenu d’obéir et de respecter l’aîné. La force de toute famille réside dans l’unité sans faille autour du patriarche. Le fils qui observe ces principes est généralement appelé à un avenir brillant. A l’inverse, celui qui ne respecte pas ces règles de vie est vraisemblablement voué à la malédiction.

«L’avenir d’un ministre, c’est de ne plus l’être ». dixit l’ancien premier ministre français, Raymond Barre.

Henri Gauthier