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À 10 mois de la présidentielle 2016 : Jean Ping dézingue Ali Bongo

De l’économie au concept «Gabon émergent» en passant par la santé ou l’éducation, l’ancien président de la commission de l’Union africaine se livre à une critique acerbe du pouvoir en place, dans une interview accordée à camer.be. Morceaux choisis.

Actuellement en tournée dans l’hinterland, Jean Ping s’est prêté à une interview à camer.be. Il y aborde plusieurs sujets, notamment l’économie sous l’ère Ali Bongo, qu’il juge «virtuelle». «Actuellement l’économie gabonaise se porte mal, très mal (…) Les thuriféraires du pouvoir nous vendent à longueur de journée des chiffres de croissance (5%) qui feraient pâlir d’envie certains pays européens. Sauf que dans ces derniers pays, malgré des chiffres de croissance qui tournent autour de zéro, le citoyen moyen vit à peu près normalement même si le chômage et la précarité restent préoccupants, mais les enfants de ces pays ne manquent pas de table-bancs, de toit pour apprendre dans des conditions acceptables, les femmes accouchent dans des hôpitaux pourvus de plateaux techniques modernes», a analysé Jean Ping, soutenant que l’économie d’un pays ne se mesure pas à l’aune des fora organisés à coup de milliards mais plutôt à ses résultats qui devraient être visibles à travers la qualité de vie des populations, censées être les premiers bénéficiaires de la croissance. «Pour l’instant nous ne voyons que des maquettes», a-t-il ironisé.

Interrogé sur les réformes initiées dans le secteur bois, l’ancien président de la commission de l’Union africaine (UA) estime qu’elles auraient pu être appréciées si elles avaient été sérieusement préparées et bien muries. «Mais comme à l’image de l’homme qui les avaient initiées, elles ont été brutales et initiées avec amateurisme avec pour conséquence aujourd’hui de nous retrouver avec un secteur du bois quasiment sinistré», a-t-il soutenu, donnant par ailleurs son avis sur le concept Gabon émergent. «Quand je regarde le chemin parcouru par certains pays émergents d’aujourd’hui, je me dis que nous sommes en plein dans l’illusion. L’émergence ça se prépare, à commencer par la formation des futures élites qui mettront en œuvre cette émergence», a-t-il déclaré, avant de poursuivre : «Quand on constate l’état de notre éducation et notre enseignement supérieur aujourd’hui, du primaire jusqu’à l’université, avec des années scolaires et universitaires constamment inachevées, des moyens qui ne répondent pas toujours aux exigences du monde moderne, l’émergence à l’horizon 2025 me paraît encore un simple slogan, vide de tout contenu».

Concernant ses ambitions dans la perspective de 2016, Jean Ping s’est voulu explicite et catégorique. «Je ne fais pas du pouvoir mon obsession, j’ai connu la gloire et les palais, ne serait-ce que pour avoir, à plusieurs reprises, côtoyé tous les grands de ce monde», a-t-il affirmé. «Mais comme vous le savez le malheur nous a frappé, André Mba Obame est parti. Ainsi pour ce combat et que l’opposition au pouvoir dans sa diversité estime en conscience que je suis le mieux placé pour l’emporter face à Ali Bongo, je vous assure que je n’hésiterai pas un instant», a-t-il dit, affirmant devoir rassembler toutes celles et tous ceux qui pourront l’aider à réaliser l’alternance. «Nous allons passer par des primaires j’ai déjà annoncé ma candidature aux primaires de l’opposition», a-t-il conclu.

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