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Etat-civil d’Ali Bongo : Doutes autour de l’acte de naissance de Nantes

Eric Moutet, avocat d’Onaïda Maisha Bongo dans la succession d’Omar Bongo, met en doute l’acte de naissance de l’actuel chef de l’Etat, jusque-là archivé au Service central d’état-civil de Nantes (SCEC), dont la communication a été autorisée le 12 novembre 2015 par le tribunal de grande instance de Nantes.

À travers une tribune libre publiée dans de nombreux journaux dont Gabonreview, maître Claude Dumont Beghi, conseil du président gabonais, s’étonnait de ce que Onaïda Maisha Bongo Ondimba étant «en possession de l’acte de naissance intégral de Son Excellence Ali Bongo Ondimba depuis plus d’un mois ; curieusement, un silence assourdissant a fait place aux rumeurs en tout genre». Comme en écho, tardif, à cette déclaration, Eric Moutet vient de briser ce silence à travers un témoignage livré au journal Le Parisien, le 19 janvier et publié le 27 du même mois. Une intervention qui vient en rajouter à la confusion au sujet de l’état-civil du président gabonais.

Cet avocat avait été saisi par Onaïda Maisha Bongo dans le cadre du règlement de la succession d’Omar Bongo. Suite à l’autorisation du tribunal de grande instance (TGI) de Nantes, le 12 novembre dernier, de communiquer l’état-civil complet du président du Gabon, il ressort qu’Ali Bongo est bel et bien le fils biologique d’Omar Bongo et de son ex-épouse Joséphine Kama, à en croire l’acte de naissance n° 47 du 10 février 1959 issu des archives du SCEC.

«Ce document ne clôt pas les doutes», rétorque pourtant Eric Moutet qui indique que l’acte de naissance récupéré à Nantes comporte plusieurs incohérences par rapport à un autre du même acabit rendu public il y a 13 mois. «On voit bien que ce n’est pas du tout la même signature. L’un est nécessairement faux. On ne voit pas comment Omar Bongo aurait pu signer au même moment de manière aussi différente», a-t-il fait remarquer, évoquant par ailleurs certaines différences entre l’acte de naissance publié, le 2 décembre 2014, par le quotidien français Le Monde qui, selon Eric Moutet «est censé émaner de la présidence de la République» et celui qui a récemment été récupéré à Nantes. L’avocat d’Onaïda Maisha Bongo Ondimba relève une différence au niveau de la couleur de l’encre, dont l’un est bleu et l’autre noir. «Vous avez également des différences au niveau du contenu : sur l’un des documents il est noté n°47 du 10 février 1959 alors que sur un autre document il est noté n°47 du 10 février 59», explique l’avocat. «Après vous avez les mots eux-mêmes dont la place ne concorde pas. Sur un document vous avez le mot masculin sur la troisième ligne alors que sur un autre document, le même mot est coupé à la fin de la troisième ligne et se poursuit sur la quatrième. Autre incohérence : vous avez le mot Franceville en entier sur la quatrième ligne sur un document ; alors que le même mot est coupé entre la quatrième et la cinquième ligne sur l’autre document», poursuit l’avocat.

Autre «fait troublant» noté par Eric Moutet : le fait que Dominique Ngala Kanda, l’officier d’état-civil censé avoir signé les deux actes de naissances comparés, n’était plus à Brazzaville en 1959. «Je ne vois donc pas comment il aurait pu signer ces documents», a ironisé l’avocat, avant de revenir sur les enjeux de ce dossier. «Les enjeux pour nous dans le cadre du dossier sont d’ordre financiers, privés, dans le cadre du règlement d’une succession. Nous recherchons simplement la vérité de la filiation comme on recherche les autres documents concernant la succession. L’autre enjeu est politique mais ne nous concerne pas directement. Il concerne plutôt le débat politique au Gabon à l’aube d’une nouvelle campagne électorale», a déclaré Eric Moutet. En effet, a-t-il ajouté, «c’est vrai que la constitution du Gabon prévoit en son article 10 que le président de la République doit être Gabonais. Et si effectivement Ali Bongo est Biafrais et n’est pas né dans l’Afrique équatoriale française (AEF), il n’est pas Gabonais et ne peut pas succéder à lui-même de par la Constitution». Autant d’éléments qui viennent davantage compliquer et dynamiter une affaire déjà bien complexe.

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