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Suppression de Sikka TV au Gabon : «Le CNC prive les gabonais du droit a l’information»

Réunie la semaine dernière, l’assemblée plénière du Conseil national de la communication (CNC) a demandé aux «revendeurs» des programmes TV de retirer de leur offre la chaîne de télévision béninoise Sikka TV dont deux invités à une émission ont traité Ali Bongo de «guignol au service de son directeur de cabinet». Mais certains clients de Canal-Sat et de TNT trouvent que «c’est une décision privative de la liberté de s’informer».

Pour Léonard Akouango, enseignant du secondaire et membre de la Conasysed, «les Gabonais paient leur abonnement télé au vu des chaînes qui leur sont proposées, et ils n’ont de ce fait pas à être privés de certains des programmes qu’ils ont payés». Même réaction de la part de Brigitte Essomeyo, cadre dans une entreprise privée, qui estime que «nous payons pour connaître ce qui se passe à travers l’Afrique et le monde, et il n’est pas normal que l’on nous prive de ce désir d’être informé par toutes les chaînes». Un agent du ministère du Pétrole et des Hydrocarbures, lui, souligne qu’«après ce qui s’est dit sur France 2 le 16 janvier (par Manuel Valls), le Conseil national de la communication n’a pas demandé le retrait de cette chaîne de l’offre commerciale des revendeurs de programmes ; pourquoi le fait-il pour Sikka TV ? Est-ce parce que c’est une télévision africaine ? Est-ce que c’est Accrombessi qui leur a demandé de prendre une telle décision ?»

Même dans certains milieux plutôt proches de «l’establishment», certaines voix s’élèvent pour condamner la décision de l’institution de régulation. «D’autres mesures auraient pu être prises», pense-t-on, notamment l’exigence d’excuses de la chaîne auprès des autorités gabonaises ou même «tout simplement la demande d’un droit de réponse en faveur des pouvoirs publics gabonais ; le porte-parole du Gouvernement qui a réponse à tout y serait allé de sa faconde habituelle, et tout se serait allé là». «Il n’y avait pas lieu de sortir cette chaîne du bouquet satellitaire offert après paiement aux Gabonais», indique un membre du Centre des libéraux réformateurs (CLR). «Franchement, comme à son habitude, le CNC n’avait pas besoin de ça», souligne un proche de Paul Mba Abessole.

Pour rappel, le 20 janvier 2016, sur la chaîne privée de télévision béninoise Sikka TV, deux journalistes avaient affirmé, au cours de l’émission «Angle de vue», que «c’est Maixent Accrombessi qui dirige le Gabon, et tout le monde le sait», ajoutant même que «Ali Bongo est un guignol au service de son directeur de cabinet». Quelques jours après ces propos, le CNC avait demandé aux fournisseurs de programmes télévisés de retirer cette chaîne de leur offre. Une décision plutôt appréciée «en haut lieu», mais que certains consommateurs dénoncent comme étant une manière de réduire leur droit à être informés.

La Déclaration universelle des droits de l’Homme et du Citoyen reconnaît à chaque citoyen et à chaque individu le droit de s’informer par quel que canal que ce soit. Avant de décider de cette suppression, le CNC n’a, sans doute, pas vu tous les paramètres liés aux droits de l’homme et du citoyen !

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