spot_imgspot_img

Le président haïtien, Michel Martelly, quitte le pouvoir sans successeur

Le président haïtien, Michel Martelly, a annoncé, jeudi, qu’il quitterait ses fonctions de chef d’État en fin de semaine, laissant le pouvoir présidentiel vacant, faute de successeur élu en raison du report sine die du second tour du scrutin.

Haïti s’apprête à entrer dans une période de vacance du pouvoir : Michel Martelly, qui prévoit de quitter son poste de chef de l’État le 7 février, conformément à la Constitution, n’a pour l’heure aucun successeur en vue en raison du report sine die du second tour de la présidentielle.

Jeudi 4 février, le président haïtien, visiblement ému, a, par ailleurs, fait ses adieux au pouvoir déclarant qu’il ne « regrette pas un jour » des cinq années passées à la tête de l’État dans un discours prononcé à 48 heures de la fin de son mandat.

« Je ne veux pas garder le pouvoir un jour supplémentaire, rien ne m’en donne l’envie, je n’ai peur de rien », a-t-il déclaré d’une voix faible en ajoutant qu’il partait « sans regret, sans envie, sans attache. Au contraire je me sentirai plus libre, car les problèmes que je gérais ne seront plus de ma responsabilité ».

Vide constitutionnel

Annulé en raison des violences qui se sont produite quelques jours avant le second tour de la présidentielle, celui-ci n’a pas pu se tenir à cause des contestations de l’opposition.

Au premier tour du scrutin présidentiel le 25 octobre, le candidat du pouvoir, Jovenel Moïse, avait recueilli 32,76 % des voix, contre 25,29 % pour Jude Célestin, qui a qualifié ces scores de « farce ridicule ». Depuis l’annonce de ces résultats et jusqu’à l’annulation du scrutin, l’opposition a multiplié les manifestations pour dénoncer un « coup d’État électoral ».

Le fiasco d’une élection à candidat unique évité, Haïti reste néanmoins en proie à une crise politique majeure car la Constitution du pays ne prévoit pas ce cas de figure. « La constitution ne prévoit rien pour un intérim où il n’y aurait plus de président et pas de successeur après la date du 7 février. C’est le vide constitutionnel », explique Georges Michel, historien et constitutionnaliste.

« Les baïonnettes sont en acier »

Sans boussole légale, une solution politique doit être tirée des négociations en cours entre le pouvoir exécutif, le Parlement, les partis et la société civile mais chacun suggère son scénario de sortie de crise sans, pour l’heure, parvenir à un consensus.

« La Constitution a prévu qu’en cas de vacance de la présidence au cours de la quatrième année de mandat, c’est l’Assemblée nationale qui élit un président », explique Jocelerme Privert, le président du Sénat. « Dans ce cas précis, le vide arrive à la fin du manda,t mais c’est l’Assemblée nationale qui doit trouver un moyen de combler le vide, selon l’esprit de la Constitution. »

S’inspirer de la « loi-mère », en fonction de leurs intérêts, plutôt que l’appliquer à la lettre est une habitude des responsables politiques du pays. Le proverbe haïtien « la Constitution est en papier, les baïonnettes sont en acier » garde encore son sens, trente ans après la fin de la dictature des Duvalier.

Avec AFP

Exprimez-vous!

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici

spot_imgspot_img

Articles apparentés

spot_imgspot_img

Suivez-nous!

1,877FansJ'aime
133SuiveursSuivre
558AbonnésS'abonner

RÉCENTS ARTICLES