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Franceville : comme un air de précampagne

Mobilisation massive des populations, banderoles, slogans et chansons à la gloire du chef de l’Etat… telle a été la physionomie de la Franceville, le 8 février 2016.

Arrivé à Franceville pour le lancement de la Gabonaise des réalisations agricoles et des initiatives des nationaux engagés (Graine), le président de la République et sa délégation se sont immédiatement retrouvés dans une atmosphère de précampagne. 2016 étant l’année de l’élection présidentielle au Gabon, toutes les occasions sont désormais bonnes pour les états-majors des partis politiques et associations y affiliées de faire de grandes démonstrations de force et d’occupation de terrain.

A Franceville, plus que dans une autre ville, puisque c’est la capitale de la province d’origine du chef de l’Etat, il n’y avait pas meilleur endroit pour démontrer cette occupation de terrain. Les cadres des 11 départements que compte le Haut-Ogooué, partisans d’Ali Bongo Ondimba, ont donc battu le rappel des troupes afin de rassurer celui qui achèvera son mandat présidentiel dans près de 7 mois et que de nombreuses voix appellent à une nouvelle candidature.

Sur la place de l’indépendance de Franceville, jeunes, femmes, hommes et même des vieillards et des enfants ont tenu à marquer de leur présence le passage du chef de l’Etat. Chacun y allant de son pas de danse, de sa chanson, de l’agitation d’un morceau d’étoffe, d’un slogan, entre autres, pour témoigner l’«affection à leur fils». Sur plus d’un kilomètre, vêtu de t-shirts et de pagnes à l’effigie de leur champion et brandissant des banderoles à son honneur, tout ce beau monde a dû braver le soleil de plomb, pendant des heures, pour espérer lui glisser un mot, lui faire un sourire ou lui serrer la main. Et là, Ali Bongo Ondimba est arrivé accompagné de son épouse, Sylvia Bongo Ondimba. Un élément qui a plus que motivé les populations massées le long de la place de l’indépendance que le couple présidentiel a dû arpenter à pieds sur plus d’un kilomètre afin de les saluer. «C’est l’enfant du pays. A Libreville, vous pouvez dire tout ce que vous voulez, mais nous ici, on sait que c’est notre fils», a déclaré un membre d’une coopérative agricole qui attend de bénéficier de ses premiers 100.000 francs CFA comme promis par le chef de l’Etat pour les aider à tenir dans le cadre du projet Graine avant les premières récoltes.

Comme cette femme membre de la coopérative Kissaly des Plateaux, de nombreux ressortissants du Haut-Ogooué se situent dans la même logique et n’attendent qu’une seule chose : de meilleurs conditions de vie. «Avant on faisait le petit commerce et parfois l’argent finissait et on restait à la maison sans rien faire. Voilà maintenant que j’ai un travail et je gagne de l’argent. Que voulez-vous qu’on lui demande encore ? Ce n’est pas ce que tout le monde veut ?», a lancé une autre femme de cette même association estimant que «le projet Graine est salvateur pour beaucoup de personnes qui étaient au chômage dans leur province».

Dans ce tumulte coloré, rythmé par les tambours et les chants, les hauts cadres du Haut-Ogooué qui ont «bien managé l’affaire», expliquent qu’il ne s’agit ni plus ni moins que d’un «accueil chaleureux que les parents, les frères et sœurs ont réservé à leur frère», battant ainsi en brèche l’idée d’une précampagne. Comme quoi toutes les stratégies sont bonnes pourvue qu’elles soient efficaces. Et Ali Bongo a saisi la balle au bond pour distribuer quelques tacles à ses détracteurs avant de leur répondre de manière ironique sur l’affaire de l’acte de naissance et de sa filiation avec Omar Bongo Ondimba.

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