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Présidentielle 2016 : Les jeunes, appât ou cible ?

Depuis quelques semaines, Libreville vibre au rythme des regroupements ou associations ayant pour la plupart un dénominateur commun : la «jeunesse». Comme toujours, ce foisonnement d’associations a lieu à l’approche d’échéances politiques majeures. Visiblement, de nombreuses formations politiques ont choisi de mettre sur pied «de petites officines» qui jouent «subtilement» leur jeu.

Ces groupes de jeunes qui se créent «spontanément», ont, en effet, toujours la même ambition avouée : «défendre la cause et les intérêts des jeunes». Il en va ainsi du réseau des jeunes cadres du Gabon dont les membres ont avoué «se recruter parmi les jeunes ayant eu leur premier emploi sous le magistère d’Ali Bongo Ondimba», c’est-à-dire à partir d’octobre 2009. Ici on entend «expliquer (les) activités et (les) actions en faveur des jeunes à d’autres jeunes», et même les soutenir. «Ces jeunes ont bien un objectif. C’est celui de soutenir un candidat, celui qui leur a permis d’avoir leur premier emploi», pense un quidam entendu dans un café du centre-ville de la capitale gabonaise. «Vous voyez qu’utiliser la jeunesse n’est qu’un prétexte pour cheminer vers une autre action plus forte. Ce qui veut dire que cette jeunesse, en réalité, ne compte pas dans l’action que va mener le groupe qui se réclame pourtant d’elle», ajoute un jeune enseignant de l’Université Omar Bongo. Pour ce dernier, si ces associations de jeunes étaient crédibles, leurs discours ne devaient pas être aussi «crus et accolés directement à une personnalité politique». «C’est malheureusement l’erreur que ceux qui organisent ces messes font. Ils laissent à penser qu’ils sont instrumentalisés».

Un journaliste ayant pris part au lancement des activités du Réseau des jeunes leaders des Nations-unies à Libreville se demande pour sa part «pourquoi ce n’est que maintenant que tous ces mouvements semblent retenir l’attention». Pour lui, il est clair «que même les institutions onusiennes n’ont pas encore cerné le milieu dans lequel elles travaillent». «Elles jouent vraisemblablement le jeu des politiciens en légitimant des groupes qui vont se transformer demain en machines de campagne pour tel ou tel autre candidat à l’élection présidentielle, au détriment même de la jeunesse», a-t-il analysé.

Sur le terrain, de nombreuses associations s’activent déjà afin de drainer du monde pour leurs parrains respectifs et, au-delà, leurs candidats. «Tout cela a un prix. On ne se mouille pas ainsi pour rien au risque de se faire des ennemis au quartier», soutient un jeune, qui croit savoir que «toutes ces associations de jeunes ont des parrains voire des marraines qui mettent le maximum de moyens à leur disposition pour la réussite du travail qui leur a été confié». Dans les faits, ce travail consiste d’abord à convaincre les autres jeunes, quitte à leur faire des promesses, à leur donner de l’argent, à les pousser à se faire enrôler et au final à voter le jour de l’élection, peut-on aisément comprendre à l’observation des différentes agitations précédant les élections antérieures. «Les jeux se feront grâce à la quantité d’argent mis en jeu. Le cas échéant, ceux qui ont déjà compris le processus iront marchander leur voix ailleurs», assène le jeune homme sus cité.

Au final, c’est une sorte de jeu des dupes qui a commencé : une fois l’élection passée, il faudra attendre des années pour voir renaître de leurs cendres ces groupes de jeunes d’une autre «race». Autrement dit, ces mouvements ne sont «actifs que lorsqu’il y a des enjeux majeurs. «C’est le gain qui oriente leurs ambitions», souligne un jeune ayant décliné la sollicitation de jeunes leaders d’opinion de son quartier.

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