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Afric Aviation : Alfred-Pierre Etouké lavé de tout soupçon ?

Accusé de malversation, ce protagoniste de l’affaire Afric Aviation semble avoir été blanchi lors du dernier conseil d’administration de la compagnie aérienne, le départ de son associé et néanmoins contempteur Alain Regourd ayant été acté.

La crise au sein de la compagnie aérienne Afric Aviation semble avoir trouvé son épilogue avec le départ d’Alain Regourd. Le français a été déjugé par le conseil d’administration du 27 janvier dernier. Il a été reconnu coupable des faits qui lui sont reprochés. Il a ainsi été admis qu’Alain Regourd a fait passer son conseiller financier, un certain monsieur Jean Luc Legrand, pour le commissaire aux comptes de 2010 à 2012 afin de justifier des «opérations frauduleuses», selon les indiscrétions d’une source proche de l’affaire.

Dans le même temps, les exercices 2010-2011, 2012 et 2013 n’ont pas été certifiés à cause d’irrégularités constatées et prouvés. Des sources proches du dossier assurent également que le français, à travers les sociétés Regourd Aviation et AT1, a établi des avoirs non remboursés au profit d’Afric Aviation pour plus de 2 milliards de francs. Autant de «preuves de surfacturation et de détournement orchestrés au détriment d’Afric Aviation». Tout semble donc indiquer qu’Alfred-Pierre Etouké a été blanchi des accusations qui pesaient contre lui, son associé Alain Regourd ayant géré Afric Aviation d’octobre 2010 à août 2013, ce serait donc à lui d’en répondre plutôt qu’Alfred Pierre Etouké.

En effet, son associé s’était attaché les services du cabinet gabonais FFA juridique et fiscal, rattaché à Ernst & Young. Datée du 16 janvier dernier, un rapport est censé résulter de l’analyse des quatre exercices (de 2011 à 2014) durant lesquels Alfred-Pierre Etouké assurait la gestion de la société. Les conclusions font ainsi apparaître «des états comptables incomplets» et des «contrats n’ayant pas fait l’objet de conventions». Des décaissements «non documentés» de près de 1,5 milliards francs ont été relevés ainsi que des charges non justifiées pour un montant de 2,7 milliards francs. «Tous les comptes n’ont pu être expliqués», souligne l’étude, citant en exemple 23,6 millions de francs sortis du compte «avances sur salaires» en faveur d’Etouké. «De telles opérations n’ont pourtant fait l’objet d’aucune transmission au service comptable de l’entreprise», note par ailleurs la source.

Evidement, ces éléments ont été rejetés en bloc par le principal concerné. «Les gens savent que le rapport de Ernst & Young est un rapport orienté», aurait lancé Alfred-Pierre Etouké relayé par un membre d’Afric Aviation qui assure que le rapport d’Ernst & Young n’en fait pas mention. «Les conclusions du rapport d’examen, et non d’audit d’Ernst & Young, sur la base de conventions convenues avec Alain Regourd, peuvent être battues en brèche par toute contre expertise sérieuse», soutient la source.

L’essentiel des conclusions de ce rapport ont été publiées par la Lettre du continent. Ce qui n’a visiblement pas plu à sieur Etouké. «Comment un rapport classé confidentiel se retrouve t-il entre les mains de la Lettre du Continent ?», a interrogé Alfred-Pierre Etouké, joint au téléphone, avant de répondre lui-même : «Simplement par l’entremise de certaines personnes pour continuer à nuire aux Gabonais et au Gabon. Voilà ce à quoi veulent arriver Alain Regourd et certains individus ayant pour but de sacrifier les intérêts nationaux au profit d’intérêts étrangers». Le plaignant est d’autant plus remonté qu’il soupçonne son ancien associé d’être derrière le refus de nos confrères de publier son droit de réponse. Il conseille d’ailleurs à Alain Regourd d’arrêter de courir après certains directeurs de publication au Gabon et dans les pays voisins pour se blanchir.

Au final, le litige semble réglé. A moins qu’Alfred Etouké ne puisse réunir le montant nécessaire au remboursement des parts de son protagoniste d’associé à qui il a été demandé, par le conseil d’administration sus mentionné, de quitter l’entreprise. Auquel cas Alain Regourd pourrait user d’un cheval de Troie pour racheter les parts à rembourser. Pas sûr, cependant, que la compagnie aérienne survive à cette crise.

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