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État-civil d’Ali Bongo : Nantes classe la plainte d’Onaïda Maïsha Bongo

Affirmant qu’un acte de naissance d’Ali Bongo figure aux archives de Nantes depuis 1960, le procureur de la République en France semble ne pas vouloir engager la responsabilité de son pays dans une affaire aux conséquences politiques.

Dans une lettre adressée à l’avocat d’Onaïda Maïsha Bongo Ondimba, le procureur de la République de Nantes a implicitement clos le débat sur la filiation du président de la République sur le territoire français. «J’ai l’honneur de porter à votre connaissance que je procède ce jour au classement de la plainte que vous avez déposée au nom de madame Bongo Ondimba», a écrit Brigitte Lamy à Eric Moutet.

Selon elle, cette décision se justifie d’abord par le fait que, «les faux, à les supposer établis, ont été rédigés au Gabon et utilisés dans ce pays lors de l’ouverture de la succession, Or les juridictions françaises ne sont pas compétentes pour connaître des délits commis à l’étranger lorsque, ni l’auteur, ni la victime ne sont français». Comme quoi, la France ne saurait aller plus loin dans cette affaire. Ensuite, «l’agent du service central d’état-civil qui a délivré l’acte à madame Bongo Ondimba n’a fait que délivrer une copie de l’acte conforme à celui conservé depuis 1960 dans son service». Comme quoi également, le Service central d’état-civil de Nantes (SCEC) dispose, depuis l’année de l’indépendance du Gabon et donc un an après l’année officielle de venue au monde d’Ali Bongo, d’une copie de l’acte de naissance de celui-ci. «Cette opération ne peut recevoir aucune qualification pénale», a-t-elle conclu.

Un argumentaire qui n’étonne et ne surprend pas grand monde, surtout pas l’avocat de la plaignante. Tout ceci participerait simplement d’une stratégie pour ne pas se prononcer dans cette affaire. «La procureure avait déjà plaidé l’absence de compétence quand nous voulions obtenir l’acte de naissance avant d’être déboutée. Cette fois encore, je pense que le tribunal est compétent, puisque notamment une partie des biens est en France», a souligné Eric Moutet, sur les ondes de la Radio France international (RFI).

Et si la France craignait que sa justice ne prenne une décision dont les conséquences pourraient se ressentir au sommet d’un pays étranger et ami ? Surtout après la récente tension diplomatique née de la déclaration de Manuel Valls sur la crédibilité de la présidentielle d’août 2009.

N’empêche, déterminé à trouver une explication aux différences qui subsistent entre l’acte de naissance publié, le 2 décembre 2014, par le quotidien français Le Monde et celui qui a récemment été récupéré à Nantes, l’avocat d’Onaïda Maïsha Bongo Ondimba promet de relancer la procédure la semaine prochaine en se constituant partie civile, ouvrant droit à une enquête et donc à la désignation d’un juge d’instruction. «Une véritable enquête indépendante va maintenant pouvoir être mise en place», a estimé de son côté Chantal Myboto Gondjout, mère de la plaignante, se disant confiante.

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