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Élections – Gabon : le PDG scindé, ABO moins serein

Le timing semble avoir été bien calculé. À deux jours de l’investiture d’Ali Bongo Ondimba comme candidat du Parti démocratique gabonais (PDG, au pouvoir) pour la prochaine présidentielle d’août 2016, les membres du directoire du courant Héritage et Modernité de ce parti ont annoncé le 10 mars 2016, lors d’un meeting à Libreville, la création de leur formation politique, sortant ainsi définitivement de la tutelle d’Ali Bongo, dont ils contestent la gestion du pouvoir.

Un courant frondeur est né

Le 27 juin 2015, les militants et militantes du parti au pouvoir réunis au sein du courant Héritage et Modernité avaient devant la presse nationale et internationale dénoncé « les dérives liées aux dysfonctionnements internes du PDG et exprimé leurs inquiétudes quant à la gouvernance et à la dégradation du climat politique du pays ». Dans leur viseur : le président Ali Bongo Ondimba, en personne. En plus de critiquer son mode de gouvernance politique, économique et sociale, ils ont réclamé plus de démocratie au sein du PDG. En vain. Jusqu’à ces derniers jours, où le 29 février 2016, le chef de l’État sortant a déposé sa candidature pour la prochaine élection présidentielle, surprenant son propre camp. Pour les protestataires, « il s’est autoproclamé candidat à la présidentielle en violation des textes de notre parti. C’est un passage en force », dénonce Michel Menga, député et un des membres du directoire d’Héritage et Modernité. La réaction du parti au pouvoir face à ses critiques ne s’est pas fait attendre, le 9 mars, les principaux leaders de ce courant frondeur, notamment Alexandre Barro Chambrier, Michel Menga et Jonathan Ignoumba, ont été tout simplement exclus du PDG !.

Naissance du PDG-Héritage et Modernité

Les élus locaux du PDG membres du rassemblement Héritage et Modernité exclus par les instances dirigeantes de leur parti ne comptent pas en rester là. « Nous répondrons coup sur coup », ont-ils lancé. Vingt-quatre heures après leur exclusion, ils sont passés à la vitesse supérieure et ont décidé de transformer leur courant en parti politique baptisé Parti démocratique Gabonais-Héritage et Modernité. « Le PDG appartient à tous. C’est le legs des pères fondateurs de la nation et nous décidons de prendre notre part d’héritage. C’est pourquoi nous créons notre mouvement appelé PDG-Héritage et Modernité pour continuer la lutte politique et se démarquer définitivement de ceux qui sont responsables de la décrépitude de notre pays », a déclaré Michel Menga, dénonçant la mauvaise gestion du pays et « la dictature d’Ali Bongo Ondimba ». Il ajoute : « Nous irons aux élections présidentielles et nous aurons un candidat que nous vous présenterons le moment venu. »

Appel au rassemblement

Le député Alexandre Barro Chambrier, pressenti pour être le futur candidat du PDG-Héritage et Modernité au prochain scrutin présidentiel, a invité tous ceux qui ont quitté le Parti démocratique gabonais en raison de la mauvaise gouvernance du pays, entre autres l’ancien maire de Libreville Jean François Ntoutoume Emane, l’ex-Premier ministre Jean Eyeghé Ndong, les anciens ministres Jacques Adiahenot, René Ndemezo Obiang, Frederick Massavala, les militants et militantes du parti au pouvoir épris de paix et de démocratie, les leaders de la société civile et toutes les forces vives de la nation à rallier les rangs du nouveau mouvement politique, qui vient d’être mis en place, en vue de la prise du pouvoir. « J’appelle tous ceux qui sont encore tapis dans l’ombre, tous ceux qui ont encore peur de parler à nous rejoindre. Je rêve d’un pays où l’État de droit est respecté, où les médias sont accessibles à tous, où la justice est égale pour tous. Je rêve d’une meilleure gestion des finances de l’État, afin de stopper le recours systématique à l’endettement. Je suis convaincu que nous pouvons renverser la tendance. Nous rêvons d’un autre Gabon », a-t-il lancé devant plus d’un millier de partisans et de leaders politiques de l’opposition.

« Ali Bongo a un bilan calamiteux »

Les responsables du nouveau mouvement politique ont promis à leurs sympathisants de se battre pour l’avènement d’une véritable démocratie au Gabon, la liberté, la paix et l’unité du pays. « Nous faisons la promesse d’aller jusqu’au bout et de sortir le Gabon de son état actuel. Ali Bongo Ondimba a un bilan calamiteux. Pendant 7 ans nous avons eu plus d’annonces que de réalisations. Le pays est dans un état de décrépitude totale. Nous allons nous entourer des gens de métier pour développer le pays, des personnes qui ont l’amour du pays et prêtes à servir l’intérêt général », ont-ils souligné sous les applaudissements nourris des militants.

Un coup dur pour Ali Bongo Ondimba

Selon de nombreux analystes, la création du PDG-Héritage et Modernité à quelques mois de la tenue de la présidentielle est un coup dur pour le camp d’Ali Bongo Ondimba, qui se trouve de plus en plus esseulé. De nombreux caciques du parti au pouvoir, devenus opposants au régime en place, entre autres Jean Eyeghé Ndong, Jacques Adiahenot, Louis Gaston Mayila, René Ndemezo Obiang, Philibert Andjembè, Jean François Ntoutoume et Frederick Massavala, ainsi que de nombreux leaders de la société civile proches de l’opposition, ont assisté le 10 mars 2016 à la déclaration de naissance du nouveau mouvement politique, qu’ils ont promis tous de soutenir.

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