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Le Maïsha, hôtel de Chantal Myboto Gondjout, sous scellés

Propriété de Chantal Myboto Gondjout, dont la fille a engagé une procédure judiciaire contre le président de la République et qui s’est récemment exprimé à ce sujet, la résidence hôtelière de luxe située au quartier La Sablière à Libreville est sous le coup d’un «redressement fiscal» effectué par la direction générale des Impôts.

Colère sourde de la direction et du personnel de la résidence hôtelière Le Maïsha, le 22 mars courant à Libreville, suite à la mise sous scellés effectuée la veille par la Direction générale des Impôts (DGI), appuyée par des éléments des forces de l’ordre.

Persuadée qu’il s’agit d’une mesure de rétorsion suite à la procédure engagée par sa fille contre le président de la République, la propriétaire de l’établissement a affirmé que cette décision n’entamera en rien son combat. «Je sais très bien que l’élément déclencheur est l’acte de naissance : nous irons donc à l’acte naissance», a déclaré Chantal Myboto Gondjout. «Et comme je l’ai déjà signifié à Ali Bongo : le débat est entre lui et moi. Ce face-à-face, nous devons l’avoir. Qu’il vienne me prouver officiellement devant tous les Gabonais qu’il est réellement le fils d’Omar Bongo. Je n’ai aucun problème avec le fisc : ce sont des Gabonais, vos compatriotes que vous punissez et non moi. Car le combat que je mène est au-delà des considérations matérielles. C’est pour la libération du Gabon», a-t-elle poursuivi.

Chantal Myboto Gondjout montrant les scellés de la DGI sur la porte du Maïsha, le 22 mars 2016 à Libreville.
Chantal Myboto Gondjout montrant les scellés de la DGI sur la porte du Maïsha, le 22 mars 2016 à Libreville.
Pour Chantal Myboto Gondjout, il ne fait aucun doute que l’ordre a été donné par le directeur de cabinet du président de la République. «A ce dernier, je lui dis qu’il n’est pas Gabonais et qu’il retournera dans son pays», a-elle menacé, avant de revenir à proprement parler sur cette décision. «Depuis le mois de février, la résidence Le Maïsha a reçu une notification de la direction générale des Impôts (DGI), suite à un redressement fiscal, d’un montant de 4,2 milliards de francs, pour une structure qui n’a que 21 chambres», a-t-elle révélé. Disant avoir adressé une correspondance à l’administration des impôts pour s’enquérir des motivations de ce redressement, elle a affirmé s’être clairement vue notifier qu’elle ne bénéficiera pas d’abattement, contrairement aux dispositions de la législation sur les investissements touristiques au Gabon. «Selon nos informations, en effet, il y a des cas de sociétés qui devaient 4 milliards et qui ont eu des abattements jusqu’à 500 millions (…) Il y a même une banque de la place qui est passée d’un redressement de 28 à 2 milliards, après abattement. Mais pour nous : c’est 4 milliards de francs cash, sans négociation possible», a-t-elle dénoncé.

Chantal Myboto Gondjout a révélé ne disposer que de huit jours pour s’acquitter de cette somme, même s’il existe une possibilité de recours. «Alors que selon les textes, le règlement est censé s’étaler sur deux mois. Ayant reçu la notification le 24 février, nous avions en principe jusqu’au 24 avril pour gérer cette situation avec les impôts», a-t-elle dit, avant d’en rajouter une couche sur la main noire derrière cette décision. «Nous savons pertinemment qu’en général, la DGI n’est qu’un instrument de la présidence de la République pour régler des comptes », a-t-elle lâché, prévenant : «Je dis ceci à la DGI : ceux qui vous ont demandé de faire cela ne sont pas Gabonais comme vous et moi. Ils partiront et nous, nous resterons». «Ceux qui ont fait cela vont mettre au chômage des Gabonais car, contrairement à ceux que pensent certains, je ne touche rien dans cet établissement : je l’ai fait par fierté, par honneur. Car voulant la présence dans mon pays d’un établissement de classe, j’ai donc investi au Gabon», a-t-elle conclu. Quelques jours, après sa récente sortie (lire par ailleurs «Etat-civil d’Ali Bongo : Chantal Myboto Gondjout pour un débat public»), ce timing est loin d’être judicieux. Bien au contraire, il tend à accréditer toutes les thèses et ouvrent la porte aux supputations sur l’instrumentalisation de l’administration.

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