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Des militaires français sceptiques sur les nouvelles allégations de viols en RCA

Les nouvelles allégations d’abus sexuels portées à l’encontre des soldats de maintien de la paix en Centrafrique ont suscité des réactions d’indignation jeudi de la part de la communauté internationale et notamment de la France, qui fait partie des pays concernés. « L’honneur de la France serait engagé », a déclaré François Hollande, si elles été avérées. A Paris cependant, des fonctionnaires de la Défense s’interrogent sur ces éventuels nouveaux cas.

Mercredi, l’ONG AIDS-Free World a publié un communiqué reprenant des informations émanant de l’ONU faisant état de « jeunes forcées à avoir une relation sexuelle avec un chien » devant des militaires français. Les faits porteraient sur la période 2013-2015, dans la région de Dékoa. Les réactions n’ont pas manqué.

L’ambassadeur de France aux Nations unies, François Delattre, a parlé d’accusations « révoltantes et odieuses ». « Les autorités françaises sont déterminées à faire toute la lumière sur ces graves accusations », a-t-il ajouté.

Le président de la République François Hollande a assuré vendredi soir 1er avril sa volonté d’« établir la vérité », sans « impunité ». « On ne peut pas et je ne peux pas accepter qu’il y ait la moindre tache sur la réputation de nos armées, c’est-à-dire de la France » ; « ce serait l’honneur de la France qui serait engagé et c’est pourquoi la plus grande exigence de vérité et la plus grande affirmation du refus de toute impunité doivent être exprimées aujourd’hui par la voix du chef de l’Etat. »

Les militaires de leur côté s’interrogent, après ces nouvelles accusations. A Paris, au sein de l’armée française, on a du mal à croire à cette nouvelle affaire. « Autant les allégations de pédophilie, révélées l’an dernier, méritent que l’enquête aille à son terme, autant les dernières accusations proférées à l’encontre la force Sangaris ne semblent pas crédibles », confient certains militaires, contactés par RFI. Des militaires qui, par ailleurs, ne cachent pas leur colère, certains laissant même entendre une manipulation destinée à discréditer l’action de la France.

Pour sa part, le ministère de la Défense précise simplement avoir reçu, mercredi 30 mars, un courrier du Haut Commissariat de l’ONU pour les droits de l’homme, faisant étant de nouveaux abus sexuels. Coïncidence, c’était le jour de la visite à Bangui du ministre des Affaires étrangères, Jean-Marc Ayrault à l’occasion de la prestation de serment du nouveau président Touadéra. Le dossier a été immédiatement transmis au parquet. « Ces histoires de vidéos, on en avait entendu parler depuis des mois », confie à RFI, un gradé français. « Une enquête interne a même été menée, sur place en RCA. Des films ont été retrouvés, mais il s’agit de vidéos zoophiles-pornograhiques, circulant sous le manteau. En aucun cas, elles ne mettent en scène des militaires français », assure-t-il.

L’ONU réfléchit à de nouvelles mesures

A présent, l’affaire est entre les mains de la justice. « Si les faits sont établis, des sanctions disciplinaires exemplaires seront prises, en complément de la réponse pénale », assure-t-on au ministère de la Défense.

Plus de quarante jeunes filles affirment être tombées enceintes à la suite d’abus sexuels. En tout, ce sont plus d’une centaine de nouveaux cas qui ont été rendus publics par les Nations unies.

Hervé Ladsous, le secrétaire général adjoint aux opérations de maintien de la paix veut de nouvelles mesures pour pouvoir lutter contre ce fléau : « ce serait tout simplement, lorsqu’un casque bleu arrive en mission de recueillir un échantillon d’ADN qui serait ensuite stocké de manière à ce que, si une accusation est formulée, si un cas se précise, on puisse sortir cet échantillon, fait les comparaisons nécessaires. Cela répondrait en particulier aux demandes de reconnaissance de paternité parce qu’il y en a aussi des cas comme ça. »

Dans sa lutte contre les abus sexuels, l’ONU a déjà renvoyé de Centrafrique des contingents entiers de casques bleus. Mais cette nouvelle mesure des tests ADN ne pourra être mise en place qu’avec l’accord des pays contributeurs de troupes. Ces mêmes pays qui rechignent le plus souvent à mener les enquêtes qui visent leurs soldats.

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