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Présidentielle 2016 : Guy Nzouba Ndama, candidat

L’ancien président de l’Assemblée nationale s’est déclaré candidat à l’élection présidentielle d’août 2016.

Guy Nzouba Ndama et Ali Bongo, c’est fini. C’est, en partie, le sens de la déclaration faite par l’ancien président de l’Assemblée nationale, le 5 avril courant à Libreville, qui en a profité pour annoncer sa candidature à la présidentielle à venir. Si son nouveau positionnement n’a pas surpris grand-monde, au regard de son attitude ces dernières semaines, il a dit avoir longuement mûri sa décision autant qu’il en a pesé les conséquences. Au nombre des raisons ayant motivé sa décision, les «critiques malveillantes» à son encontre, distillées par la presse dite du pouvoir, et les humiliations à répétition subies aussi bien par l’institution qu’il dirigeait depuis 19 ans que par ses collègues députés, accusés d’avoir envisagé la destitution du président de la République sous l’influence de Jean de Dieu Moukagni-Iwangou. S’il a battu en brèche les accusations ayant fait de lui un monarque à la tête de la représentation nationale, Guy Nzouba Ndama a fustigé la tentative de musèlement et d’intimidation des élus par l’exécutif. «En ce moment, on fait signer aux députés un engagement de fidélité (à Ali Bongo)», a-t-il révélé, faisant allusion à la dernière rencontre entre le président de la République et les députés PDG.

Toutefois, celui que l’on présentait encore récemment comme l’un des derniers piliers du pouvoir en place n’a pas manqué de dire son amertume et son regret quant au choix porté sur Ali Bongo en 2009. Disant avoir «choisi de rendre à (ses) compatriotes la fierté d’être gabonais», il estime qu’il y a lieu de trouver une alternative à la gouvernance actuelle. Surtout, il juge le bilan du mandat finissant peu élogieux du fait de l’«amateurisme» des principaux dirigeants, assimilable à «une sorte de syndrome de Lubitz», du nom du co-pilote allemand soupçonné d’avoir délibérément provoqué le crash de l’Airbus A320 de la Germanwings, en mars 2015. Pour lui, il s’agit, plus que jamais, de corriger ses erreurs, de faire face aux conséquences de ses choix et de trouver une solution à «la situation sociopolitique et économique très critique dans laquelle ne cesse de plonger le pays, alors qu’un certain entourage du président de la République démontre qu’il est peu soucieux de l’avenir du Gabon mais animé d’un appétit vorace et d’une soif inextinguible d’enrichissement facile, rapide et massif au mépris du mérite».Une situation, en grande partie, entretenue par «un certain entourage allergique aux conseils des aînés et à la contradiction, qui a fini par éloigner le président de la République du dialogue social, de la concertation et de l’esprit de consensus cher à son prédécesseur, caractéristique de notre scène politique depuis la Conférence nationale».

S’il a assuré qu’en se présentant à la présidentielle à venir, il ne veut être «ni un héros ni un martyr», mais lui-même, celui qui a fait le choix d’«assumer une parole portée vers la vérité, une parole portée par une liberté de ton et d’esprit convenable à (ses) valeurs personnelles», n’a souhaité représenter acun bord politique particulier, disant avoir décidé, après avoir écouté la détresse des Gabonais. N’empêche, d’aucuns le présentent déjà comme le probable candidat du rassemblement «PDG-Héritage & Modernité».

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