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«Cafards» : La plainte de Jean Ping contre TéléAfrica

L’ancien président de la commission de l’Union africaine a récemment déposé plainte contre le directeur général de la télévision privée pro-pouvoir, l’accusant de diffamation et de faux et usage de faux en écriture privée, après la diffusion à plusieurs reprises d’un extrait de son discours. Le plaignant a été convoqué à la Police judiciaire dans l’après-midi du 2 juin 2016.

S’il avait tenu à s’expliquer, le 20 mai dernier à Libreville, au sujet de son discours lors de sa tournée dans le Woleu-Ntem, au cours duquel il annonçait «une véritable expédition contre les cafards», Jean Ping n’a visiblement convaincu personne. C’est du moins le constat fait ces derniers temps avec la résurgence de la vidéo dudit discours, dont les appréciations n’ont pas cessé de diverger, avec une certaine récupération de la part de la majorité au pouvoir. Pourtant, si l’ancien président de la commission de l’Union africaine avait décidé de laisser courir, le tollé créé par certains médias autour de cette «affaire» l’en a récemment dissuadé. Aussi, a-t-il décidé d’ester en justice TéléAfrica, par l’entremise de son directeur général. La citation directe en correctionnelle a été signifiée le 1er juin 2016 à Serge Patrick Ekanga Ekanga.

Selon des sources judiciaires, il est reproché à cette télévision privée pro-pouvoir d’avoir commis les délits de «diffamation» et de «faux et usage de faux en écriture privée», prévus et punis par les articles 283, 284, 119 et 120 du Code pénal. En décidant de diffuser à plusieurs reprises l’extrait du discours de Jean Ping, et en faisant intervenir des commentateurs sur un plateau expressément dédié à l’«affaire», le média aurait délibérément décidé de sortir de leur contexte les propos que le plaignant a bel et bien tenus, si l’on se réfère à la «version non trafiquée» de la vidéo. Or, assure un de ses proches, dans son discours, l’opposant aurait clairement fait référence au pouvoir en place, en utilisant l’allusion aux «cafards». «A aucun moment il n’a parlé d’exterminer un quelconque peuple ou ethnie du Gabon ou appelé à la guerre civile», a-t-il fait savoir, affirmant qu’il s’agissait de fustiger «la terreur, la violence envers les opposants, la chienlit, la corruption, les emprisonnements arbitraires» supposément orchestrés par le pouvoir depuis 2009. Pour le candidat à la présidentielle d’août prochain, le document diffusé par TéléAfrica est sans conteste un faux, un montage, visant à le présenter comme un partisan du génocide au Gabon, à l’exemple de celui perpétré au Rwanda en 1994.

De même, dans le cadre cette plainte, des sources rapportent que les noms de Faustin Boukoubi et Clémence Mezui Me Mboulou, sont également cités, comme celui d’Hervé Patrick Opiangah. S’il est reproché au président de l’Udis d’avoir diffusé la vidéo au cours d’une réunion de son parti élargie aux militants et sympathisants, les secrétaire général et porte-parole du Parti démocratique gabonais pourraient être poursuivis en raison du contenu du point de presse donné le 23 mars dernier. S’appuyant sur la même vidéo, le PDG avait alors accusé Jean Ping d’avoir un projet d’«extermination».

Toutefois, peu d’informations fusent au sujet de la transmission ou non de ladite plainte à ces différentes entités. Pour ce qui est du DG de TéléAfrica, le procès est annoncé pour la matinée du 20 juin prochain. Mais dans le même temps, le 2 juin courant, Jean Ping a lui-même reçu convocation à se rendre le vendredi 3 juin à 10 heures à la Police judiciaire (PJ) où il sera reçu par le «Directeur des affaires criminelles». À en croire l’intéressé, «l’ordre viendrait du président».

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