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A la Une: l’épreuve pour les nerfs au Gabon

C’est demain mardi 30 août qu’on connaîtra le verdict officiel de l’élection présidentielle gabonaise de samedi 27 août. Mais d’ores et déjà, les deux principaux candidats affirment qu’ils ont gagné…

« Présidentielle 2016 : Jean Ping et le camp d’Ali Bongo revendiquent chacun la victoire », titre ainsi le quotidien d’information en ligne GabonEco. « Au moment où la compilation des résultats du vote est encore en cours, et en attendant leur proclamation officielle par l’organe en charge des élections, cette revendication de la victoire par les deux camps, qui s’accusent mutuellement de tentatives de fraude, n’est pas de nature à garantir des lendemains tranquilles », s’inquiète GabonEco, qui précise que, dans l’affolement, certains « ont pris d’assaut les magasins et autres espaces commerciaux, en vue de s’approvisionner suffisamment en nourriture et autres vivres, au cas où le pays viendrait à basculer. Alors, implore le quotidien en ligne, plutôt que de se lancer dans une “guerre” de déclarations de victoire, la démocratie voudrait que le perdant félicite le vainqueur comme l’ont fait Abdoulaye Wade en 2012 face à Macky Sall au Sénégal, et Lionel Zinsou face à Patrice Talon, il y a tout juste quelques mois au Bénin. Voilà la seule attitude noble qui puisse épargner le Gabon d’un dérapage majeur. Car après tout c’est le peuple qui aura parlé et il faut que son choix soit respecté. »

« Election présidentielle de samedi : verdict demain mardi », titre sobrement le quotidien L’Union, proche du camp d’Ali Bongo. L’Union qui change de ton dans son éditorial pour fustiger celui qu’il appelle « le chinois », « le tigre de papier », le « gugusse », ou encore « le bridé », Jean Ping. « Malgré sa fébrilité, écrit L’Union, son agitation médiatique et autres campagnes d’intox orchestrées par ses sbires sur les réseaux sociaux, il a été battu samedi, par arrêt de l’arbitre, suite à un uppercut du gauche de notre président, candidat à sa propre succession. »

Comptes d’apothicaires

L’ambiance est donc tendue et tous les yeux sont tournés vers la Commission électorale nationale autonome et permanente (CENAP)… C’est ce que pointe le quotidien Aujourd’hui au Burkina : « bunkérisée dans la cité de la Démocratie où ses membres sont gardés par des bérets verts, armés et casqués, cette CENAP centralise les résultats, convoyés depuis les mairies du pays. Une centralisation qui se fait au compte-gouttes, faute de routes praticables. Une CENAP, livrée aussi à des comptes d’apothicaires, tant elle sait qu’elle est attendue. Et si le nom du vainqueur doit être connu demain mardi, il est impératif que ce soit celui du vrai vainqueur, s’exclame encore Aujourd’hui, car on ne peut pas se réfugier à la cité de la Démocratie, et faire un pied de nez à cette même démocratie, en donnant des résultats tronqués. »

« On avait eu la faiblesse de croire, soupire pour sa part Le Pays à Ouaga, que les acteurs politiques gabonais, à l’occasion de cette présidentielle, s’extirperaient du nanisme démocratique dans lequel pataugent et semblent se plaire bien des pays de cette partie de l’Afrique, mais au rythme où vont les choses, on a l’impression qu’il n’en est rien. En tout cas, les ingrédients sont réunis pour qu’il pleuve sur le pays et ce, quel que soit le camp qui raflera la mise officiellement mardi. Car, le camp du vaincu pourrait crier au hold-up électoral. Et quand on sait l’animosité qui existe entre Jean Ping et Ali Bongo, on peut craindre le pire pour le Gabon. »

L’exemple béninois ?

« Les Gabonais retiennent leur souffle sur fond d’angoisse épaississante », constate La Nouvelle Tribune au Bénin. « Après une campagne électorale épique mouvementée par des attaques sordides de part et d’autre, la scène de Président auto-proclamé qui se déroule ne fait qu’accroître la psychose dans le pays, où les rues sont de plus en plus désertes. Les populations, ayant encore à l’esprit les violences post-électorales de Port-Gentil en 2009, redoutent une situation encore plus dramatique au regard de l’allure que prennent les choses. »

Et La Nouvelle Tribune d’invoquer l’exemple béninois… « Les hommes politiques gabonais devraient aller à l’école de leurs homologues béninois qui ont réussi à fumer le calumet de la paix en de pareilles circonstances pour préserver les acquis démocratiques. Il y va de l’intérêt du Gabon qui ne peut pas se permettre de sombrer dans une hypothétique crise post-électorale. »

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