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Gabon : deux morts la nuit dernière, situation toujours très tendue

48h après l’annonce de la réélection du président gabonais Ali Bongo, qui a entraîné une explosion de violences à Libreville, la situation ne semble pas s’apaiser dans le pays.

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Émeutes meurtrières, pillages et interpellations en série : la situation est toujours extrêmement tendue au Gabon, deux jours après l’annonce de la réélection du président Ali Bongo par la commission électorale mercredi.

Les infos à retenir :

  • La commission électorale a annoncé la réélection d’Ali Bongo à la tête du Gabon avec 49,80% des voix, un résultat contesté par l’opposition
  • Depuis l’annonce de cette réélection, le pays est en proie à de violents affrontements.
  • Cinq morts sont à déplorer.
  • Une vingtaine de leaders de l’opposition sont toujours retenus au QG de Jean Ping, l’adversaire d’Ali Bongo.

Des scènes de chaos. Deux hommes sont morts dans la nuit de jeudi à vendredi dans un quartier de Libreville, à la suite d’affrontements avec les forces de sécurité, ont constaté des journalistes de l’AFP. La veille, le camp des opposants déploraient déjà trois morts et plusieurs blessés.

Le centre de Libreville, la capitale gabonaise, était quadrillé jeudi par les forces de l’ordre, notamment aux abords de l’Assemblée nationale, incendiée mercredi. Les grands axes étaient dévastés, bordés de bâtiments incendiés et jonchés de restes de barricades, stigmates des violences entre manifestants et forces de l’ordre. La pénurie de pain menace à Libreville et les autres villes du pays, tout comme celle de produits frais, les transports étant paralysés. Une situation aggravée par les pillages massifs de commerces.

« Séquestrés » dans le QG de Ping. Vendredi, une vingtaine de leaders de l’opposition et de la société civile gabonaise étaient toujours retenus au quartier général de Jean Ping. Parmi elles, l’ancien vice-président de la République Didjob Ding Duvungui ou encore Zacharie Myboto, ancien ministre d’Omar Bongo, le père d’Ali Bongo. Ce dernier a affirmé jeudi n’avoir reçu ni nourriture ni médicaments depuis jeudi matin. « Nous sommes 26, toujours au même endroit, en plein air dans l’enceinte du QG. Nous avons dormi à même le sol, avec les moustiques et le crépitement des armes dans la quartier », a expliqué Paul-Marie Gondjout, le représentant de Jean Ping à la commission électorale. L’opposant Jean Ping a de son côté trouvé refuge dans un endroit indéterminé.

La France priée d’intervenir. Sur Europe 1, Jean Ping a appelé la France à venir en aide au Gabon. « La France est intervenue ailleurs, en Centrafrique pour éviter une guerre civile et un bain de sang. Elle pourrait beaucoup plus facilement (…) éviter une situation comme ça au Gabon, en appelant notre tyran à la raison, à accepter la volonté des urnes », a estimé le candidat vaincu. « Vous voyez un président qui vient bombarder son peuple, la nuit, par hélicoptère, et qui vient raser un quartier général. Il a arrêté tout le monde, partout », a-t-il détaillé.

Une situation qui risque de se tendre. Selon le ministre gabonais de l’Intérieur, un millier de personnes ont été interpellées entre mercredi soir et jeudi après-midi : entre 600 et 800 à Libreville et 200 à 300 dans le reste du pays. « Pour l’instant, nous faisons uniquement du maintien de l’ordre. Lorsque le moment sera venu, nous prendrons des mesures pour rétablir l’ordre sans équivoque », n’a pas hésité à prévenir le ministre de l’Intérieur.

Ali Bongo Ondimba ✔@PresidentABO
Ceux qui aspirent à diriger notre Pays commencent par en briser un symbole : la Maison du Peuple, notre Parlement.parlement_brule

Ali Bongo se dédouane. Pris à partie par la communauté internationale et l’opposition, le président gabonais Ali Bongo a affiché sa fermeté, rejetant la responsabilité des violences sur des « groupuscules formés à la destruction ». « Les élections ont rendu leur verdict (…) Qui a perdu ? Un groupuscule dont le seul projet était de prendre le pouvoir pour se servir du Gabon et non servir le Gabon », a encore accusé le fils et successeur d’Omar Bongo, en visant Jean Ping, son principal rival à la présidentielle, qui était parvenu à rallier d’autres candidats importants de l’opposition.

Par Rédaction Europe1.fr avec agences

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