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Revue de presse française: A la Une: Gabon, un fauteuil pour deux

C’était prévisible. La crise post-électorale consécutive à la proclamation des résultats officiels de l’élection présidentielle de samedi dernier tourne à l’émeute au Gabon. La capitale Libreville « vit des scènes de guérilla urbaine et de répression contre l’opposition », relève le journal Le Parisien.

Un fauteuil pour deux, c’est un film déjà vu en Afrique. Et L’Humanité en a vu d’autres. Les manifestants à « la Une » du quotidien communiste, photographiés hier à Libreville en train de vociférer bras en l’air et à genoux pour certains, illustrent « les soubresauts d’un régime né de la Françafrique ». Car le Gabon est un élément « central » de ladite Françafrique, souligne L’Huma. Qui le déplore : ce pays, l’un des plus petits d’Afrique, est aussi « l’un des plus riches », mais le peuple gabonais, dans tout ça, a été l’oublié, « ces richesses n’ont jamais profité aux Gabonais », à cause du « clan Bongo », dans lequel les deux rivaux de Libreville ont tenu une place de choix, et qui a au compteur « un demi-siècle de règne et de pillage », s’insurge L’Humanité.

C’est le très controversé résultat du scrutin dans le Haut-Ogooué, fief d’Ali Bongo, qui a fait basculer l’élection en faveur d’Ali Bongo. Raison pour laquelle, évoquant la crise gabonaise, La République des Pyrénées convoque Joseph Staline. Lequel disait : « Ce qui compte dans un vote, ce n’est pas ceux qui votent, ce sont ceux qui comptent ». Pour ce quotidien du sud de la France, « il semble que l’héritier de la famille Bongo qui règne sur le Gabon depuis un demi-siècle, s’en soit inspiré ».
« Quelques milliers de voix d’écart dans une élection présidentielle, il n’en faut pas plus pour que le doute s’installe. Cela vaut pour tous les pays, énonce Le Journal de la Haute-Marne. Au Gabon, le doute s’est vite transformé en suspicion », résume ce quotidien de l’est de la France.

Non loin de là, le journal Les Dernières Nouvelles d’Alsace réduit cette crise post-électorale à une « lutte de deux hommes dont l’un fut le beau-frère de l’autre et qui œuvrèrent longtemps dans les mêmes eaux troubles du système Bongo » Pour ce confrère, pas de doute, « Bongo junior marche apparemment sur les traces de son père qui estimait qu’il n’y a pas lieu d’organiser une élection si c’est pour la perdre… ».

Gabon : que va faire la France ?

La France va-t-elle « jouer l’arbitre de la crise électorale gabonaise », s’interroge Mediapart. Ce site Internet remarque que Jean Ping, « qui n’était pas présent à son QG lorsqu’il a été pris d’assaut, se refuse depuis à lancer tout appel au calme », et rappelle que Ping « a été pendant longtemps l’un des piliers du régime d’Omar Bongo et complice de ses magouilles », tout en soulignant que « le soutien de Paris lui est visiblement acquis », l’Élysée ayant « appuyé » sa demande de recompter les voix bureau par bureau..

Alors, oui, que va faire la France ? La question se pose d’autant plus que, comme disait Omar Bongo, cité ce matin par le journal Le Parisien, « l’Afrique sans la France, c’est une voiture sans chauffeur. La France sans l’Afrique, c’est une voiture sans carburant ». Et pour quelques barils de plus, en somme…

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