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Mborantsuo va-t-elle déclarer Ali vainqueur?

Plus que quelques jours, pour ne pas dire heures, et l’on devrait savoir qui d’entre Ali Bongo Ondimba et Jean Ping est celui qui a le plus reçu les suffrages des compatriotes gabonais. Sur certaines langues sont suspendues des paroles allant dans le sens d’un bis- repetita de l’année 2009 qui vit la Cour constitutionnelle, attribuer, sans détour, la victoire au président sortant du Gabon, alors qu’aujourd’hui, nombreux sont les Gabonais qui pensent que les lignes ont bougé et que le vote des citoyens ne devrait souffrir d’aucune ambiguïté. Histoire d’interpeller sur la nécessité qu’il y a pour la Haute Cour de respecter les résultats issus des urnes.

Et si c’était Ali Bongo Ondimba le vainqueur ? Pourvu que cela ne souffre d’aucune contestation au vu des originaux des procès-verbaux signés par les différentes parties et dont les observateurs internationaux sont depuis détenteurs. Dans le cas où Jean Ping était, lui, déclaré vainqueur du scrutin du 27 août dernier, que le camp du pouvoir et ses alliés s’en accommodent si tant est que c’est le droit et le droit tout seul qui a été dit comme c’est le souhait de tout le monde, à commencer par les acteurs politiques eux- mêmes.

Au- delà de la victoire de l’un ou de l’autre, l’on devrait comprendre que c’est le Peuple et la Démocratie qui doivent sortir enfin gagnants dans un univers où la bonne foi ne court pas encore les rues. C’est vu sous cet angle que la présidente de la Cour constitutionnelle est très attendue, et par ses compatriotes, et par la communauté internationale qui tient à tourner le dos à des préjugés allant dans le sens de la considération des propos tenus à Dakar par l’ancien chef d’Etat français Jacques Chirac pour qui la démocratie était un luxe pour l’Afrique. Ceci pour affirmer qu’il y a des risques énormes à voler son vote au Peuple. Puisque c’est lui qui devrait aujourd’hui plus qu’hier, « cf l’homme à l’état de nature de Jean- Jacques Rousseau », conférer son autorité aux gouvernants pour que ces derniers agissent avec légitimité et « force ». Ne pas le comprendre suppose que l’on veuille mettre le feu aux poudres si l’on s’en tient au fait qu’il fait dans ce cas appel, soit à la revendication avec tout ce que cela comporte de dangers pour la société, soit à la violence déconseillée certes, mais qui reste parfois le dernier recours pour qui ne trouve pas de terrain fertile à l’expression autre que celle- là.

Marie- Madeleine Mborantsouo est devant, disent nombre de Gabonais qui n’ont pas entièrement tort lorsque l’on remarque les pesanteurs liées à la coutume et à la familiarité, un dilemme cornélien qui risque de l’amener sans sourciller pour déclarer une nouvelle fois, comme elle l’avait déjà fait en 2009, Ali Bongo Ondimba vainqueur, même si les contestations de sa victoire provisoire sont fondées. C’est ici qu’elle devrait comprendre qu’elle a comme qui dirait rendez- vous avec l’histoire et qu’elle devrait de ce fait considérer à la suite de Jean Ping que 2016 n’est pas 2009.

Non pas qu’il faille accorder la victoire à ce dernier s’il ne la mérite point, mais qu’il y a aujourd’hui nécessité de s’arrimer aux standards internationaux qui tiennent compte de l’observation de la Démocratie, il n’y a qu’à se souvenir des recommandations du sommet de la Baule convoqué par François Mitterrand qui se résumaient en substance à la phrase : « Plus d’aides sans démocratie ». Le Gabon qui tient à entrer par la grande porte dans le concert des nations du XXIème siècle s’en trouverait mal s’il venait à déroger à ce principe devenu sacro- saint aux yeux des occidentaux et du monde entier. Et pourtant, comme l’avance Pierre-Claver Akendengué, « tout Peuple est considérable ».

Dounguenzolou

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