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Crise postélectorale : Ali Bongo lâche du lest

Dans une déclaration lue le 20 septembre 2016 au soir sur la télévision nationale, le ministre de la Communication, Alain-Claude Bilie-By-Nzé, a annoncé que le président Ali Bongo Ondimba est «prêt à rencontrer tous les candidats de la dernière élection présidentielle y compris monsieur Ping».

Face à la psychose qui gagne le Gabon et ses habitants à deux jours de la date impartie à la Cour constitutionnelle pour fixer les Gabonaises et les Gabonais sur les résultats définitifs du scrutin du 27 août dernier, le camp d’Ali Bongo, président provisoirement élu, joue la carte de l’apaisement. Il a en effet lâché du lest dans le bras de fer médiatique et politique opposant les deux camps de la classe politique nationale depuis la proclamation des résultats par le ministre de l’Intérieur le 31 août 2016. Les uns comme les autres revendiquant nécessairement la victoire.

À l’approche de la proclamation des résultats définitifs tant attendus par tous les Gabonais et même par la communauté internationale, le chef de l’Etat s’est dit prêt à rencontrer ses concurrents électoraux et particulièrement son principal opposant, Jean Ping. Le déterminisme officiel de cette démarche est la paix, l’unité de la nation et la préservation de la vie des Gabonaises et des Gabonais. «Le président de la République, attaché à la paix et à l’unité de la nation, soucieux de préserver la vie des Gabonaises et des Gabonais appelle encore une fois à la responsabilité de tous et de chacun», a déclaré Alain-Claude Bilie-By Nzé rappelant une déclaration d’Ali Bongo un peu plus tôt dans la même journée du 20 septembre : «Un Gabonais qui tombe, c’est un drame».

Pour le camp du président sortant, il n’est donc plus question d’enregistrer de nouveaux morts et d’autres dégâts matériels à travers le pays. Bilie-By-Nzé a souligné à ce propos qu’«afin d’éviter que la haine, la barbarie et la violence ne prennent à nouveau le dessus pour semer la peur, la désolation et le deuil dans notre pays, le président de la République Ali Bongo Ondimba est-il prêt à rencontrer tous les candidats de la dernière élection présidentielle y compris monsieur Ping afin que plus aucun Gabonais ne trouve la mort sous prétexte d’une revendication démocratique dont les mécanismes de résolution sont pourtant prévus par la loi et connus de tous».

Le ministre de la Communication et porte-parole du gouvernement n’a pas manqué de revenir sur les événements postélectoraux pour justifier cet appel. Passant en revue les dégâts enregistrés lors des dernières émeutes postélectorales, il a noté que le sommet de l’horreur a été la mort de quatre personnes parmi lesquelles un jeune policier sur lequel des hommes embusqués ont ouvert le feu à Oyem dans le nord du pays. «Le résultat provisoire des élections du 27 août a donné lieu à une barbarie jamais égalée dans de nombreuses villes de notre pays et principalement à Libreville», a souligné le porte-parole du gouvernement.

Fidèle à rhétorique, Bilie-By-Nzé n’a pas manqué de lancer quelques piques contre le camp Ping, certes sans citer nommément le candidat consensuel de l’opposition. «Dans la capitale gabonaise, ce sont des groupes d’individus, entrainés, qui agissaient conformément à un plan muri, réfléchi et mis en œuvre à la demande de ceux qui contestaient la victoire proclamée d’Ali Bongo Ondimba», a laissé entendre le porte-parole du candidat Ali Bongo. Et de dénoncer le fait qu’au moment où le pays tout entier et la communauté internationale sont dans l’attente des résultats définitifs devant être proclamés par la Cour constitutionnelle au terme de l’examen du contentieux électoral, «des voix irresponsables s’élèvent à nouveau». «Ces voix qui incarnent une violence politique jamais atteinte dans notre pays promettent une instabilité durable si le résultat de la Cour ne leur était pas favorable. Le dessein avoué de ces gens est de faire encore plus de victimes, comme si le deuil qui frappe déjà de nombreuses familles gabonaises ne sont pas déjà des morts de trop et des deuils dont on aurait pu se passer». Aussi, la voix d’Ali Bongo a-t-elle invité «tous ceux qui aiment le Gabon et entendent véritablement travailler à son édification», à comprendre le sens profond de cet appel, formulé à la veille de la célébration de la journée internationale de la paix.

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