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Gabon : Ali Bongo réélu avec 50,66 % des voix

La Cour constitutionnelle gabonaise a mis plus de quinze jours à proclamer le sortant Ali Bongo réélu à la tête du Gabon pour un deuxième mandat.
PAR NOTRE CORRESPONDANT À LIBREVILLE, PIERRE-ERIC MBOG BATASSI

La Cour constitutionnelle du Gabon a proclamé les résultats de la présidentielle du 27 août 2016 dans la nuit de vendredi à samedi. La haute juridiction a donné Ali Bongo Ondimba vainqueur avec 50,66 % de suffrages exprimés, contre 47,24 % pour son principal rival Jean Ping, arrivé en seconde position. Pierre Claver Mamganga Moussavou du PSD est classé troisième avec 0,34 % de suffrages, alors que Bruno Ben Moubamaba, leader d’une aile de l’UPG avec 0,59 % de voix arrive en quatrième position, devant le président du parti socialiste gabonais, Moussavou King, cinquième avec 0,13 de suffrages.

ABO perd des voix dans le Haut-Ogooué

La Cour constitutionnelle a revu à la baisse le pourcentage de voix en faveur d’Ali Bongo dans le bassin électoral très querellé de la province du Haut-Ogooué, où le candidat du PDG obtient désormais 83 % de suffrages contre 95 % précédemment. La Cour a annulé également les résultats dans 21 bureaux de vote à Libreville. De nombreux procès-verbaux y ont été falsifiés, selon la plus haute juridiction en matière de contentieux électoral.

Appel au dialogue

Dans un premier discours à la nation pour ce second mandat, le président Ali Bongo Ondimba a invité les leaders politiques au dialogue. « Ce dialogue, qui abordera tous les aspects de la vie de la nation, devra nous permettre d’écrire un nouveau chapitre de notre histoire commune, avec une attention toute particulière pour les jeunes et les femmes, car demain ne se construira pas sans eux », a-t-il précisé, avant d’ajouter : « J’appelle donc tous les responsables politiques, y compris les candidats malheureux de la présidentielle du 27 août dernier, à travailler avec moi, dans le respect de nos différences, certes, mais animés de la volonté de situer l’intérêt supérieur de la nation au-dessus de nos intérêts particuliers et partisans. »

L’opposition sonnée

Le camp de l’opposition n’a pas encore réagi officiellement à ses nouveaux résultats. À la veille de la proclamation du rendu de la Cour constitutionnelle, les populations de Libreville, qui craignaient la répétition du scénario du 31 août dernier après l’annonce des résultats provisoires par la Cenap se sont approvisionnées en eau et en denrée alimentaire. « Nous ne savons pas ce que deviendra le pays. Nous avons donc acheté de l’eau et des produits alimentaires, ainsi que des médicaments pour notre petite pharmacie de la maison », a dit Ange Makaya, rencontré au marché de Nkembo dans le 2e arrondissement de Libreville.

Libreville quadrillée par les forces de l’ordre

Les quartiers de Libreville ont été quadrillés dans l’ensemble par les éléments des forces de l’ordre et des barrières de police érigées dans la plupart des rues, pour prévenir de nouveaux actes de violence. Mercredi, le gouvernement avait lancé une sévère mise en garde contre les opposants et tous ceux qui seraient tentés de nouveau de mettre le Gabon à feu et à sang à la suite de la proclamation des résultats définitifs de la présidentielle par la Cour constitutionnelle. « La loi sera appliquée sans faiblesse. Nous sommes au courant de ce qui se prépare », avait martelé le ministre de l’Intérieur, Pacôme Moubelet Boubeya. L’ancien candidat à la présidentielle, Léon Paul Ngoulakia, qui s’est aligné derrière Jean Ping, a été interpellé le 23 septembre à Libreville. La justice n’a pas encore communiqué sur cette arrestation. Au moment où nous écrivons cet article, les rues de Libreville sont totalement désertes. Les populations restent terrées chez elles.

L’appel à la retenue de Ban Ki Moon

Le 22 septembre 2016, le secrétaire général des Nations unies Ban Ki Moon a exhorté tous les acteurs intervenant dans le processus électoral au Gabon à faire preuve de la plus grande retenue, à s’abstenir de toute forme de violence et à rester calmes avant et après l’annonce des résultats par la Cour constitutionnelle. « Toute perte supplémentaire en vie humaine serait inacceptable. Il est de la responsabilité des autorités du pays et de ses leaders politiques de garantir que les actes de violence qui ont suivi l’annonce des résultats provisoires de l’élection présidentielle le 31 août ne se répètent plus », a dit Ban Ki-Moon, avant d’annoncer que les instigateurs et les auteurs de violences devront répondre de leurs actes.

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