spot_imgspot_img

Nouveau Code de la communication : Une muselière pour la presse ?

Passé le 2 janvier 2017, des sanctions seront prises contre les organes de presse qui ne mettront pas en application les dispositions du nouveau texte.

La régulation des médias a constitué l’un des points saillants de la dernière sortie du ministre de la Communication, le 29 octobre dernier à Libreville. Alain-Claude Bilie-By-Nze a été catégorique : les différents organes de presse du pays ont jusqu’au 2 janvier prochain pour se conformer au nouveau Code de la Communication entré en vigueur depuis plus de trois mois.

Selon le ministre, le nouveau texte est conforme à l’ancien et s’inspire également de ce qui se fait au niveau international. Pourtant ce Code déjà controversé. Le journaliste est désormais responsable de ses propos, de ce qu’il écrit, de ce qu’il publie. «De ce fait, il doit s’assurer de la justesse et de la véracité de l’information…il doit donc s’interdire toutes insinuations malveillantes, injures etc. », a expliqué le porte-parole du gouvernement. Dans ce cas d’espèce, le journaliste incriminé pour une erreur ou autre «mauvaise information» devra répondre seul devant la justice si nécessaire. Pire, l’éditeur, la distribution tout comme l’hébergeur sont également tenus responsables de l’article incriminé.

L’autre disposition source de polémique et mise en avant par le ministre est l’article 45 du nouveau Code de la communication. Il stipule, en effet, que le journaliste ne peut user que d’un seul pseudonyme pour signer ses papiers. Désormais le pseudonyme du journaliste devra être déposé au Conseil national de la communication (CNC), accompagné du véritable nom du journaliste.

Une disposition bien évidemment, critiqué par les hommes de médias qui y voient un flicage des rédacteurs. «L’on y voit déjà une ambition avérée des dirigeants de jouer directement les gendarmes sur les journalistes qui les égratignent», a commenté un journaliste. Une vision à l’opposé de cette du ministre de la Communication. Pour lui, il ne s’agit pas de museler la presse, mais de mettre de l’ordre dans ce secteur. Des arguments qui ne peuvent convaincre tant ces dispositions sont à rebours des pratiques démocratiques. Les imprimeurs, hébergeurs et distributeurs doivent-ils mettre en place des comités de lecture pour s’assurer que la «marchandise» est potable pour les gouvernants ? La censure est en tout cas de retour, drapée des oripeaux de la nécessité du maintien de l’ordre public, de l’observation et de la surveillance de la «ligne juste». La presse gabonaise est en danger : la tombe est creusée.

Exprimez-vous!

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici

spot_imgspot_img

Articles apparentés

spot_imgspot_img

Suivez-nous!

1,877FansJ'aime
133SuiveursSuivre
558AbonnésS'abonner

RÉCENTS ARTICLES