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Léger remaniement du gouvernement Issoze Ngondet

Le cabinet d’Emmanuel Issoze Ngondet a subi, le 27 décembre 2016, un mini-remaniement faisant d’Étienne Massard Kabinda Makaga, le ministre des Affaires présidentielles et de la Défense nationale. Une réécriture du libellé de la fonction qu’il occupait déjà.

À la surprise générale le mardi 27 décembre 2016, le ministre de la Communication, Porte-parole du gouvernement, Alain-Claude Bilie-By-Nzé, est passé au journal de 20 heures sur la télévision nationale, pour annoncer un «léger remaniement ministériel». Rendant public un décret signé par le président de la République, il a indiqué qu’Étienne Massard Kabinda Makaga est nommé ministre des Affaires présidentielles et de la Défense nationale.

Avant cette nouvelle nomination, ce dernier occupait les fonctions de Secrétaire général de la Présidence de la République, chargé de la Défense nationale. Alain-Claude Bilie-By-Nzé n’a rien laissé filtrer concernant le remplaçant de «l’élu» au poste de Secrétaire général. Ce qui laisse tout de même penser qu’Étienne Massard a été délesté de ce poste, qui resterait à pourvoir.

Vraisemblablement, ce remaniement ministériel serait la résultante d’une controverse au sujet du libellé des fonctions jusque-là occupées par le concerné. A titre d’exemple, une tribune libre intitulée «Ministre, secrétaire général de la Présidence de la République», a été publiée le 13 octobre dernier sur Gabonreview par Jean Gaspard Ntoutoume Ayi, membre éminent de l’Union nationale (UN) et porte-parole de Jean Ping à la dernière élection présidentielle. Dans sa prose, le cadre de l’UN parlait d’«une étrangeté» relevant, selon lui, de l’incompatibilité de l’occupation d’une fonction au sein de l’administration d’une institution, en l’occurrence le président de la République, et l’exercice d’une fonction politique au sein d’une autre institution, le gouvernement dans le cas d’espèce. La tribune libre de ce membre des think tanks de l’UN avait résolument le mérite de soulever l’incongruité de cette cumulation de fonctions faisant entorse à la loi.

Lisant le droit, Jean Gaspard Ntoutoume Ayi concluait qu’«il est incontestable, en droit, que la fonction de Secrétaire général de la présidence de la République est un emploi de la Fonction publique, incompatible avec la fonction de membre du gouvernement». Autrement dit, M. Massard ne pouvait pas, en même temps, être en fonction dans l’administration gabonaise et membre du gouvernement. L’éminence grise, entre autres, de l’UN basait son argumentation sur la loi n°1/2005 du 4 février 2005 portant statut général de la Fonction publique. Celle-ci dispose en effet, en son article 64, que l’exercice d’un emploi de la Fonction publique est incompatible avec la fonction de membre du gouvernement.

Pour de nombreux observateurs, la tribune libre du jeune opposant aurait certainement fait bouger les lignes du côté du palais du bord de mer, voire du Conseil d’Etat où il a déposé une plainte à ce sujet. En attendant de cerner les contours de ce remaniement, l’on se demande déjà ce que la fonction de ministre des Affaires présidentielles comporte comme missions et prérogatives. Peut-être que les jours à venir seront riches de renseignements, dans la mesure où aucun nouveau Secrétaire général de la présidence de la République n’a été nommé en remplacement de M. Massard Kabinda Makaga.

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