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Les leçons de politique de Bernard Cazeneuve à Emmanuel Macron

Dans « Le Parisien », l’ex-Premier ministre vante l’expérience des parlementaires socialistes face à la majorité « large et inexpérimentée » réclamée par le président.

Bernard Cazeneuve ne mâche pas ses mots contre Emmanuel Macron. Dans un entretien accordé au Parisien et publié dimanche, l’ancien Premier ministre de François Hollande défend la nécessité d’avoir des députés socialistes. « Je pense qu’il aura aussi besoin de parlementaires qui représentent la gauche de gouvernement, qui ont des convictions solides, le sens de la loyauté et l’expérience nécessaire pour faire face aux tempêtes », a ainsi déclaré Bernard Cazeneuve.

Car c’est justement la question de l’expérience, ou plutôt de l’inexpérience probable de la future Assemblée nationale, qui taraude l’ancien ministre de François Hollande. La présence de socialistes au Parlement, dit-il, aiderait Emmanuel Macron à ne pas se retrouver dans un « tête-à-tête dangereux avec la seule droite », et dans ce cas le pouvoir d’une coalition plutôt que celui d’une majorité unique peut être bénéfique au pays. « Il vaut mieux une majorité solide sur la base d’une coalition, où chacun apporte une contribution utile, plutôt qu’une majorité large et inexpérimentée, autour d’un parti unique », a ainsi lancé Bernard Cazeneuve.

Modernité vs vieille garde

L’ex-Premier ministre voit dans la notion de coalition une « véritable modernité » du système politique qui a su profiter à certains pays européens, à l’instar de l’Allemagne. Et Bernard Cazeneuve de critiquer la stratégie d’Emmanuel Macron qui consiste à présenter des candidats REM face à des candidats socialistes dans de nombreuses circonscriptions. « Si la modernisation de la vie politique consiste à tuer les jeunes pousses (…), alors je ne vois pas où est la modernité. (…) Il vaut mieux consacrer toute son énergie à battre le FN ou la vieille droite, non ? » interroge l’ancien ministre de l’Intérieur.

L’héritage politique

Dans les colonnes du Parisien, Bernard Cazeneuve a également tenu à rappeler au bon souvenir du président de la République que sa volonté de moralisation de la vie publique n’était pas une fulgurance liée à sa campagne. « 90 % de ce qui devait être fait en la matière a été fait durant le quinquennat précédent », a souligné l’ancien Premier ministre. « Le Parquet financier, c’est qui ? La Haute Autorité pour la moralisation de la vie politique avec obligation de déclaration du patrimoine des parlementaires et des ministres, c’est qui ? L’agence anticorruption, c’est qui ? La limitation du cumul des mandats, c’est qui ? (…) C’est la gauche au pouvoir ! » a martelé Bernard Cazeneuve, pour qui il faut donc rendre à César ce qui est à César…

PAR 6MEDIAS, Lepoint.fr

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