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Affaire Aba’a Minko : le film de la journée d’une révolution avortée

Roland Désiré Aba’a Minko, ancien candidat à l’élection présidentielle du 27 août 2016 a planifié une attaque simultanée de plusieurs médias pour diffuser un message pré-enregistré dans lequel il a ordonné au président Ali Bongo Ondimba de quitter le pouvoir dans un délai de 72 heures.

Entre 10 heures et 11 heures, un commando agissant, probablement pour cet opposant connu pour son sentiment anti-français a attaqué de manière simultanée trois médias gabonais (TV+, Africa N°1 et Kanal 7) pour imposer la diffusion sur leurs antennes d’un message vidéo intitulé « la révolution du peuple ». l’action du commando dans les médias attaqué restera mémorable comme l’a constaté un reporter de Gabonactu.com

TV+ antenne prise en otage

Rédaction de la télévision privé TV+. Il est 12 heures. Le commando est parti il y a une heure mais, les visages du personnel sont encore marqués. Le traumatisme se lit dans tous les regards. Ils disent avoir côtoyé la mort. Le commando, armes à feu au point, a plaqué tout le monde au sol, les mains sur la tête. Ces hommes en cagoule ont placé au milieu du personnel une présumée bombe pour les tuer s’ils ne coopèrent pas.

Sous la menace, un technicien diffuse le message révolutionnaire contenu dans le DVD apporté par le commando.

Franck Nguéma, patron de la chaîne, alerté, a fait couper les antennes avant même la fin de la lecture du message qui dure 16 minutes.

M. Nguéma adresse très rapidement des correspondances au ministère de la Défense nationale et au ministère de l’Intérieur pour décliner la responsabilité de son média sur le message diffusé sous la contrainte.

Dans un bref entretien avec un reporter de Gabonactu.com, M. Nguéma sent venir un coup qui risque de fragiliser son média et les nombreux emplois qu’il génère.

Africa N°1 : le message ne passe pas

Scénario similaire à la Radio Panafricaine Africa N°1 où le commando a terrorisé toute la rédaction à l’aide des machettes, des couteaux et un sac contenant une présumé bombe.

Dans ce média en grève pour réclamer 8 mois d’arriérés de salaires, le commando s’est présenté comme des agents de la Direction générale des recherches (DGR).

« Ils ont attrapé un technicien par le pantalon. L’ont trainé jusqu’au studio A où ils souhaitaient faire écouter un message de révolution au peuple gabonais. Africa N°1 étant une radio, nos machines n’ont pas pu lire le DVD vidéo apporté par le commando », a témoigné Jérémie Gustave Nzamba, rédacteur.

La DGR appelé au secours a brièvement bouclé la zone pour étudier le contenu du sac où était dissimulée la présumée bombe. « C’était une bombe factrice », a affirmé Jérémie Gustave Nzamba. Un piqué de gendarme a été posté à la guérite de la radio.

La Radio télévision Nazareth, une chaîne privée était également dans le viseur. L’échec essuyé au siège de la télévision Kanal 7, un autre média privé où le commando n’a pas pu défoncer les portes sous les regards des riverains a stoppé cette horrible saga dans les médias.

La course folle de Roland Désiré Aba’a

C’est en milieu de matinée, que Roland Désiré Aba’a Minko a rassemblé quelques journalistes à la place de l’indépendance. Même la très officielle Gabon Télévision était présente. L’homme dans un discours politique mêlé à des considérations religieuses parle comme « Moïse », le mythique homme biblique chargé de conduire le peuple opprimé vers la terre promise.

Personne n’est au courant que son point de presse masquait son opération commando dans les médias.

Habitué des coups d’éclat, il annonce qu’il va déposer sa déclaration à l’ambassade de France en intimant l’ordre au nouveau président français, Emmanuel Macron de dégager Ali Bongo du pouvoir.

A la représentation diplomatique de la France, c’est une fin de non recevoir. Roland fonce alors au bureau de la Délégation de l’Union européenne au Gabon. Il affirme être armé d’une bombe. L’ambassadeur saisi les autorités qui dépêchent sur place des éléments de la Police judiciaire. L’opposant est arrêté puis conduit au gnouf.

Ping décline sa responsabilité

Dans une déclaration, Jean Ping décline sa responsabilité. « Jean Ping n’est concerné ni de près ni de loin par cette action », a notamment déclaré son porte parole, Jean Gaspard Ntoutoume Ayi.

Dans la soirée, le procureur de la République, Steeve Ndong Essame Ndong a annoncé l’ouverture d’une enquête.

Carl Nsitou

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