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Les aides fiscales constituent un véritable manque à gagner pour les Etats africains

Les aides fiscales constituent un véritable manque à gagner pour les Etats en particulier africains. Conscient des dangers financiers que représente une telle politique, de plus en plus pratiquée par les pays africains, le Fonds Monétaire international (FMI) appelle depuis des années les Etats du continent dont le Gabon à surseoir cette politique. Si jusqu’ici, certains pays ne semblent pas faire cas de cette alerte formulée sous forme de recommandation par le FMI, ses effets notamment dans le développement de l’agriculture ne sont pas sans conséquences pour la sécurité alimentaire.

En effet, les « pôles de croissances agricoles » comme ceux développés par l’agroindustriel Olam au Gabon et qui bénéficient selon des ONG d’avantages fiscaux et de soutiens multiformes auprès des organismes internationaux comme la Banque mondiale, constituent un véritable danger à terme pour la sécurité alimentaire des populations notamment démunies.

« Nous militons depuis longtemps pour des réformes foncières ou fiscales au bénéfice de l’agriculture en Afrique, mais nous voyons que les logiques mises en œuvre bénéficient surtout aux multinationales plus qu’à la paysannerie, via l’accaparement des terres et des déplacements de populations notamment », s’insurge le responsable d’une ONG. Pour Action contre la Faim (ACF), CCFD Terres Solidaires et Oxfam France, les trois ONG à l’origine du rapport, l’agriculture comporte un caractère vital pour le continent africain surtout que la faim, phénomène malheureusement pregnant dans cette partie du monde ne peut trouver une solution que via un développement inclusif de ce secteur d’activité sous-développé. Ce qui n’est malheureusement pas le cas et qui pourrait être une source de crise alimentaire dans les années futures.

Le manque à gagner est plausible et à tous les niveaux. Grâce à ce nouveau modèle de partenariat plus bénéfique pour les investisseurs étrangers que pour le pays, des gains entiers sont sacrifiés au profit des entreprises en activité dans le secteur agricole. Dans plusieurs cas, la production issue de l’exploitation des terres pour l’agriculture sert souvent à l’exportation et non au besoin alimentaire des populations. « Les gens sur place sont souvent exclus, perdent leurs revenus, et les Etats perdent leur pouvoir d’investissement en accordant des avantages fiscaux importants et enfinançant des infrastructures routières et de télécoms pour permettre les installations des multinationales » indiquent les ONG.

Au Gabon, la position de l’agroindustriel Olam n’est pas épargnée. Les ONG s’interrogent et cherchent des solutions à la résolution de la cherté de la vie, alors que la multinationale développe des activités censées dans une moindre mesure limiter la diffusion de ce ressenti social. Pour les ONG, les nouveaux modèles de partenariat économique orientés vers le développement des pôles agricoles vise « à promouvoir une agriculture à deux vitesses qui favorise les investisseurs nationaux et internationaux au détriment des exploitants familiales qui, pourtant, nourrissent l’Afrique ». Il y a donc urgence à réorienter ces modèles de développement agricoles.

Michaël Moukouangui Moukala

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