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France – Gabon : Les vraies raisons du divorce avec Ali Bongo

Ali Bongo, le président gabonais semble dans le viseur de la France. Des politiques aux juges français, le fils de feu Omar Bongo Ondimba est la cible d’attaques en tous genres. Grâce au numéro de « Complement d’enquête » diffusé sur ‘France 2’ jeudi 6 juillet, on retrouve les points de divergence qu’inspire le président gabonais à Paris.

Ali Bongo paie son refus de perpétuer la France-Afrique

En réalité, Ali Bongo paie son virage à 90° vis-à-vis de la France. Longtemps enfant gâté de la France-Afrique, ce système qui permettait à son père d’utiliser l’argent du Gabon pour entretenir les politiciens français, Ali Bongo a décidé de fermer le robinet après avoir succédé à son père.

Cette décision a été rendue officielle lors de la visite officielle au Gabon de Nicolas Sarkozy. Il a déclaré au président français de l’époque : « M. le président, vous et moi ignorons le contenu réel de ce qui est communément et confusément appelé la France-Afrique. Mais nous assumons courageusement cet héritage historique, riche aussi bien d’aspects positifs que négatifs. C’est dit que l’heure est venue de faire émerger un réel partenariat gagnant-gagnant à la mesure des aspirations respectives de nos deux peuples. »

Après ce discours historique, Ali Bongo a joint l’acte à la parole en congédiant Robert Bourgi, l’homme au cœur de ce système, qui encourage la campagne de dénigrement contre Bongo fils. Répondant à une question sur l’état de leurs rapports, le Franco-Libanais a déclaré : « Aucun. Je n’en veux pas. Il m’a écarté… Peut-être que j’ai été un témoin gênant. »

Robert Bourgi envoyé à la retraite

Il ne vient pas à l’idée à cet homme sombre de la France-Afrique, qu’Ali Bongo, qui a tout eu dans sa vie, ait décidé de mieux se comporter avec son peuple. À une autre question du journaliste : « Il a mis fin aux transports des mallettes d’argent, donc vous n’avez plus de travail ? » Bourgi répond tout gêné « Comment vous dire…, je fais amende honorable. Je n’ai pas besoin de l’argent d’Ali Bongo, loin de là. Au contraire, je me sens plus riche sur le plan du cœur. »

Bien qu’ayant toujours œuvré à la pérennisation de ce système, une des causes de la mauvaise gouvernance sur le continent, Robert Bourgi fait mine de dénoncer cette pratique mafieuse en Afrique francophone.

ABO est attaqué jusque sur ses années lycée. Il aurait frauduleusement obtenu son bac, selon Me Jean-Paul Benoît, avocat de la Côte d’Ivoire à la CPI, dans le procès Laurent Gbagbo. Ce dernier était à l’époque directeur de cabinet au ministère de la Coopération. Il a déclaré : « Il avait foiré son bac en partie. Si, si, il l’avait foiré. »

La question de savoir si le père d’Ali, Omar Bongo, lui avait demandé d’intervenir, il répond : « Si si, je l’ai eu au téléphone à ce sujet. » Le président Omar Bongo aurait alerté ce haut fonctionnaire français de l’époque de ses craintes de voir Ali échouer aux épreuves du bac. Il dit alors avoir passé un coup de fil pour changer la donne.

Me Jean-Paul Benoît, l’avocat de la Côte d’Ivoire à la CPI complice…

« J’ai fait savoir à qui de droit que ces craintes existaient », dit-il. Et c’est René Journiac, responsable des affaires africaines à l’Élysée de l’époque, qui a plaidé pour une « nécessaire indulgence du jury » en faveur du jeune Ali. Deux copies de l’actuel président gabonais auraient ensuite été déclarées perdues de façon mystérieuse, ce qui lui a permis d’avoir la moyenne d’office, selon le documentaire.

Selon Me Jean-Paul Benoît : « Quand Bongo (père) était à l’hôtel, toute la classe politique française défilait. C’était du cash, il le mettait dans des enveloppes et on donnait à telle personne qui donnait à telle autre. C’est une façon de redistribuer. C’est aussi une manière de protéger, de pérenniser ses relations avec la France.»

C’est à ce système qu’a mis fin Ali Bongo ; ce qui explique l’inimitié de la classe politique française à son égard. L’actuel président gabonais a, pour certains, poussé le bouchon trop loin lorsqu’il a commencé à diversifier les relations d’affaires de son pays avec la Chine comme nouveau partenaire dans la production d’huile de palme.

L’intrusion de la justice française dans les affaires du Gabon

Récemment, la justice française s’est saisie de l’affaire des violences constatées au Gabon lors de la crise postélectorale. La réaction de l’État gabonais n’a pas tardé. Après une cellule de crise juridico-diplomatique organisée par le Gabon, un communiqué a précisé la position de l’État gabonais sur l’intrusion de la justice française dans les affaires internes d’un pays indépendant et souverain. Les dirigeants gabonais refusent ces accusations visant, selon eux, à « nuire aux relations entre la France et le Gabon« .

Concernant l’accusation de crime contre l’humanité, le gouvernement fait savoir que : « les faits évoqués par les avocats du plaignant résultent de procédures classiques de maintien et de rétablissement de l’ordre public gravement menacé par des hordes fanatisées par le discours de haine et de violence d’un homme politique » (M. Jean Ping).

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