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«Manque de démocratie interne»… Le début d’une fronde pour La République en marche?

JUSTICE Des militants LREM ont engagé une procédure en justice pour contester les nouveaux statuts du mouvement, dénonçant un « manque de démocratie interne »…

Est-ce le début d’une fronde pour La République en marche ? Des membres du parti, constitués au sein du collectif « La Démocratie en marche », ont engagé une procédure en justice… contre leur propre mouvement. Les militants contestent les nouveaux statuts, actuellement soumis au vote des 373.000 adhérents et dénoncent un « manque de démocratie interne ». Une audience en référé est prévue mardi à 13h30 devant le tribunal de Créteil (Val-de-Marne). 20 Minutes a interrogé l’un des marcheurs du collectif.

« Nous contestons la méthode adoptée et le calendrier mis en place »

La procédure judiciaire s’appuie sur « un vice de forme ». Depuis dimanche et jusqu’au 30 juillet, les nouveaux statuts (dévoilés le 16 juillet) sont soumis au vote, par voie électronique. « Nous contestons la méthode adoptée, dans l’urgence, au cœur de l’été, et le calendrier mis en place, qui ne respecte pas les règles édictées par le mouvement. Les conditions de délais d’un mois ne sont pas respectées », avance Nicolas Grilly, animateur d’un comité local à La Rochelle. « C’est quand même ennuyeux, il n’y a pas eu de temps pour débattre de manière éclairée sur le texte avant le vote ».

Les adhérents LREM auraient reçu le texte intégral des nouveaux statuts le 16 juillet, soit après la période de consultation s’étalant du 8 au 13 juillet. « Pendant la campagne, on a organisé des ateliers de co-construction avec les citoyens. On se demande pourquoi on n’a pas fait la même chose avec les statuts de notre propre mouvement. On a souhaité savoir qui a écrit ces statuts, mais le siège n’a pas répondu… », souffle-t-il.

« Le système qu’on nous propose ne correspond pas à ce pourquoi on s’est battus pendant un an »

Au-delà de l’aspect technique, la quarantaine de personnes à l’origine de l’action en justice dénonce le fond du nouveau texte. « Les statuts proposés cantonnent les adhérents à un rôle de supporter et les excluent de la gouvernance, aussi bien locale que nationale », dénonce le communiqué du collectif « La Démocratie en marche ».

« Les adhérents sont extrêmement peu représentés au sein du Conseil national. Nous n’avons droit qu’à 25 % tirés au sort », se désole Nicolas Grilly. « Il y a aussi le problème des structures territoriales. Chaque référent sera désigné par le siège et non par les militants locaux. On aurait pu au moins imaginer un vote de confirmation par exemple, mais le siège n’a rien voulu savoir, nous expliquant que cela entraînerait des luttes terribles en interne, un argument évidemment réducteur ».

Marcheur depuis octobre dernier, Nicolas Grilly et les autres militants refusent toutefois d’être qualifiés de frondeurs. « On continue tous sans hésiter à soutenir la politique du gouvernement. Mais le système qu’on nous propose ne correspond pas à ce pourquoi on s’est battus pendant un an. Nous ne voulons pas devenir un énième parti politique ultra-vérouillé. Ce qui nous choque, c’est qu’on a présenté En Marche ! comme un mouvement innovant en politique mais nos statuts ne sont pas du tout innovants. On espère que c’est seulement une erreur de pilotage ».

« Il y a quelques fans des votes éternels, mais la majorité des adhérents veut agir vite »

Du côté d’En Marche !, on relativise l’action en justice. « C’est un pinaillage sur les statuts, alors qu’on a déjà donné du temps pour consulter les militants », répond Arnaud Leroy, membre du comité politique. « Nos statuts sont à l’image de ce que l’on veut être : un mouvement politique moderne, en rupture avec les modèles de baronnie des vieux partis ».

Restent les critiques sur le manque de démocratie participative. « Ce qu’ils nous reprochent, c’est de ne pas faire eux-mêmes la loi… Il y a quelques fans des votes éternels, mais la majorité des adhérents veut surtout agir vite et être efficace, pas voter à tout prix », poursuit l’ancien député PS. « Il faut sortir du participatif à outrance et se faire confiance, d’autant que les référents seront évalués localement ».

Les accusations d’autoritarisme et les critiques ne sont pas isolées au sein du mouvement. Un autre collectif, les « Marcheurs en colère », avait récemment dénoncé « les seigneuries locales » et la « toute-puissance » des référents départementaux. Le début d’une fracture au sein des marcheurs ? « Ce n’est que la réalité d’un mouvement politique : devoir gérer la frustration de ceux qui n’ont pas été retenus comme animateur local ou candidat aux législatives », répond Arnaud Leroy. Le résultat du scrutin sur les statuts sera lui connu le 1er août.

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