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«Les hommes du président», acte II

Comme promis, le groupe des membres du gouvernement et cadres du Parti démocratique gabonais (PDG), présenté par Gabonreview comme «Les hommes du président», ont de nouveau été face aux médias, le 3 août 2017, pour l’acte 2 de leur démarche visant à défendre leur camp politique et principalement le chef de l’Etat, Ali Bongo.

Si lors de leur première sortie, l’opinion s’était étonnée du contenu de la conférence de presse qui s’était largement éloigné de la thématique à l’ordre du jour, cette fois, le groupe qui s’est agrandi s’est concentré sur l’économie gabonaise. « Les hommes du président » sont revenus à l’endroit, avec l’analyse du thème de la rencontre du 28 juillet 2017 : «Situation politique actuelle : état des lieux et perspectives pour un Gabon fort, prospère et solidaire».

Comme lors de la précédente rencontre, ils ont choisi de ne donner aucune étiquette à leur mouvement. Christian Magnagna (Ministre des Mines), Madeleine Berre (Ministre de la Promotion des Investissements privés, du Commerce, du Tourisme et de l’Industrie), Denise Mekam’ne (Ministre de l’Enseignement supérieur), Régis Immongault (Ministre de l’Economie) et Désiré Tapoyo (Ancien ministre) se sont adjoints à Alain-Claude Billie-By-Nzé, Pacôme Moubelet, Blaise Louembé, Simon Ntoutoume Emane et Ali Akbar Onanga Y’Obégué, qui constituent le bouclier doré d’Ali Bongo, ont rappelé qu’il sied à chacun de leur donner les qualités qui lui plaira.

Etat des lieux

Régis Immongault avait le rôle de décliner la «leçon» sur la bonne santé de l’Economie gabonaise. Selon le ministre de l’Economie, le Gabon est l’un des pays de la Communauté économique des Etats de l’Afrique centrale (Cemac) dont l’économie a une très bonne résilience face à la crise. Ce qui est dû, selon lui, à la diversification de son économie. Les secteurs de l’agriculture, de la transformation du bois et des matières premières constituant les ressorts de cette résilience. Ces secteurs auraient permis de créer 5000 emplois entre 2009 et 2015.

La zone Economique de Nkok est également présentée comme un exemple de réussite, avec l’implantation de 41 usines déjà fonctionnelles et 21 en construction. Ce sont, Pour Régis Immongault qui a magnifié d’autres réalisations, notamment la construction des hôpitaux, des routes et le nouveau port d’Owendo, autant de preuves que les fondamentaux de l’économie gabonaise garde le cap, malgré la tourmente.

Corroborant les propos de son collègue de l’Economie, Madeleine Berre a noté qu’avant 2009, le tissu industriel national était quasi inexistant. «Lorsqu’un investisseur met son argent dans des investissements dans un pays, c’est parce qu’il a confiance en ce pays», a-t-elle déclaré, insistant sur la crédibilité du Gabon face aux investisseurs. Pour le ministre de la Promotion des Investissements privés, du Commerce, le Gabon a amélioré ses exportations ces dernières années et l’huile de palme produite par Olam a été mise en avant. Aucune ordonnance donc à prescrire pour le Gabon dont « l’économie est en bonne santé » «Tous les jours, il y a des investisseurs qui veulent mettre leur argent dans les investissements dans notre pays», a-t-elle affirmé, en reprenant Régis Immongault qui estime que «le Gabon, par rapport à d’autres pays, se situe en meilleure position».

Le ministre de l’Economie a d’ailleurs battu en brèche la thèse selon laquelle les caisses de l’Etat seraient vides. «Je ne dirais pas que les caisses de l’Etat sont vides, mais je ne dirais pas aussi qu’elles sont florissantes non plus», a-t-il dit, tout en moquant «les affirmations lues sur les réseaux sociaux et distillées par certaines personnes» annonçant la suspension du prêt du Fonds monétaire international (FMI) au Gabon.

Fustigeant ceux qui pensent que le prêt du FMI est un piège pour le Gabon, le ministre en charge de l’Economie a rappelé d’autres accords de ce type par le passé. Et l’ambition du FMI d’accompagner un programme (Plan de relance économique) arrêté par le gouvernement gabonais.

Perspectives

En termes de perspectives, le Plan de relance économique (PRE) adopté le 19 mai 2017, a été ravivé à la mémoire de l’assistance. Il s’articule autour de cinq grands programmes allant de l’optimisation des recettes à l’amélioration de la qualité des services aux citoyens. Le document va servir de boussole à l’Etat sur la période 2017-2019 afin de sortir le Gabon du marasme économique dans lequel il se trouve depuis trois ans.

Comme objectifs fixés, le PRE doit ramener le déficit budgétaire à un niveau inférieur à 3% du produit intérieur brut (PIB) dans les trois ans et atteindre un taux de croissance de 2,5 à 3 % en 2018 et plus dans les prochaines années. Le gouvernement envisage également de renouer avec un solde positif de la balance des paiements, afin de reconstituer les réserves monétaires extérieures, et rétablir ainsi une bonne couverture de la monnaie. Enfin, le PRE doit ramener l’encours de la dette à un niveau inférieur ou égal au plafond stratégique établi par le gouvernement.

Mais au-delà, il faudrait davantage miser sur l’agriculture, la transformation des matières premières, la valorisation des secteurs peu développés dans le pays, tels que le tourisme, la pêche.

A l’issue de cette rencontre avec la presse, en réponse aux sorties du Secrétaire général du PDG, Faustin Boukoubi, et du ministre du Budget, Mathias Otounga, dénonçant un certain sectarisme de la part du collectif , la réponse du bouclier doré du président a été claire : «Chacun choisit d’occuper son temps comme il veut. Nous avons choisi d’occuper le nôtre à défendre la politique du chef de l’Etat, Son Excellence Ali Bongo Ondimba, et défendre sa personne. D’autres choisissent de passer leur temps à critiquer ce que nous faisons. C’est bien pour eux. Allez-leur d’ailleurs dire que nous avons fait une 2e conférence de presse aujourd’hui».

Dans les jours à venir, le landernau politique national devrait connaître de nombreux soubresauts. Le Mouvement gabonais pour Ali Bongo Ondimba (Mogabo), courant “radical” du PDG, est en train de renaitre de ses cendres et ses sorties sont désormais vues comme des actes de «défiance voire de déviance» par ceux qui prônent la méthode douce face à l’opposition.

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