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Gabon : après le discours de Jean Ping, les populations retiennent leur souffle. Le pouvoir prépare la riposte

Au lendemain du 57e anniversaire de l’indépendance du Gabon et après le discours à la nation prononcé par Ali Bongo le 16 aout au soir, Jean Ping s’est à son tour adressé aux gabonais. Dans un discours qui tranche avec toutes ses communications précédentes, le leader de l’opposition appelle les populations à descendre massivement dans les rues pour renverser le régime d’Ali Bongo.

La lutte pour le pouvoir que se livrent Ali Bongo et Jean Ping connait une nouvelle phase depuis que l’opposant a appelé, sans aucune ambiguïté, ses partisans à descendre dans les rues pour récupérer sa « victoire volée ».

Au cours de ces derniers mois, Jean Ping a multiplié les voyages à l’étranger et les appels à la communauté internationale afin qu’elle favorise « une passation pacifique des charges » entre Ali Bongo et lui. Il dit avoir été entendu avant que cette option ne soit contrecarrée par « l’arrogance et la brutalité » du régime d’Ali Bongo.

« Faire partir Ali Bongo dès ce jour »

« Au lendemain de la médiation internationale que j’ai sollicitée et obtenue suite à la crise née du coup d’Etat militaro-électoral, nous avons espéré qu’une passation pacifique des charges serait établie entre le pouvoir illégitime en place et les forces de la Coalition. Cet espoir s’est évanoui au regard de l’arrogance, de la brutalité et de la violence manifestées par les putschistes qui bloquent, à ce stade, toute issue pacifique souhaitée par les Gabonais et la Communauté internationale », a-t-il déclaré dans son adresse à la nation.

Comme pour répondre à Ali Bongo qui l’a accusé, sans jamais le citer, de propager la haine parmi les gabonais. Jean Ping a déclaré « Devons-nous continuer à accepter éternellement qu’un groupuscule d’hommes et de femmes, habités par une faim insatiable à demeurer au pouvoir, décide de soumettre la très grande majorité du peuple gabonais à la loi de la violence et de la dictature ? ».

Ouvertement pacifique depuis le début de la crise politique née de l’élection contestée d’Ali Bongo et des violences post-électorales qui s’en sont suivies, Jean Ping a montré une volonté d’en découdre définitivement avec le régime d’Ali Bongo. « Je ne vous retiens plus », a-t-il lâché aux populations avant de les adjoindre d’occuper la rue sans délai.

« Je demande aux populations de l’Estuaire, du Haut-Ogooué, du Moyen-Ogooué, de la Ngounié, de la Nyanga, de l’Ogooué-Ivindo, de l’Ogooué-Lolo, de l’Ogooué-Maritime, du Woleu-Ntem et tous les Gabonais de la diaspora, de se lever comme un seul homme, pour marquer solennellement, mon arrivée au pouvoir.

Dans cet esprit, je vous enjoins d’organiser, dès aujourd’hui et sans limite, jusqu’au départ des putschistes toute manifestation civique conforme aux droits à la libre expression, à la liberté de manifester, et aux droits fondamentaux prescrits par la Constitution », a-t-il déclaré.

Les proches d’Ali Bongo entre surprise et indignation

Dans les rangs de l’opposition l’adresse de Jean Ping a été plutôt bien accueillie. Sur les réseaux sociaux, ses partisans exultent. « Il était temps », s’est exclamé l’un d’entre eux. Quelques minutes après sa publication, le discours de Jean Ping s’était déjà partagé des centaines fois.

Certains leaders de l’opposition approchés par Africapostnews, n’ont pas souhaité commenter immédiatement l’appel de Jean Ping. Au sein de la coalition pour la nouvelle République qui le soutient, certains leaders qui avaient prévu de faire des déclarations dans le cadre du 57e anniversaire de l’indépendance du Gabon s’interrogent sur l’opportunité de les maintenir à leur agenda.

Dans l’entourage d’Ali Bongo, on dit sa surprise sur des déclarations qu’un Conseiller a vite fait de qualifier d’irresponsables. Selon ce Conseiller, « Il ne faut pas croire que des déclarations aussi grave n’entraineront aucune réaction ».

Un membre du gouvernement interrogé indique « Jean Ping a choisi de faire sa déclaration au moment où le Président Ali Bongo se trouve au Rwanda. Sa volonté de déstabilisation des institutions est manifeste mais elle ne prospèrera pas ».

Au Gabon, les populations retiennent leur souffle en attendant de voir l’écho et les conséquences de cet appel aux manifestations de rues lancé par Jean Ping pour renverser le régime d’Ali Bongo.

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