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La spoliation du foncier, raison du limogeage de Ben Moubamba ?

Dépité par la décision du Premier ministre de lui retirer certaines de ses prérogatives pour les transférer à un ministre délégué dépendant directement de la Primature, l’ancien ministre de l’Habitat, n’aurait eu d’autre choix que de critiquer le management du chef du gouvernement. Ce qui aurait conduit à son éviction de l’équipe Issoze II.

Affirmant n’être jamais entré au gouvernement pour faire carrière, mais juste pour servir son pays, l’ancien ministre de l’Habitat a consenti le 11 septembre 2017, à son éviction du gouvernement, affirmant avoir été le maître d’orchestre de cette initiative actée par Emmanuelle Issoze Ngondet le 6 septembre dernier. Si pour le Premier ministre, il est reproché à Bruno Ben Moubamba, son absence de solidarité gouvernementale, et ses publications sur les réseaux sociaux pour exprimer des intérêts personnels ou particuliers, pour le président de l’Alliance pour le changement et renouveau (ACR), la raison serait «le blocage du pillage foncier».

«En effet, depuis ma nomination, j’ai déjoué et bloqué de nombreux trafics fonciers, empêchant certains de s’enrichir de façon démesurée au détriment de la terre gabonaise. Il a donc été tenté, en vain, de me faire sortir du gouvernement lors du récent remaniement. N’ayant pas pu se débarrasser du gêneur que je suis, le seul moyen de continuer le pillage foncier était donc de retirer au ministre de l’Habitat sa capacité de protection de notre territoire national, ce qui n’a pas tardé : deux semaines après le remaniement», a affirmé Bruno Ben Moubamba.

Bien qu’ayant été maintenu au second gouvernement deux semaines seulement, à la seule volonté du président de la République, l’alliance «objective» avec Ali Bongo Ondimba a été inefficace pour permettre à l’ancien ministre de l’Habitat de réaliser son programme des 10 000 logements par an, censé aider le président de la République dans ce qui fut le grand échec de son premier septennat.

«Pour paraphraser Saint Paul : j’ai combattu le bon combat et n’ai pas perdu la foi. J’ai achevé ma course au ministère de l’Habitat, mais, les idées d’un homme ne meurent jamais. Le programme des 10 000 logements par an que j’ai annoncé était sur le point de commencer quand la circulaire surprise 14-49 du Premier ministre a tout arrêté le 6 septembre 2017», a clamé Bruno Ben Moubamba.

En effet, selon le président de l’ACR, la «circulaire 14-49» retire la plupart des pouvoirs du ministère de l’Habitat, de la Ville et de l’Urbanisme et les donne à un ministre délégué dépendant directement du Premier ministre. Le ministère de l’Habitat devient donc une coquille quasi-vide. De même que, cette circulaire retire également des prérogatives liées aux affaires foncières au ministère de l’Economie pour les remettre également à la Primature.

«S’il est habituel de voir un Premier ministre affublé d’un ministre délégué, il est étonnant qu’on confie à ce ministre délégué des compétences qui relèvent d’un ministère existant et fonctionnel. Ce simple fait suggère que le Premier ministre, plutôt que de diriger l’action du gouvernement comme le veut l’article 29 de la Constitution, a décidé de s’arroger la direction du ministère en charge de l’Habitat, de l’Urbanisme, du Cadastre et des Travaux Topographiques», a indiqué Bruno Ben Moubamba, affirmant qu’ «il est bien connu dans les principes du droit administratif que le Premier ministre ne dirige ni un super ministère ni un premier ministère comparable aux départements ministériels. S’il assure la coordination de l’action du Gouvernement en tant qu’institution collégiale, juridiquement, il n’est pas le supérieur hiérarchique des ministres dès lors qu’il ne peut ni annuler leurs décisions ni se substituer à eux pour exercer leurs compétences».

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