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Une filiale du français Bouygues cesse ses activités au Gabon

L’entreprise Bouygues Energies & Services, présente depuis près de 70 ans au Gabon avec plus de 200 employés, a annoncé la fin de ses activités en milieu de semaine, suscitant l’incompréhension de ses salariés, a appris l’AFP vendredi auprès de la direction et du syndicat. Après la présentation des chiffres et à un conseil d’administration à Paris, « il a été décidé de mettre l’activité en sommeil, c’est-à-dire qu’on arrête tous nos chantiers », a déclaré vendredi le PDG au Gabon de Bouygues Energies & Services, Michel Chinchilla, joint par téléphone par l’AFP.

Les 223 employés ont été notifiés d’une « rupture de contrat » mardi qui devrait permettre de « garantir les droits des salariés » – jusqu’à 18 mois de paiement de salaire en fonction de l’ancienneté -, selon le PDG.

L’annonce par visioconférence depuis Paris de la cessation des activités de la filiale de Bouygues Construction a suscité l’incompréhension et la colère des employés, rapporte la presse locale. « Rien ne présageait cela, nous n’avions pas d’arriérés de salaire et des contrats en cours », a déclaré à l’AFP Luce Wolbert, déléguée syndicale chez Bouygues en charge des questions juridiques, dénonçant l’effet de surprise et le « flou » dans lequel se trouvent aujourd’hui les salariés.

Le syndicat a adressé mardi une lettre ouverte à Martin Bouygues, président-directeur général du groupe français du même nom, dénonçant le caractère « inhumain de cette décision », alors que les Gabonais ne bénificient pas d’allocations chômage. « Nous n’avons plus la possibilité financière pour assurer les charges de l’entreprise et des projets », indique M. Chinchilla, soulignant que la situation a commencé à se dégrader à partie de 2014, année où a commencé la chute des prix du baril de pétrole. Les dettes de Bouygues Energies & Services au Gabon s’élèvent à 9 milliards de FCFA (13.720.400 euros), dont 5 milliards de FCFA (7.622.444 euros) de créances étatiques, selon son PDG. Bouygues conserve deux autres filiales dans le pays, notamment dans le BTP.

Alors que de nombreuses entreprises se plaignent d’impayés de l’Etat gabonais, le ministère du Budget insiste sur la discipline budgétaire, avec par exemple la création d’un système comptable centralisé des « comptes publics » pour d’inventorier la dette publique intérieure, explique une source proche du ministère du Budget. Fin septembre, l’Etat a entamé des discussions avec la confédération patronnale pour épurer ses dettes envers les opérateurs économiques locaux. Le FMI a accordé en juin à Libreville un prêt de 642 millions de dollars en échange d’un effort d' »assainissement budgétaire » et invitant le pays à « améliorer la production et la diffusion de statistiques économiques ». A une situation économique du pays « délicate » selon le FMI s’ajoute un contexte politique incertain alors que l’opposition conteste toujours les résultats de l’élection présidentielle d’août 2016.
Comme de nombreux pays d’Afrique centrale, le Gabon peine à se relever de la chute du prix du baril de pétrole en 2014, malgré la mise en place d’un plan de diversification de son économie.

Le Figaro.fr avec AFP

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