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Dialogue Gabon-UE : «Nul ne peut aimer le Gabon mieux que les Gabonais eux-mêmes», dixit Billie-By-Nze

Une mission préliminaire de la Cour pénale internationale ayant séjourné à Libreville en juin dernier, le Gabon n’adoptera aucune autre position tant que ses conclusions ne seront connues. Il n’entend donc «à ce stade accéder à aucune demande liée à une commission d’enquête internationale», telle que voulue par l’Union européenne, à travers un communiqué au sujet duquel le Porte-parole du gouvernement a tenu à recadrer les choses, le 23 octobre 2017.

Surprises par le communiqué de l’Union européenne (UE) appelant, le 19 octobre dernier, à l’organisation d’une enquête internationale indépendante destinée à faire toute la lumière sur les violences post-électorales de 2016, les autorités gabonaises ont martelé leur opposition «à toute injonction de quelque nature que ce soit et de qui que ce soit». «Nous n’accepterons aucun diktat», a souligné Alain-Claude Billie-By-Nze, ce 23 octobre à la faveur d’une rencontre avec la presse.

Coopération et contexte du dialogue «intensifié»

Resituant le contexte, le Porte-parole du gouvernement a rappelé que le Gabon entretient une importante coopération avec l’UE, notamment à travers le Fonds européen de développement (FED), «même si, comme nous l’avons relevé à plusieurs occasions, le Gabon ne bénéficie pas, de ce point de vue, de financements aussi importants qu’il y en a dans certains pays africains».

La coopération avec l’UE est notamment encadrée par l’Accord de Cotonou dont la composante clef a pour fondement le respect des principes de démocratie, des droits de l’homme et de bonne gouvernance, a rappelé le ministre d’Etat en charge de la Communication. Et d’indiquer que le gouvernement gabonais s’est engagé, «de bonne foi», depuis plusieurs semaines, dans une discussion dite intensifiée avec l’UE, représenté par son ambassadeur au Gabon et, notamment, par ceux de la France, de l’Allemagne, de l’Italie, de l’Espagne… «Le Gabon y participe pleinement, d’autant plus que, jusqu’à preuve du contraire, nous pensons que nul ne peut aimer le Gabon mieux que les Gabonais eux-mêmes et que nous sommes prêts à faire en sorte que nos institutions, nos pratiques évoluent pour peu que cela soit conforme à la fois à l’esprit du peuple Gabonais, à nos institutions, mais par-dessus tout à notre Constitution», a précisé Alain-Claude Billie-By-Nze.

Injonction non recevable

Réagissant donc au communiqué de l’UE jugé surprenant, il a laissé entendre que le gouvernement gabonais s’en tiendra aux conclusions de la Cour pénale internationale (CPI) : «Nous n’avons, jusqu’à ce que la CPI se soit prononcée, aucune autre position. Et n’entendons donc à ce stade n’accéder à aucune demande liée à une commission d’enquête internationale !»

Le Porte-parole du gouvernement a rappelé, au sujet des violences postélectorales d’août 2016, que les dirigeants gabonais ont été les premiers à chercher à comprendre ce qu’il s’était passé, prenant de ce fait librement l’initiative de recourir à la CPI, non sans avoir mis en place une commission interministérielle en charge de la question. «Nous discutons, nous travaillons, nous sommes prêts à apporter tous les éclairages qui seront nécessaires, mais sur ce sujet notre position est clairement exprimée.»

Indépendance de la CPI

Interrogé sur les déterminismes de cette réponse à l’exigence de l’UE et sur les probables craintes pouvant motiver le refus de l’enquête indépendante demandée, Alain-Claude Billie-By-Nze rétorque : «La CPI est indépendante. Je rappelle quand même que c’est le juge international reconnu par tous (…) Pour nous la CPI c’est le juge international.»

Pour le ministre de la communication, la demande d’une commission d’enquête internationale ne se justifie nullement, la procédure entamée avec la CPI et les mécanismes mis en place de ce fait n’ayant pas encore rendu leurs conclusions. «Nous ne comprenons pas très bien cette demande. C’est ça la problématique. Donc cette demande de l’UE nous paraît ou trop anticipée ou alors l’UE estime que la CPI n’est pas assez responsable pour mener une enquête indépendante dans un pays. Nous on ne le pense pas. Nous pensons que la CPI est suffisamment responsable et indépendante pour mener une enquête en toute liberté, en toute objectivité.»

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