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Esclavage en Libye : manifestation à Paris, enquête ouverte à Tripoli

Un rassemblement a été organisé samedi soir à Paris en réaction à un documentaire de CNN montrant des migrants vendus aux enchères en Libye. Ce dimanche, les autorités libyennes ont ouvert une enquête.

Environ un millier de personnes ont manifesté samedi à Paris contre des cas d’esclavage en Libye. Cette manifestation – non déclarée en préfecture – intervient en réaction à la diffusion d’un reportage de CNN dans lequel on voit des migrants vendus aux enchères. Le documentaire a également fait réagir le gouvernement libyen qui a annoncé dimanche ouvrir une enquête.

À Paris, La préfecture de police a dénoncé dans un communiqué le caractère illégal du rassemblement. «Sans qu’aucune déclaration n’ait été faite, plusieurs associations ont organisé une manifestation et un cortège depuis l’ambassade de Libye jusqu’en direction du second site diplomatique de ce pays», dans l’ouest de la capitale, a-t-elle indiqué.

Un millier de personnes se sont rassemblées samedi après-midi à Paris.

Les manifestants ont répondu à l’appel de plusieurs associations, et de Claudy Siar, vice-président du Conseil représentatif des Français d’outre-mer. Le 16 novembre, l’homme également connu pour officier sur RFi et avoir été délégué ministériel à l’égalité des chances des Français d’outre-mer avait publié une vidéo sur Twitter dans lequel il invitait les Français à «se lever» contre l’esclavage. Samedi, il a remercié les manifestants qui ont suivi son appel et a regretté les débordements.

Partie depuis le consulat libyen, la foule est allée jusqu’à l’Arc de Triomphe, place de l’Étoile. Selon un témoin, quelques jeunes ont alors lancé des projectiles en direction des forces de l’ordre, qui ont riposté en tirant des grenades lacrymogènes. La préfecture de police a précisé qu’il n’y avait pas eu de dégradation. Une seule personne a été interpellée dans la soirée.

À la fin du rassemblement, la situation a quelque peu dégénéré entre manifestants et policiers.
Plusieurs personnalités, comme le comédien Omar Sy, le footballeur Didier Drogba ou l’ancienne Miss France Sonia Rolland, avaient relayé les appels à manifester: «Soyons solidaires et au rdv pour protester contre cette torture et cette violence», avait tweeté Omar Sy.

Cette manifestation intervient après la diffusion d’un documentaire de la chaîne américaine CNN la semaine dernière. On y voit notamment, sur une image de mauvaise qualité prise par un téléphone portable, deux jeunes hommes. Le son est celui d’une voix mettant aux enchères «des garçons grands et forts pour le travail de ferme. 400… 700…» avant que la journaliste n’explique: «ces hommes sont vendus pour 1200 dinars libyens – 400 dollars chacun».

Tripoli ouvre une enquête

Ce reportage a provoqué l’indignation de leaders africains. Le président en exercice de l’Union africaine (UA), le Guinéen Alpha Condé, et le gouvernement sénégalais notamment ont vivement réagi face à la vente de migrants-esclaves, tout comme le président nigérien Mahamadou Issoufou, qui a demandé que le sujet soit mis à l’ordre du jour du sommet Union africaine – Union européenne des 29 et 30 novembre à Abidjan.

Ce dimanche, le vice-premier ministre du gouvernement libyen d’union nationale (GNA) a annoncé l’ouverture d’une enquête. Le vice-premier ministre du gouvernement d’union libyen, Ahmed Metig, avait déjà publié un communiqué sur Facebook pour exprimer «son mécontentement» quant à «la réapparition du commerce d’esclaves dans la banlieue de Tripoli». Ahmed Metig avait indiqué qu’il chargerait «une commission d’enquêter sur ces informations de presse afin d’appréhender et soumettre les responsables à la justice».

Le gouvernement a également déclaré suivre «avec grande attention les rapports des médias sur l’exploitation des migrants clandestins par des criminels», a indiqué le ministère des Affaires étrangères du GNA. Les faits décrits, qualifiés d’actes «inhumains et contraires à la culture et aux traditions du peuple libyen», «font l’objet d’une enquête», a-t-on poursuivi. «Si ces allégations sont confirmées, toutes les personnes impliquées dans ces crimes seront punies», a promis le ministère.

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