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Task force sur la Santé : La colère de Nkoghe Bekale

La Task force sur la Santé n’a pas pu proposer des solutions pragmatiques et innovantes pour une gestion optimale de ce secteur vital. Le Premier ministre qui n’a pas caché sa colère a clairement indiqué qu’il ne peut pas «aller montrer au président cette litanie de recommandations».

La Task force sur la Santé a-t-elle failli à sa mission ? Censées apporter des solutions pragmatiques et innovantes dans la gouvernance des centres hospitaliers universitaires (CHU), l’offre de soins de santé de qualité, le renforcement du dispositif de protection sociale et du financement des CHU, les recommandations des travaux de la Task force sur la Santé, dont les travaux se sont achevés le 5 novembre, n’ont pas du tout convaincu le Premier ministre. En recevant le rapport des travaux, Julien Nkoghe Bekale a estimé que les recommandations sont «bonnes», mais inadaptées aux réalités actuelles.

«Moi je ne peux pas aller montrer au président cette litanie de recommandations», a-t-il lâché, insatisfait. «Le président veut des solutions et les bonnes solutions. Vous avez encore fait mesdames et messieurs, les copineries des personnels de la Santé. Vous ne voulez pas crever l’abcès pourquoi ?», s’est-il énervé.

Pour Julien Nkoghe Bekale, les personnels de Santé qui devaient réfléchir sur «comment faire fonctionner au mieux nos structures sanitaires», ont préféré le diagnostic financier alors qu’«il y a l’argent». «Les sommes d’argent sont investies dans notre système de santé alors qu’en face, les populations pour lesquelles nous travaillons ne ressentent pas encore les bénéfices et les effets. Il y a les hôpitaux, il y a les médecins, il y a le paramédical, il y a l’argent. Pourquoi ça ne marche pas ?» a-t-il lancé, dénotant le hors sujet des acteurs de la Task force. Dans cette optique, a-t-il prévenu, sur l’ensemble des recommandations le gouvernement n’en extraira que 5 ou 10 qui s’imposeront aux personnels de la Santé. Puisque, leur a-t-il dit, «vous n’avez pas voulu faire le travail qu’on vous a demandé».

Les 192 milliards de francs CFA qui fâchent

«Vous avez philosophé, vous avez épilogué des théories jusqu’à sortir 192 milliards !», s’est exclamé le Premier ministre critiquant une «Redevance sur la protection sociale» proposée par les acteurs de la Task force. L’«argent qu’on met sur la protection sociale ne va pas à ce qui est destiné. Mais on demande encore 192 milliards» a-t-il tonné, traitant à la limite les acteurs de la Task force d’égoïstes. «Rien que votre tableau, la part que vous réservez aux médicaments, c’est le signe de la mauvaise gouvernance des hôpitaux : 1 ou 2%. 40% pour les indemnités et les salaires alors que vous êtes tous des fonctionnaires», s’est étonné le Premier ministre. Des états généraux de la Santé devraient se tenir dans quelques mois, mais déjà,

Les questions de fond aux oubliettes

Selon Julien Nkoghe Bekale, les questions de fond n’ont pas été abordées. Le Premier ministre s’attendait par exemple, à ce que des propositions soient faites par rapport à l’ouverture d’une faculté de Maïeutique à l’Université des sciences de la santé, un état de besoins des CHU de Libreville (CHUL) et d’Owendo (CHUO) quant aux personnels biomédicaux pour l’entretien des bâtiments. «Est-ce qu’on en veut 10, 20, 30 qu’on peut former rapidement ? Je n’ai pas vu. Aucune solution n’est proposée», a-t-il commenté. «Vous m’avez signalé que le personnel paramédical est vieillissant. Qu’est ce qu’on fait, on va encore les recruter en 3e ? On les prend à quel niveau : BEPC ou Bac ? Et pourtant il y a des professeurs de la faculté de médecine qui sont là !», a-t-il poursuivi.

«Quand le chef de l’État vous demande de réfléchir, il faut réfléchir sérieusement pour lui proposer des solutions efficaces et pertinentes. Parce que quand on va chercher des consultants ailleurs, vous allez vous plaindre», a argumenté le Premier ministre. Persuadé que les personnels de Santé au Gabon sont «bien formés», il est tout aussi convaincu qu’ils ne veulent «pas travailler». Du moins, pas pour l’État qui leur reverse des salaires chaque fin de mois. «Nous avons des médecins à l’hôpital général qui sont des fonctionnaires, mais qui ne travaillent pas pour le serment d’Hippocrate qu’ils ont prononcé. Ils sont dans leurs cliniques privées. Mais ils sont payés à la fin du mois», a-t-il dénoncé.

Pour le chef du gouvernement, le choix est clair : «celui qui ne veut pas, il part. Il va travailler ailleurs. S’il est fonctionnaire, on coupe son salaire», a averti Julien Nkoghe Bekale. «Ça a assez duré. La récréation doit être terminée dans le secteur de la santé», a-t-il martelé.

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