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Opération scorpion : Paris demanderait des comptes à Libreville

Selon la La lettre du continent, la France demande des explications au Gabon au regard de l’interpellation des franco-gabonais dans le cadre de l’opération scorpion.

La Lettre du continent (LC) croit savoir que les interpellations en cours qui détricotent le «système BLA» présagent un incident diplomatique entre le Gabon et la France. Indiquant que 6 des personnes mises en cause sont franco-gabonaises, elle assure que Libreville ne rend pas des comptes à Paris comme il se doit.

Depuis un peu plus de deux semaines, le Gabon est au centre d’un scandale politico-judiciaire qui a abouti le 3 décembre, à l’interpellation de l’ex-directeur de cabinet d’Ali Bongo, Brice Laccruche Alihanga (BLA). Limogé du gouvernement le 2 décembre, il est soupçonné d’être le cerveau d’un système qui aurait excellé «dans des faits de détournements de deniers publics, de concussion et de blanchiment de capitaux».

Si le procureur de la République, André-Patrick Roponat, a indiqué que c’est une plainte de l’Agence judiciaire de l’État qui a conduit aux différentes interpellations ; il a aussi souligné qu’au 3 décembre, 13 des 24 personnes entendues par les services spéciaux étaient placées sous mandat de dépôt, tandis que 2 sont en liberté provisoire, 6 mises hors de cause et le reste en garde à vue.

Parmi les personnes mises en cause, 6 détiennent en plus de la nationalité gabonaise, la nationalité française, notamment Brice Laccruche Alihanga, un Français de souche. Selon des informations de la LC, «la diplomatie française» a «depuis une semaine», adressé des «demandes d’explications pressantes» au gouvernement gabonais qui se montrerait jusqu’à présent, «moins disert». Sous ce regard, le confidentiel présage un «incident diplomatique» entre Libreville et Paris.

La France serait-elle donc si agacée par les interpellations en cours ? La question se pose d’autant plus que le Code de nationalité gabonais stipule en son article 7 que «toute personne possédant, en plus de la nationalité gabonaise, une autre nationalité ne peut se prévaloir au Gabon que de la nationalité gabonaise». S’il est donc évident que les hauts fonctionnaires franco-gabonais dans les mailles de la justice actuellement, sont poursuivis en tant que citoyens gabonais, il reste tout aussi que la loi pénale gabonaise s’applique aux infractions commises par quiconque sur le territoire gabonais.

Les dessous de l’affaire selon LC

Entre «créativité fiscale et organisation de la venue d’un commando français à Libreville », le confidentiel qui dit cerner les dessous de l’enquête dont les faits se sont déroulés sur le territoire gabonais, indique que certaines personnes prises seraient au centre d’un montage «pétrolo-financier» autour du paiement de la Redevance minière proportionnelle (RMP) en nature. Il s’agit notamment de Noël Mboumba, ex-ministre des Hydrocarbures, François Engonga Owono, ancien directeur de la Caisse de pensions et des prestations familiales (CPPF), Renaud Allogho Akoué, ex-directeur de la Caisse nationale d’assurance maladie et de garantie sociale (Cnamgs), Ismaël Ondias Souna, ancien directeur général de la Société équatoriale des mines (Sem) et Patrichi Christian Tanasa ex-ADG de Gabon oil company (Goc).

Annulée le 25 novembre, la RMP exigeait aux compagnies minières de payer leur impôt en affectant du brut à l’Etat gabonais via la Goc ou la Sem qui devaient le revendre et verser les bénéfices au Trésor public. Si la Goc devait hériter de 600 000 barils par mois, représentant 35 millions de dollars par mois, soit peu plus de 20 milliards de francs CFA, les bénéfices devaient également être collectés par la Cnamgs et la CPPF. La note d’information à l’endroit des opérateurs économiques adressée par Noël Mboumba avait surpris plus d’un, d’autant plus que le directeur de cabinet d’Ali Bongo en était la seule ampliataire. Beaucoup dénonçaient déjà une manœuvre profitable au «système BLA».

LC remet également sur le tapis la venue au Gabon d’un commando français, une initiative de Ike Ngouoni Aila Oyouomi, sur instruction de Brice Laccruche Alihanga, à l’insu des autorités gabonaises. Notamment, les services du renseignement militaire dirigés à l’époque par Frédéric Bongo, alors qu’Ali Bongo poursuivait sa convalescence au Maroc. Cette affaire avait été présentée par certains comme l’une des prémisses d’une tentative de prise de pouvoir par le «système BLA». Selon la LC, «l’ex-directeur de cabinet avait rencontré le leader du groupe des vétérans français Stephan Privat» et, «certains membres de son (Ndlr. BLA) service d’ordre avaient même bénéficié des formations dispensées par les consultants». Autant de révélations et rappels qui électrisent l’opinion qui s’attend par ailleurs à un procès public, au-delà des rendus médiatiques.

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