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Une manifestation interdite contre les violences policières rassemble 20 000 personnes à Paris

Des incidents ont éclaté en marge de ce rassemblement lancé sur les réseaux sociaux à l’appel du comité de soutien à la famille d’Adama Traoré, jeune homme noir mort en 2016 après une interpellation.

Environ 20 000 personnes ont participé, mardi 2 juin soir, devant le tribunal de Paris, à un rassemblement interdit, à l’appel du comité de soutien à la famille d’Adama Traoré, jeune homme noir de 24 ans mort en 2016 après son interpellation, a indiqué la préfecture de police.

Mardi matin, la préfecture de police avait annoncé que la manifestation n’était pas autorisée en raison de l’état d’urgence sanitaire qui proscrit tout rassemblement public de plus de dix personnes, car elle n’avait « fait l’objet d’aucune déclaration préalable ». L’autorité estimait également que « la tonalité de l’appel à manifester relayé par les réseaux sociaux laissait craindre que des débordements aient lieu sur un site sensible ». Les organisateurs ont, malgré tout, décidé de maintenir la manifestation.

Des incidents ont éclaté dans la soirée, a confirmé peu après 21 heures la préfecture de police. Dispersés par du gaz lacrymogène, les manifestants ont gagné le boulevard périphérique, des centaines d’entre eux ont bloqué les voitures, les laissant passer au compte-gouttes. Des affrontements sporadiques ont éclaté, où des policiers ont reçu des jets de pierre et répliqué en tirant avec des LBD (lanceurs de balles de défense). Dans les rues, des barricades ont été érigées et des vélos ont été incendiés.

Des barrières et des vélos, notamment, ont été incendiés dans les rues de Paris lors de la manifestation contre les violences policières, mardi 2 juin.

Des barrières et des vélos, notamment, ont été incendiés dans les rues de Paris lors de la manifestation contre les violences policières, mardi 2 juin. Michel Euler / AP

Cette manifestation était organisée le jour où était dévoilée une expertise mettant en cause les gendarmes dans la mort d’Adama Traoré. Le 19 juillet 2016, ce jeune homme est décédé dans la caserne de Persan, près de deux heures après son arrestation dans sa ville de Beaumont-sur-Oise (Val-d’Oise) au terme d’une course-poursuite et après avoir échappé à une première interpellation.

« La violence n’a pas sa place en démocratie », a tweeté M. Castaner

Ce rassemblement a aussi eu lieu dans le contexte des manifestations organisées aux Etats-Unis et dans d’autres pays, après la mort de George Floyd, un Américain noir de 46 ans, lors de son interpellation par un policier blanc, la semaine dernière, à Minneapolis (Minnesota).

« La violence n’a pas sa place en démocratie. Rien ne justifie les débordements survenus ce soir à Paris, alors que les rassemblements de voie publique sont interdits pour protéger la santé de tous », a tweeté Christophe Castaner.

Christophe Castaner
@CCastaner
La violence n’a pas sa place en démocratie. Rien ne justifie les débordements survenus ce soir à Paris, alors que les rassemblements de voie publique sont interdits pour protéger la santé de tous. Je félicite les forces de sécurité & secours pour leur maîtrise et leur sang-froid.

Le ministre de l’intérieur, interrogé un peu plus tôt dans la journée à l’Assemblée nationale à propos du cas d’un adolescent de Bondy, Gabriel, blessé sérieusement à l’œil, la semaine dernière, lors de son interpellation pour tentative de vol de scooter, avait défendu les forces de l’ordre :

« Il y a une police républicaine qui, dans ce pays, protège les femmes et les hommes de tout y compris du racisme. Il y a une police républicaine qui est engagée jour et nuit pour la sécurité des citoyens. »

Le ministre a fait valoir que le gouvernement combattait « le racisme avec force sur tous les fronts chaque fois que c’est nécessaire ». Il a cité notamment comme actions le « plan national de lutte contre le racisme et l’antisémitisme », la « plateforme de signalement Pharos », ainsi que la mise en place « dans chaque département (…) d’un référent contre le racisme ». Pour lui, « le combat contre le racisme est au cœur de notre République et de la police républicaine ».

D’autres manifestations en France

En début de soirée, Assa Traoré, sœur aînée d’Adama Traoré, avait lancé à la foule : « Aujourd’hui, ce n’est plus que le combat de la famille Traoré, c’est votre combat à vous tous (…). Aujourd’hui, quand on se bat pour Georges Floyd, on se bat pour Adama Traoré ».

Face à la jeune femme, porte-parole du Collectif Adama, des manifestants, jeunes et de toutes origines, scandaient « Révolte » ou « Tout le monde déteste la police ». Dans la foule étaient brandies des pancartes affichant « Black Lives Matter » (« la vie des Noirs compte »), « Silence = asphyxie » ou encore « Décolonisons la police ».

D’autres manifestations ont eu lieu ailleurs en France contre les violences policières, rassemblant 2 500 personnes à Lille, 1 800 à Marseille, 1 200 à Lyon ou 400 à Lyon.

Le Monde avec AFP

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