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Coronavirus: Combien de morts évités avec le confinement? Cette étude donne une nouvelle estimation

Selon une étude publiée dans la revue scientifique « Nature », le confinement a eu « un effet substantiel” sur le contrôle de l’épidémie et a permis d’éviter 3,1 millions de morts supplémentaires dans 11 pays européens.

COVID-19 – Pour endiguer la propagation du nouveau coronavirus Sars-Cov2, plusieurs mesures visant à limiter les contacts physiques ont été mises en place un peu partout en Europe. Pas toujours à la même vitesse, ni avec la même ampleur. Mais ce confinement a-t-il été efficace et a-t-il permis de sauver des vies? Oui, selon les modalisations mathématiques des scientifiques de l’Imperial College de Londres. Selon leurs calculs, les mesures prises par les États auraient permis d’éviter 3,1 millions de décès supplémentaires dans 11 pays européens, dont la France.

Pour arriver à une telle conclusion, les auteurs de l’étude, publiée ce lundi 8 juin dans la revue scientifique Nature, ont comparé le nombre de décès recensés sur la base de données du Centre européen de prévention et contrôle des maladies avec le nombre de décès qu’il y aurait eu en l’absence de mesures, comme les restrictions de déplacements, la fermeture des commerces, des écoles ou encore sans interdictions des spectacles et des événements publics.

Le taux de reproduction du virus “réduit de 82% en moyenne”

Ces mesures ont permis de faire “baisser de 82% en moyenne” le taux de reproduction du virus (le nombre de nouvelles personnes contaminées par chaque personne infectée), permettant de le ramener en dessous de 1. Un seuil en-deçà duquel le nombre de nouveaux cas diminue, précisent les scientifiques qui conseillent le gouvernement britannique de Boris Johnson sur la crise sanitaire.

Les chercheurs calculent par ailleurs qu’au 4 mai, 12 à 15 millions de personnes ont été infectés par le Covid-19 (soit 3,2% à 4% de la population en moyenne, avec d’importantes variations selon les pays). Les 11 pays étudiés sont l’Allemagne, l’Autriche, la Belgique, le Danemark, l’Espagne, la France, l’Italie, la Norvège, le Royaume-Uni, la Suède et la Suisse.

La Belgique aurait ainsi le taux d’infection le plus élevé, avec 8% de la population ayant contracté le coronavirus, suivie par l’Espagne (5,5%), le Royaume-Uni (5,1%) et l’Italie (4,6%). Ce chiffre serait de 3,4% en France. Inversement, seuls 710.000 Allemands auraient contracté le virus, soit 0,85% de la population.

Des limites scientifiques dans ces chiffres

Les chercheurs observent qu’une des limites de leur modélisation est qu’elle fait l’hypothèse qu’une mesure donnée a eu le même effet partout, alors qu’en réalité “il y a eu des variations dans l’efficacité du confinement selon les pays”. La distanciation sociale, par exemple, peut être plus ou moins respectée d’un pays à l’autre, en raison de divers facteurs (culturels, sociaux, législatifs, etc.).

Ils soulignent que les mesures s’étant succédé selon un calendrier rapproché, il est difficile d’évaluer l’impact de chacune d’entre elles séparément. Ils concluent néanmoins que “le confinement a eu un effet substantiel” sur le contrôle de l’épidémie. “Le maintien de mesures doit être envisagé pour garder la transmission du SARS-CoV-2 sous contrôle”, ajoutent-ils.

Dans plusieurs pays, l’ampleur des effets collatéraux du confinement est régulièrement questionnée et certaines voix s’élèvent, notamment au Royaume-Uni, pour réclamer l’accélération de la levée des restrictions. “Mesurer l’efficacité de ces mesures est important, étant donné leur impact économique et social”, ajoutent les auteurs.

Une autre étude menée par l’université de Berkeley (États-Unis), également publiée lundi dans Nature, estime que 530 millions d’infections par le coronavirus ont été évitées dans six pays (Chine, Corée du Sud, États-Unis, France, Iran et Italie) grâce aux mesures mises en place jusqu’au 6 avril.

Ses auteurs comparent le taux de croissance quotidien du nombre de nouveaux cas avant et après l’application de ces mesures, et concluent que ces dernières ont “considérablement ralenti” ce taux, “avec des bénéfices sanitaires visibles dans la plupart des cas”.

Par rapport à un scénario sans mesures de restriction, ils estiment que 62 millions de “cas confirmés” ont été ”évités ou retardés”, soit 530 millions d’infections au total, au vu de la large sous-estimation du nombre de cas.

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