Ce n’est pas la première fois que le Comité de pilotage du plan de veille et de riposte contre l’épidémie à coronavirus (Copil) s’émeut de l’utilisation, par les populations, de plantes pour lutter contre le coronavirus.
En mai dernier, il avait déjà désapprouvé le recours à des « décoctions » et stipulé que celles-ci étaient inefficaces, faisant courir le risque de faire de mauvais dosages et développer des maladies comme l’insuffisance rénale.
Ces deux avertissements en deux mois prouvent que les populations n’en ont cure. Elles sont habituées aux remèdes à base de plantes et continueront à les utiliser, contre l’avis du Comité.
Mais il faut admettre, même si les arguments avancés par le Copil ne sont pas à balayer d’un revers de la main, que cette instance aura contribué, malgré elle, à ancrer cette habitude. En effet, le Copil a commis une erreur de communication lorsqu’il affirmé, en mai passé, que la fièvre doit faire penser au Covid-19. « Si vous avez de la fièvre, pensez d’abord au coronavirus, pensez à faire en urgence le test de dépistage du Covid-19 dans les différents sites de dépistage pour pouvoir bénéficier des soins », avait-il indiqué.
Cette sortie a eu pour conséquence d’accentuer la défiance vis-à-vis des hôpitaux. Bien avant cette sortie, des citoyens évitaient les centres de santé, de peur d’être dépistés contre leur gré ou d’y contracter la maladie. Expliquer que la fièvre doit faire penser au Covid-19 n’a donc pas arrangé les choses, et a fait penser que les autres maladies n’avaient plus l’attention des autorités sanitaires.
Depuis, dans les quartiers de Libreville, il n’est plus rare d’entendre des personnes expliquer qu’elles préfèrent se soigner par les plantes. « C’est moins risqué », aiment-ils déclarer.
Serge A. MOUSSADJI
