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Coronavirus: l’Afrique face à la pandémie le vendredi 19 juin

L’Afrique comptait ce vendredi 19 juin 276 733 cas confirmés de coronavirus. Le Covid-19 a déjà coûté la vie à 7 417 personnes sur le continent, selon le Centre africain de prévention et de contrôle des maladies. Les pays les plus touchés par la pandémie sont l’Afrique du Sud (83 890 cas), l’Égypte (50 437), le Nigeria (18 480), le Ghana (12 929), l’Algérie (11 385), le Cameroun (10 638) et le Maroc (9 280).

Impact du Covid-19 : l’OMS s’inquiète des inégalités de genre

L’Organisation mondiale de la santé rappelle que les crises sanitaires frappent toujours différemment hommes et femmes. Pour le moment, « les femmes représentent environ 40% des cas de Covid-19, ce chiffre varie de 35% dans certains pays à plus de 55% en Afrique du Sud ». Mais les conséquences des mesures de prévention de la propagation du virus touchent bien davantage les femmes.

« Nous constatons déjà que l’impact du Covid-19 sur les femmes et les filles est profond. Les femmes sont touchées de manière disproportionnée par les confinements et cela se traduit par un accès réduit aux services de santé », alerte la docteure Matshidiso Moeti, directrice régionale de l’OMS pour l’Afrique.

L’accès à des services médicaux-sociaux sont perturbés. Ainsi « selon des données préliminaires, au Zimbabwe, le nombre de césariennes pratiquées a diminué de 42% entre janvier et avril 2020 par rapport à la même période en 2019 ». Autre exemple, au Burundi, où « les premières statistiques montrent que les naissances avec des accoucheuses qualifiées sont passées de 30 826 en avril 2019 à 4 749 en avril 2020 ». Selon une publication de la revue The Lancet, publiée en mai, une baisse de l’accès aux soins pour les mères pourrait se traduire par une hausse de plus de 12 000 décès maternels.

En outre, les femmes occupent la plupart des emplois du secteur informel, durement frappé par la crise déclenchée par le coronavirus. Elles sont aussi, enfin, davantage soumises au risque de violences domestiques et sexistes qui ont augmentés dans certains pays selon l’ONU Femmes.


Les avions du PAM menacés de paralysie

Le Programme alimentaire mondial de l’ONU est lui aussi touché par les conséquences de la crise sanitaire liée au nouveau coronavirus. L’organisation manque de fonds et pourrait donc être contrainte de suspendre « massivement » ses vols d’envoi de denrées vers les pays pauvres en juillet. Le PAM n’a reçu que 178 millions de dollars sur les 965 millions dont il aurait besoin pour assurer ses livraisons.

« À moins que des fonds substantiels ne soient apportés par les donateurs d’ici la fin de la première semaine de juillet, le PAM n’aura d’autre choix que de clouer au sol la plupart de sa flotte humanitaire », prévient la porte-parole de l’organisation. Pour Elisabeth Byrs il est « crucial » que la livraison d’aide ne s’arrête pas « au moment où elle est le plus nécessaire » pointant le risque que certains pays ne reçoivent pas le matériel médical dont ils ont besoin face au Covid-19.

La campagne mondiale contre le paludisme avertit d’une pénurie suite au coronavirus

La production et la distribution des kits de tests rapides et des médicaments sont perturbées alors que la saison des pluies arrive dans certaines parties du continent, le plus affecté par la malaria. Selon le Partenariat RBM pour en finir avec le paludisme, 105 millions de tests rapides supplémentaires sont nécessaires pour cette année. Mais les conséquences de la pandémie créent des pénuries qui poussent les prix à la hausse, à la fois des tests mais aussi des ingrédients indispensables pour fabriquer les traitements anti-palu. Pas de mention explicite de l’hydroxychloroquine, mais la molécule a fait partie des traitements tentés dans le monde pour guérir du Covid-19. On peut penser qu’il y aura un effet sur la disponibilité de ses stocks, habituellement utilisés pour traiter la malaria.

La plate-forme continentale d’achats médicaux est lancée

Elle va changer beaucoup de choses selon le directeur du Centre africain de prévention et de contrôle des maladies, Africa CDC. Le président en exercice de l’Union africaine, le Sud-africain Cyril Ramaphosa, a officiellement donné le coup d’envoi de cette initiative, ce jeudi 18 juin. La Plate-forme africaine de fourniture médicale, la PAFM est une place de marché destinée aux 55 membres de l’UA pour leur permettre d’acheter auprès de fournisseurs étrangers les équipements médicaux nécessaires à la lutte contre la pandémie. Soutenue par l’Africa CDC et par l’Afreximbank qui facilitera les paiements, elle permettra aux pays du continent de mutualiser leurs achats. Elle a été conçue par la société franco-ivoirienne Janngo, spécialisée, notamment, dans le commerce en ligne.

Dexaméthasone : le sud-africain Aspen prêt à accélérer sa production

La molécule est un puissant stéroïde. Une étude britannique montre qu’elle aurait un impact positif sur les cas les plus graves de Covid-19, ceux nécessitant une intubation. Elle réduirait la mortalité d’un tiers pour ces cas. Le laboratoire sud-africain possède les licences de fabrication de la dexaméthasone « dans le monde entier », selon le ministre sud-africain de la Santé.

« Nous sommes capables d’accélérer la production si la demande l’exige », assure à l’AFP l’un des responsables du groupe, le docteur Stavros Nicolaou. « Nous sommes toujours en train d’évaluer ce que pourrait être la demande mondiale » de ce médicament, ajoute-t-il, « à l’évidence si elle augmentait très fortement nous aurions des difficultés » à la satisfaire.

Le président sud-africain Cyril Ramaphosa s’est réjoui que le dexaméthasone puisse « améliorer le traitement de la maladie ». L’Éthiopie fait partie des pays qui ont annoncé une autorisation de prescription « à petite dose » de la molécule pour « les patients qui ont besoin d’oxygène ou d’une ventilation mécanique » pour lutter contre le Covid-19, selon la ministre de la Santé, la docteure Lia Tadesse. Le pays de la Corne de l’Afrique compte à ce jour 4 070 cas confirmés pour 72 décès et 1 027 guérisons.

L’Éthiopie vient par ailleurs en aide à l’un de ses voisins, la Somalie, en donnant 15 tonnes d’équipements médicaux. Une cérémonie a eu lieu, jeudi 18 juin, à Mogadiscio.

En Afrique du Sud, le cri d’alarme du personnel médical avant le pic de la pandémie

Manque d’équipements et de formation, épuisement, stress, le personnel de santé en Afrique du Sud se débat pour faire face au nombre croissant de malades du coronavirus, alors que le pic de la pandémie n’est attendu qu’en juillet. « La dernière fois que j’étais de service, j’avais huit paires de gants. Comment travailler avec huit paires de gants pendant une vacation de douze heures ? », témoigne auprès de l’AFP, sous couvert d’anonymat, une infirmière de l’hôpital de Livingstone dans la province du Cap Oriental (sud).

À ce jour, l’Afrique du Sud, le pays du continent le plus touché par la maladie, a enregistré près de 84 000 cas d’infection, dont plus de 1 700 décès, et anticipe un pic de la pandémie d’ici quelques semaines. Trois provinces sud-africaines, le Cap Occidental (sud), Gauteng (nord) et le Cap Oriental (sud), concentrent à elles seules l’essentiel des patients.

« C’est dur de prédire si on sera capable de gérer la situation », constate un médecin de la ville d’East London, dans le Cap Oriental, en dénonçant le manque de respirateurs et de formation des soignants. « Le système était déjà boiteux avant, donc il est difficile de se préparer pour une pandémie », ajoute-t-il. Dans son établissement, l’unité de soins intensifs a été fermée pendant une semaine, après la découverte d’un cas de Covid-19. Le personnel a été testé, les locaux désinfectés, mais certains patients ont succombé. « Je ne dirais pas qu’ils sont morts parce qu’on n’a pas pu les admettre, mais ils auraient peut-être pu survivre s’ils avaient été admis dans un service de soins intensifs », témoigne le praticien.

« À chaque fois que j’essaie de transférer un patient dans une unité de soins intensifs dans notre hôpital de référence, ils me disent qu’ils sont pleins », complète une urgentiste d’un hôpital de la région du Cap. « Je pense que ça va être très, très dur », conclut-elle. Le Cap Occidental, au contraire, est « prêt pour l’afflux de cas », assure la porte-parole des services de santé de la province, Nomawethu Sbukwana.

Par ailleurs, les délais d’attente pour obtenir les résultats d’un test Covid restent longs dans le pays nous apprend l’agence Associated Press. Il faut attendre 12 jours pour les laboratoires publics selon le dernier rapport de l’Institut national des maladies transmissibles.

L’Égypte passe la barre des 50 000 cas

Le pays compte ce vendredi 50 437 cas confirmés de Covid-19 mais le chiffre réel pourrait être jusqu’à cinq fois plus important selon une étude citée, ce jeudi 18 juin, par le ministre de l’Enseignement supérieur. Les écoles, les restaurants, toute l’activité économique du pays est stoppée depuis mars. La plupart des vols internationaux subissent une halte forcée. Mais Le Caire espère les autoriser à nouveau à partir du 1er juillet afin de venir en aide au secteur du tourisme qui représente officiellement 5% du PIB national et jusqu’à 15% selon certains analystes.

« Fort rebond » en Guinée

Les données de l’Agence nationale de sécurité sanitaire indiquent une poussée du nombre de cas testés (+173) positifs jeudi 18 juin comme on le voit sur le graphique ci-dessous :


Le Covid-19 a fait 26 morts pour 3 467 guérisons (4 841 cas confirmés) en Guinée-Conakry

Soulagement dans les écoles privées sénégalaises avec la réouverture annoncée
Une nouvelle date pour la réouverture partielle des écoles a été fixée : le 25 juin prochain pour les élèves en classes d’examen (CM2, 3e, terminale). Les écoles sont fermées depuis mars dans le cadre de la lutte contre la pandémie de coronavirus. Cette réouverture annoncée est une petite bouffée d’oxygène pour les établissements privés qui fonctionnent grâce aux frais de scolarité.

Leurs représentants affirment être au bord du gouffre et demandent plus de soutien de la part des autorités. À Guédiawaye, en banlieue de Dakar, le responsable Abass Ndour, coordonnateur du Collectif des écoles privées détaille : « les principales ressources ce sont les frais de scolarité. S’ils sont absents, bonjour les dégâts. Les écoles ne sont pas en mesure de payer les salaires, les charges locatives, respecter les engagements contractés au niveau des banques et institutions financières. »

Selon le ministre de l’Éducation nationale, 34% des élèves sénégalais sont formés dans le privé, qui compte quelque 3 000 établissements. Une minorité est reconnue et subventionnée, les autres sont autorisés. Mamadou Dione, directeur d’établissement et coordonnateur du Collectif des promoteurs d’écoles privées (Copep) de Guédiawaye, regrette le manque d’implication de l’État. Il se sent « ignoré, sans considération. Quand il s’agit d’investissements, nous avons investi. Quand il s’agit de créer des emplois, nous l’avons fait. Nous avons aussi formé des enfants de ce pays. Tout cela, c’était le rôle de l’État. On ne pensait même pas que l’État pouvait nous mettre au bas de l’échelle ». Pour ces responsables, la réouverture annoncée est une bonne nouvelle, mais ne règle pas la question de ces derniers mois sans recettes.

Par ailleurs, le directeur de cabinet du ministre de la santé, le Dr Aloyse Waly Diouf, a démissionné et va quitter son poste à la fin du mois. Il rejoindra l’Organisation mondiale de la santé. En pleine pandémie de Covid-19, le ministère de la Santé indique que le processus de sélection à l’OMS avait été enclenché dès juillet 2019, mais que le Dr Diouf avait demandé à reporter sa prise de fonction pour participer à la riposte contre la pandémie.

RDC : Félix Tshisekedi présente son plan face à la crise économique

Le président congolais est de plus en plus inquiet des effets pervers de la pandémie de coronavirus sur l’économie de son pays. Il a lancé, jeudi 18 juin à Kinshasa, un « programme multi-sectoriel d’urgence » pour l’atténuation des impacts de la pandémie, doté d’une enveloppe de 2,6 milliards de dollars. « Notre engagement à promouvoir le développement socio-économique et le bien-être des citoyens est mis à mal et cela perturbe l’atteinte de nos ambitions clairement exprimées, reconnaît le chef de l’État. Il en est de même des engagements pris à l’échelle régionale et internationale. »

Le plan du gouvernement s’articule autour de trois axes : le maintien de la riposte, son renforcement et le soutien à la stabilité macro-économique. Pour le financer, l’État prévoit un minimum de 50 millions de dollars pour chacune des neuf mensualités du programme. Des fonds qui proviendraient des maigres recettes de l’État en ces temps de récession plus sévère que prévu. Le gouvernement compte notamment sur le secteur minier, lui-même déjà très affecté.

L’État congolais ne couvrirait donc que moins d’un cinquième du montant nécessaire. Mais pour le reste, il espère beaucoup de ses partenaires et dit avoir reçu des promesses à hauteur de 407 millions de dollars, notamment des Nations Unies. C’est « sans compter les [partenaires] bilatéraux qui attendaient le lancement » du programme dit-on du côté de la vice-primature en charge du plan.

Rien n’est encore gagné. Il reste plus d’1,8 milliard à combler. Or, du côté des bailleurs de fonds, on réclamait un programme plus précis, avec des mesures d’impact pour s’assurer de l’efficacité du plan. Ce qui ne figurait pas dans la présentation fournie à la presse. Et puis, la Banque mondiale et le FMI ont déjà accordé plus de 2,5 milliards de prêts et dons à la RDC depuis décembre pour d’autres projets. Les deux institutions financières exigent d’abord une amélioration de la gouvernance pour décaisser des fonds.

Accusations de corruption autour de contrats médicaux au Zimbabwe

Le principal parti d’opposition au Zimbabwe pointe du doigt le contrat passé par le gouvernement et une entreprise médicale créée il y a seulement deux mois pour lui fournir du matériel médical dans la lutte contre le Covid-19. L’entreprise Drax Consult SAGL a décroché un contrat d’une valeur de 20 millions de dollars pour fournir notamment des tests et des équipements de protection.

En mars, les autorités de Hongrie, où est enregistrée l’entreprise, s’étaient inquiétées du versement suspect de 2 millions de dollars sur le compte de la société, provoquant la colère du Mouvement pour le changement démocratique (MDC). Selon le parti, la commission anti-corruption n’agit pas assez. Le gouvernement n’a pas, pour l’heure, fait de commentaire sur cette affaire.

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