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Couvre-feu au Gabon : quand le laissez-passer devient le sésame de tous les trafics !

Au Gabon, la lutte contre le coronavirus est venue mettre à nu les carences infrastructurelles du pays. Mais aussi et surtout, une administration quasi inexistante et extrêmement corrompue. Un des documents les plus insignifiants autour duquel tourne cette mafia est le laissez-passer exigé pour circuler depuis l’instauration du couvre-feu en raison de la crise sanitaire toujours pas sous contrôle.

Le Gabon ne fait jamais rien comme ailleurs. Alors que la tendance est à la décrue partout autour de lui en dépit de l’existence de cas, à Libreville l’État d’urgence est de mise. Avec lui, toute la batterie de mesures restrictives prises par le gouvernement pour contenir l’expansion de la pandémie. Or, l’incompréhensible lutte du COPIL au Gabon pose question : qu’est-ce qui explique l’accroissement du nombre de cas dans le pays alors que la quasi totalité des mesures drastiques prises reste de mise ?

Au nombre de celles-ci, la présentation d’un laissez-passer ou d’une autorisation spéciale pour soit, circuler dans le Grand Libreville au delà de 18 heures, l’heure d’entrée en vigueur du couvre-feu, soit pour rallier l’intérieur du pays.
Cependant, si le monnayage de ce document a été décrié et dénoncé il y a quelques semaines, il reste que son obtention aujourd’hui soumet son requérant à des acrobaties terribles. Pour un document qui doit tenir en compte l’urgence de celui qui en a besoin et se faire signer au besoin sur place, il faut attendre plusieurs jours. Entre temps, et parallèlement, plusieurs agents publics de l’État ont dû faire face à ce casse-tête chinois récemment. Sommés d’aller se faire recenser à l’intérieur du pays où sont-ils affectés, les tracasseries sont légions.

Outre le coût exorbitant du transport qui est passé du simple au triple sur la plupart des destinations, ces derniers se rendent compte que le précieux document ne tient en compte que l’aller. Au moment de regagner la capitale, il faut à nouveau s’adresser au gouvernorat ou à la préfecture de la localité où l’on se trouve. Et là, le zèle des agents locaux saute aux yeux. Quand ce n’est pas le motif qu’ils ne trouvent pas convainquant, c’est un rendez-vous lointain qu’ils donnent aux demandeurs.

Avec un peu de chance, certains arrivent à user de leurs relations pour l’obtenir le même jour. Dans certaines localités, il nous a été signalé la complicité entre le gouvernorat qui l’établit et des agences de transport. Ainsi, la circulation entre Libreville et l’intérieur étant officiellement interdite, les agents nécessiteux n’ont autre choix que de nourrir ces réseaux mafieux qui se sont crées ci et là, dans l’unique but de se faire du beurre sur le dos de compatriotes en situation de faiblesse.

Des comportements connus des pouvoirs publics sans qu’ils en soient décriés et prohibés en attendant un hypothétique assouplissement du confinement, à défaut de le lever totalement.

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