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Comment Total Gabon accélère le recentrage de ses activités

Rencontre entre Ali Bongo Ondimba et les dirigeants de Total Gabon, le 27 juillet 2020 à Libreville.
La filiale de la major française à Libreville a annoncé la cession de plusieurs de ses participations à Perenco, qui opérera désormais le terminal pétrolier du Cap Lopez.

« Total Gabon a signé un accord avec Perenco Oil & Gas Gabon en vue de céder ses participations dans sept champs matures en mer (Grondin, Gonelle, Barbier, Mandaros, Girelle, Pageau et Hylia, ndlr), ainsi que ses intérêts et le rôle d’opérateur dans le terminal pétrolier du Cap Lopez », selon le communiqué de l’entreprise daté de jeudi.

Ce terminal, situé près de Port-Gentil, a été construit en 1957 afin de « réceptionner, stocker et évacuer les productions de pétrole opérées et non opérées » et ses installations « ont permis d’évacuer près de 70 % de la production totale du Gabon ces dernières années » précise le site de l’entreprise.

La transaction « permet à Total Gabon d’une part de se concentrer sur ses principaux actifs opérés afin d’en tirer le meilleur parti et d’autre part d’assurer la pérennité du terminal du Cap Lopez en permettant la consolidation des volumes de deux acteurs majeurs au Gabon au sein d’un même terminal », selon Nicolas Terraz, président du conseil d’administration de Total Gabon et directeur exploration et production du groupe.

Une délégation de Total Gabon au Palais

La production de pétrole brut à céder s’évalue à environ 8 000 barils par jour pour l’année 2019 (contre 23 100 b/j pour les champs opérés), précise le communiqué, ajoutant que le montant de la transaction entre Total et Perenco est compris entre 290 et 350 millions de dollars, en fonction des prix à venir du Brent. Le tout doit encore être soumis à l’approbation des autorités gabonaises – Libreville est d’ailleurs actionnaire à 25 % de Total Gabon, filiale à 58 % par la major française Total.

Le ministère du Pétrole ne s’est pas encore prononcé sur la transaction. Mais le 27 juillet, une délégation de Total – représentée par Nicolas Terraz, directeur exploration et production en Afrique, et Stéphane Bassene, directeur général de Total Gabon – s’était déjà entretenue avec le président gabonais, Ali Bongo.

« Le chef de l’État a exhorté l’entreprise à mettre en place de nouveaux partenariats gagnant-gagnant qui favorisent la création d’emplois et de valeur ajoutée dans notre pays, » selon un communiqué de la Présidence gabonaise.

Une première cession en 2017

En 2017 déjà, Total Gabon avait cédé à Perenco plusieurs participations et la conduite des opérations dans des champs matures, pour un montant global d’environ 350 millions de dollars, hors ajustements.

L’accord concernait « la vente de la société Total Participations Pétrolières Gabon (filiale à 100 % de Total), détenteur d’intérêts dans 10 champs, ainsi que la vente d’intérêts détenus par la société Total Gabon dans cinq champs et dans le réseau de pipelines Rabi-Coucal-Cap Lopez », indiquait à l’époque le communiqué de la société.

Des rumeurs couraient alors sur un départ de Total du Gabon. L’entreprise avait démenti, expliquant son objectif de « se concentrer sur la maximisation de la valeur de ses principaux actifs stratégiques opérés », surtout les gisements Anguille et Torpille en offshore, ainsi que sur le terminal pétrolier de Cap Lopez.

En 2018, la filiale de la major française avait également cédé à Assala Upstream Gabon SA sa participation dans le champ de Rabi-Kounga. « Nous devrons être disciplinés et sélectifs pour nos investissements et nos options de développement, en privilégiant les projets les plus rentables, à retour rapide et pour créer de la valeur », avait prévenu Stéphane Bassene lors de la présentation des résultats 2019. La crise actuelle n’a fait qu’accélérer le processus.

Total pas épargnée par la crise économique mondiale

La major, qui a vu son activité africaine récente marquée par les mises en production des champs d’Egina au Nigeria et de Kaombo en Angola et avait affiché de solides performances 2019, subit désormais de plein fouet la volatilité des prix du baril, récemment remonté autour de 40 dollars.

Au deuxième trimestre 2020, le groupe Total a enregistré une perte nette de 8,4 milliards de dollars. Du jamais vu depuis 2015, année de crise pétrolière.

Total affiche aujourd’hui un résultat net de 126 millions de dollars (- 96 %) et sa production entre avril et juin est en baisse de 4 %, équivalent à 2,846 millions de barils par jour. Les dividendes restent stables à 0,66 euro par action.

Le groupe dirigé par Patrick Pouyanné prévoit que « la faiblesse des investissements dans le secteur des hydrocarbures depuis 2015, accentuée par la crise sanitaire et économique de 2020, va se traduire à horizon 2025 par une insuffisance de capacités de production au niveau mondial et un rebond des prix ».

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