Les Vrais Enjeux



Nous, au BDP-Modwoam, nous ne cesserons jamais de le dire : tant que les Gabonais éviteront de s’attaquer au vrai problème qui ronge le pays depuis 51 ans, le débat sur le changement politique au Gabon tournera en rond.

Et tant que les opposants gabonais, leaders en tête, continueront à soigneusement éviter de prononcer la formule clé, exactement comme ils le faisaient déjà à l’époque d’Omar Bongo, époque où ils se réfugiaient déjà dans des explications fuyantes qui, par exemple, se contentaient d’expliquer les maux du Gabon par l’échappatoire de la Françafrique ou des discours vantant une paix qu’il fallait à tout prix préserver, il sera inutile de s’attendre à quoi que ce soit de profond dans l’équation du changement au Gabon.

La formule magique ici est pourtant simple à prononcer et à affirmer: Les Bongo Ondimba doivent partir.

Pourquoi? Tout simplement parce que, pour évaluer valablement une situation comme celle du Gabon, il faut d’abord se poser les bonnes questions. La première de ces questions est la suivante: Pourquoi les choses ne changent-elles pas au Gabon depuis 51 ans?

Cette question nous permet de nous rendre compte que le Gabon a, quand-même, vu défiler, au sein du système Bongo, sur le plan politique, des hommes et des femmes d’une certaine valeur, des intelligences et des intellectuels qui ont pendant 51 ans été absorbés dans le système des Bongo, des gouvernements, des ministres et des premiers ministres de toutes sortes; sur le plan économique, des budgets qui font rêver nos frères africains, des programmes de rénovation et d’émergence, des aides en toutes sortes de la part des Américains, des Chinois et j’en passe; et sur le plan social, des grèves et autres mouvements sociaux à n’en plus finir, et des dialogues sociaux et politiques en tous genres à l’instar de la Conférence nationale de 1990 ou des Accords de Paris de 1994 et d’Arambo en 2006, accord sur la Biométrie de 2011; faux accords d’Angondjé en 2017, et j’en passe ; choses qui, à la longue, auraient quand-même pu apporter un minimum de réformes et de dignité politique et économique aux plus de 60% de Gabonais qui croupissent encore dans la misère malgré les grosses richesses nationales dont regorge le pays. Pourtant, rien n’a changé pour le mieux; en fait, tout a changé pour le pire. Chômage évalué à 30%: inexplicable; pays dont les présidents vont mourir comme des rats à l’étranger parce qu’ils n’ont jamais construit chez eux un seul hôpital capable de les soigner: inexplicable; pays incapable d’assurer l’éducation dans les écoles publiques de ses enfants, condamnant tant d’enfants déjà pauvres à devoir payer 50.000 par mois dans des écoles privées où pourrissent leurs cerveaux: inexplicable. Des routes depuis 51 ans délaissées, au point que, les seules fois où un petit tronçon routier aura été produit, ce sera généralement par l’argent de l’aumône faite au Gabon par les Chinois, les Canadiens ou les Français: inexplicable.

Dès lors, donc, que l’on a fait les constats qui précèdent, l’on doit ensuite se poser une seconde question: si donc, on a vu tout défiler et changer au Gabon en termes de gouvernements, de constitutions, de premiers ministres, d’Assemblées nationales, de discours de réformes, de rénovations, de gouvernements de missions et tout et tout, en vain, qu’est-ce qui, par contre, n’a jamais changé et n’a jamais évolué?

Réponse: Les Bongo. Eh, oui, chers compatriotes, la seule chose qui n’ait pas changé au Gabon sur nos 51 années de misères, ce sont les Bongo, une famille, un clan désormais établis en dynastie indéracinable au Gabon. Ce sont les Bongo qui pourrissent tout au Gabon. Ce sont eux qui font que même quand des gens propres avec des idées propres entrent dans leur système, tout le monde devient pourri parce que la seule manière de subsister dans ce système est de devenir pourri ou d’en sortir. ce n’est pas un système fait pour le travail, encore moins les valeurs morales qui élèvent l’Homme. Et ce sont eux, les Bongo, donc, qu’il faut, enfin, changer si les Gabonais veulent espérer un jour vivre la dignité des hommes et des femmes libres.

A ce titre, donc, il n’y a que deux enjeux réels dans le combat qui doit désormais, sans langue de bois, opposer le peuple gabonais aux Bongo. Un vrai combat politique ne pouvant jamais se livrer sans savoir quel ennemi on combat, il faut de manière catégorique classer les Bongo Ondimba dans la catégorie des ennemis les plus mortels du peuple gabonais. Et les combattre comme tels.


Au menu de cette rubrique:

  1. Vrai Enjeu No. 1 : « Les Bongo sont responsables, donc, les Bongo doivent partir. Et avec eux tous ceux qui contribuent à la meurtrissure du Gabon »
  2. Vrai Enjeu No. 2 : « Le Gabon ne changera pas par les urnes. Il est donc inutile de continuer à tergiverser sur ce point »


Vrai Enjeu No. 1 : « Les Bongo sont responsables, donc, les Bongo doivent partir. Et avec eux tous ceux qui contribuent à la meurtrissure du Gabon »


Mais pour bien comprendre pourquoi il est important de mettre les Bongo au centre de l’équation du changement immédiat au Gabon, il est important d’analyser quatre éléments fondamentaux :

– Il faut cesser d’avoir peur de désigner directement les Bongo comme les vrais coupables de la débâcle gabonaise. Le président d’un pays à constitution bananière comme le nôtre est comme un chef de famille avec des enfants. Les enfants, comme l’entourage d’un Président, apprennent leurs valeurs par imitation des valeurs morales affichées par leurs parents. Comme des enfants imitant leur père, l’entourage d’un président de la République aura tendance à s’adapter à la moralité de son Président. Quand un papa fait montre d’une moralité à toute épreuve et réprouvera, puis punira, le vol, le mensonge, la fourberie et la malhonnêteté, les enfants finiront par savoir cela de leur papa et, autant que possible, éviteront de voler, mentir et tromper parce qu’ils savent la chicote du papa facile dans ces cas-là. Et quand le papa est permissif du crime puisqu’engagé lui-même dans des actes criminels, ses enfants s’adapteront et se feront eux-aussi criminels. Ainsi, les entourages d’Omar Bongo d’abord, puis ceux d’Ali Bongo ensuite, n’ont appris à servir leurs chefs que dans le sens qu’ils savaient serait agréable à leur chefs. Ils ont donc volé parce qu’ils savaient que le chef lui-même volait en toute impunité et, de surcroît, récompensait même les voleurs par des promotions au sein du gouvernement et des dons en tous genres.

Quand donc, par la suite, les membres de l’entourage des Bongo confectionnent des lois électorales et des constitutions à la mesure de l’incapacité des Bongo à gagner une élection transparente au Gabon, c’est parce que, justement, ils savent que les Bongo apprécieront et sauront récompenser ceux qui les auront servis avec le plus de zèle ! Et les Bongo les laissent faire, justement, parce que c’est précisément ces comportements qu’ils attendent et qu’ils n’ont jamais cessé, 51 ans durant, d’encourager et de récompenser ! Pour, donc, arrêter ce processus de meurtrissure, c’est, obligatoirement, à la tête, donc, aux Bongo, qu’il faut s’attaquer si on veut que les Bongo cessent d’influencer la destinée nationale dans le sens de la criminalité étatique dans laquelle ils ont confiné non seulement leur entourage, mais également tout le pays. Pourquoi passer par la décapitation de régime en visant primordialement les Bongo ? Tout simplement parce que tant que les Bongo seront au pouvoir, il sera impossible d’établir l’état de droit au Gabon, ceci parce que la survie au pouvoir des Bongo dépend fondamentalement de la pérennisation des arbitraires qui ont fait leur fortune politique au Gabon.

Autrement dit, l’entourage des Bongo, parce que les Bongo l’y a conditionné, continuera à fomenter et à perpétuer la dictature parce que c’est ainsi que le veulent les Bongo. Il va ainsi sans dire que ce n’est qu’avec le départ inconditionnel des Bongo du pouvoir que l’état de droit et la démocratie pourront se donner une chance au Gabon. Ceci n’est pas difficile à comprendre : l’Etat de droit est comme un canal qui, par la force de sa configuration, impose son cours à l’eau qu’on y déverse. L’état de droit impose donc de nouveaux comportements à tous là où, avant, il n’y avait qu’arbitraires. Ainsi, même si on laissait d’anciens acolytes des Bongo à leurs postes au sein du gouvernement une fois les Bongo évincés, le simple fait de l’affirmation de l’état de droit au Gabon serait suffisant pour redresser les comportements de tous car, sans cela, ceux qui continueraient à vouloir se comporter comme sous les Bongo se retrouveraient, dès le lendemain, frappés par le couperet de la loi et jetés en prison. Du coup, même les bongoïstes les plus ardents se retrouveraient automatiquement hors-jeu dans un cadre légal nouveau qui leur imposerait de se redresser ou de subir la sévérité de la loi. Tout simplement parce que l’état de droit ne laisse à personne le droit de violer la loi en toute impunité et les grands comme les petits seraient exposés à ses effets punitifs. Les Bongo, de ce fait, constituent le seul goulot d’étranglement qui bouche toute possibilité d’évolution démocratique au Gabon et, partant, empêchent toute affirmation de l’état de droit. Il faut donc que les Bongo partent pour que soit possible la construction de l’état de droit au Gabon. Tandis qu’il serait possible de redresser le reste des pédégistes par les effets bénéfiques de l’état de droit une fois les Bongo partis, un tel redressement est archi impossible tant que les Bongo sont au pouvoir. Voilà pourquoi, en créant le BDP-Gabon Nouveau en décembre 1998, j’avais conclu que rien de bon ne serait plus possible au Gabon tant qu’un Bongo serait au pouvoir. Cette maxime est plus que jamais d’actualité au vu de la dérive autoritaire et, désormais, dynastique, accentuée qui sévit au Gabon depuis qu’Ali Bongo a frauduleusement succédé en 2009 à feu son père à la tête de l’Etat.

– Des slogans de ras-le-bol comme « Ça suffit comme ça » ou « Trop, c’est trop » ne servent qu’à contourner le problème puisque trop vagues et révélant, plutôt, un manque de détermination qui, pour éviter la confrontation pourtant obligatoire avec les Bongo, finit par jouer le jeu des Bongo tout en prolongeant malencontreusement l’agonie des Gabonais. Autrement dit, il faut politiser à outrance ces slogans pour permettre une plus grande efficacité de ce type de mouvements et, donc, pour amener à une remise en cause tous azimuts, directe et sans ambages des Bongo. La seule manière de formaliser cette remise en cause est de dire clairement : « Les Bongo doivent partir ». Tant que cette formule sera contournée, on tournera en rond au Gabon.

Pourquoi?

Parce que, en fait, l’histoire politique du Gabon est pleine d’enseignements sur le sujet du changement au Gabon. Le multipartisme n’est arrivé au Gabon en 1990 que parce qu’il y a eu coïncidence de deux phénomènes majeurs : le premier fut la politisation du discours à tous les niveaux de la société politique et civile, y compris par les syndicats, le second fut la remise en cause directe d’Omar Bongo et de son régime par toutes les couches de la société civile et politique du pays. Ainsi confronté à un mur protestataire sans précédent qui ne lui laissait aucune voie de sortie, le dictateur n’eut d’autre choix que de céder et accepter le principe d’une conférence nationale qui ramena le multipartisme au Gabon. Omar Bongo ne dut sa survie au pouvoir qu’à la naïveté de cette même société civile et politique qui, croyant Omar Bongo affaibli et incapable de se maintenir au pouvoir aux futures élections présidentielles, ne sut point profiter du moment pour, soit imposer le départ immédiat et en bonne et due forme du dictateur, soit tisser dans la Constitution des trappes juridiques qui eussent pu empêcher les manipulations constitutionnelles qui ont par la suite permis au régime des Bongo de se raffermir. Et c’est cette naïveté politique nationale qui a, à la fin, fait avorter un processus de réformes qui n’apporta aux Gabonais qu’un multipartisme sans démocratie, et une dynastie bongoïste se passant désormais le pouvoir de père en fils.

Tirant donc les leçons de cette expérience, toutes les couches politiques, syndicales et civiles du pays se doivent de politiser de nouveau leurs discours et de demander sans détours le départ d’Ali Bongo du pouvoir, exactement comme l’ont fait les Sénégalais à propos d’Abdoulaye Wade lors du scrutin présidentiel de février 2012 au Sénégal. Cela ne servira à rien, et cela ne sert personne de tourner autour du pot à dire « trop, c’est trop » ou « ça suffit comme ça » si on ne dit pas clairement ce qui est « trop » ou quelle est cette chose qui « suffit comme ça ». Si par « trop », nous voulons dire « Les Bongo », alors pourquoi ne pas le dire clairement et directement? Si par « ça », nous voulons également dire « Les Bongo », alors il faut aussi le dire clairement, pour que les Gabonais sachent que ce qu’ils doivent désormais combattre, ce sont les Bongo et rien d’autre. Les formules vagues doivent cesser. Tous ceux qui s’engagent dans le combat pour la dignité doivent désormais clairement dire ce qu’ils combattent exactement et comment ils vont combattre cette chose. Sinon, on sera encore là dans 30 ans à pleurnicher sur notre sort sous la dynastie des Bongo. Les Bongo sont les ennemis du peuple gabonais qui ont tout pourri au Gabon depuis 51 ans; il faut les désigner et les combattre comme tels.

– Désigner les vrais ennemis du peuple : Les vrais ennemis, ce n’est pas le PDG et ses membres lambda. Il est inutile de livrer contre le commun des Gabonais membres parasitaires du PDG une chasse aux sorcières qui n’aurait aucun sens tant il est vrai que la plupart ne sont dans ce parti que parce qu’ils doivent manger et que, comme la plupart des Gabonais, ils vivent dans les mêmes conditions de misère et crèvent comme des rats dans les mêmes hôpitaux-mouroirs du pays que ceux qui ne sont pas au PDG. Les vrais ennemis du peuple, ce sont, plutôt, les bongoïstes, c’est-à-dire ceux-là mêmes qui soutiennent inconditionnellement les Bongo parce que, avec les Bongo, ils savent qu’ils pourront continuer à sucer le sang du peuple ad vitam aeternam en toute impunité, incapables qu’ils sont de faire autre chose de leur vie que la politique. Comme dans le monde des animaux, ils fonctionnent comme des parasites politiques. Ils protègent et évitent la mort de leur hôte parce qu’ils savent que leur survie dépend de la survie de leur hôte, consolidant ainsi une alliance par laquelle ils servent les Bongo pour que les Bongo les servent. Or, les ennemis que les Gabonais doivent viser ici et combattre, ce n’est point le Gabonais lambda qui milite au sein du PDG comme un simple parasite à la recherche des fesses de dindons que les Bongo distribuent crapuleusement tous les 7 ans lors des campagnes électorales ; les ennemis à combattre, ce sont les bongoïstes, c’est-à-dire ceux qui, par le pouvoir qu’ils détiennent en tant que piliers du régime, contribuent à sa perpétuation. Ces ennemis les plus farouches du Peuple, ils sont au nombre de quatre : Le premier est Ali Bongo Ondimba, pour avoir fomenté la prise en otage du Gabon dès la mort de son père ; le deuxième fut Rose Francine Rogombé, alors Présidente du Sénat, pour avoir vendu le Gabon aux Bongo alors qu’en tant que Présidente par intérim en 2009, elle avait le pouvoir de stopper cette prise en otage en se chargeant, justement, d’organiser une transition dénuée de fraude électorale qui, ainsi, aurait favorisé un progrès démocratique irréversible au Gabon ; depuis 2015, elle a été remplacée par Lucie Milebou Aubusson, qui deveint, de ce fait, le second ennemi du Peuple;  le troisième est Madeleine Moborantsuo, Présidente de la Cour constitutionnelle qui a vendu ses fesses aux Bongo et le Gabon avec, et qui aujourd’hui abrite illégalement la Cour constitutionnelle du Gabon dans son immeuble personnel, immeuble lui offert, en plus, par feu son amant Omar Bongo, dont elle aurait également eu des enfants (Cet insupportable conflit d’intérêt est tel que Mborantsuo a l’indécence, sous les yeux approbateurs et complices des Bongo, de faire louer cet immeuble à l’Etat alors même que cet immeuble fut construit avec de l’argent détourné des caisses de l’Etat gabonais!); le quatrième ennemi du peuple, fut Guy Nzouba-Ndama, ancient Président de l’Assemblée nationale du Gabon, pour avoir servi de complice au plus gros complot contre la République gabonaise après celui ourdi en 1967 par Omar Bongo et ses amis français. Depuis 2016, il est remplacé à ce poste par Richard Auguste Onouviet, qui devient, de ce fait, le quatrième ennemi du Peuple. C’est là la clique dont la criminalité et les atteintes contre la souveraineté nationale méritent réparation immédiate. Et c’est sur ces quatre ennemis du peuple qu’il faut à tout prix concentrer l’ire des Gabonais. Le reste de l’édifice s’écroulera naturellement à la chute de ces quatre suppôts de Satan.

– Le drame du blocus anti-progrès que les Bongo imposent au pays est si intense qu’il empêche même l’apparition, au sein du PDG, d’un homme providentiel qui, contrairement aux Bongo, aurait la capacité de rallier autour de lui une nation qui ne demande qu’à être dirigée par des hommes et des femmes qui comprennent que la politique n’est pas une profession, mais un sacerdoce par lequel on se fait serviteur et non bourreau et détrousseur de son pays. Autrement dit, il existe forcément au sein du PDG comme dans le reste du Gabon des hommes et des femmes de valeur et de moralité qui auraient pu se hisser au pouvoir et servir mieux le Gabon que les Bongo. De tels hommes, parce qu’ils seraient bons, auraient même pu faire une telle unanimité dans le pays que même les opposants s’y seraient ralliés pour un avancement optimal du pays car basé sur la démocratie sincère et l’Etat de droit. Il se trouve, hélas, que l’inamovibilité des Bongo depuis 51 ans a empêché toute possibilité d’une telle évolution au sein du PDG, privant ainsi la nation des talents pédégistes qui auraient pu, aussi bien que les opposants, promouvoir l’idée et la pratique d’un Gabon meilleur. Pire, la situation de blocage au sein du PDG est telle que même les enfants des membres les plus influents de ce parti, et encore moins ceux du pédégiste lambda, ne peuvent même pas, au jour d’aujourd’hui, rêver d’être présidents du Gabon tant qu’un Bongo est vivant et au pouvoir.  Cette prise en otage du pays qui ferme toute possibilité d’évolution positive en dedans comme en dehors du parti au pouvoir est une vraie infection qui condamne le Gabon à une sclérose politique hautement préjudiciable. Or, quand on sait qu’Ali Bongo compte passer au moins 28 ans au pouvoir à raison de 4 mandats de 7 ans au moins, le Gabon est en passe de se retrouver dirigé par la même famille, le même clan, pendant 70 ans. C’est tout simplement inacceptable.

Voilà pourquoi le BDP-Modwoam a été créé, chers compatriotes, pour en finir avec la langue de bois qui empêche encore les leaders de l’opposition gabonaise de regarder la réalité en face et de demander directement aux Bongo de partir, puisque c’est par eux, et non par quelqu’un d’autre, que les malheurs du Gabon sont arrivés. Les Bongo sont responsables. Donc, les Bongo doivent partir.


Vrai Enjeux No. 2 : « Le Gabon ne changera pas par les urnes. Il est donc inutile de continuer à tergiverser sur ce point »


Il faut être ici très pragmatique. Si on est perdu dans un labyrinthe avec des murs en béton et, à un certain point, on vous montre une piste lumineuse comme la seule voie de sortie, pourquoi refuser cette sortie et s’évertuer à gratter les murs en béton avec ses ongles pour péniblement se créer un trou de sortie ? Si on dit à un peuple que l’insurrection est sa seule voie de libération, pourquoi un tel peuple devrait-il passer son temps à fantasmer outre mesure sur des possibilités autres (dialogue, urnes, etc.) pourtant déjà avérées comme irréalistes face à l’entêtement, à l’incorrigibilité et à l’arrogance des Bongo? Un humain jouissant de toutes ses facultés mentales sait que, si on lui dit que sa seule possibilité de survie face à un feu de brousse brûlant derrière lui consiste à se risquer à traverser une rivière infestée de crocodiles, son seul choix est de se jeter à l’eau pour explorer la seule chance qu’il a de survivre, plutôt que d’attendre que les flammes le rattrapent sur le bord du ravin et le consument vivant. L’idée qui consiste à avoir peur de risquer l’insurrection au Gabon à cause des frayeurs insensées qui sont souvent avancées comme arguments par certains est tout ce qu’il y a de plus contradictoire à la raison. C’est comme si, au Gabon, nous voulions falsifier les millénaires d’histoire humaine qui ont tant de fois prouvé que les dictateurs ne quittaient le pouvoir que forcés, quand ce n’était pas trucidés, lynchés ou décapités par les citoyens révoltés ! On l’ a vu en France, on l’a vu en Pologne, on l’a vu au Liberia. C’est cela la réalité historique mondiale. On ne fera pas de miracle au Gabon, la vierge Marie ne descendra pas sur terre se mettre au chevet d’Ali Bongo et lui demander de quitter gentiment le pouvoir et, donc, Ali Bongo ne viendra pas à la télé un beau matin dire aux Gabonais qu’il a été visité par la Vierge Marie ou Mahomet et que, de ce fait, il laisse le Gabon aux Gabonais. Non, ce miracle n’aura pas lieu. Il n’a jamais eu lieu.

Au Gabon, nous croyons encore au changement par les miracles de Jésus-Christ quand d’autres peuples, de l’Angleterre à la France, ont décapité leurs rois pour se défaire de leurs dictats. Au Gabon, nous croyons aux vertus du dialogue miraculeux quand l’ANC, en Afrique du Sud, a pourtant prouvé que ce n’était, parfois, que par la violence citoyenne révolutionnaire que l’on créait les conditions d’un dialogue national durable. Au Gabon, nous croyons au changement sans sacrifices alors même que des leaders champions de la non-violence comme Gandhi et Martin Luther King ont démontré qu’aucun progrès face à un régime arbitraire n’était possible sans violence, que même ce qu’on appelle non-violence est, en réalité, inséparable de la violence quand un peuple doit faire face à un régime qui, parce qu’arbitraire et dictatorial, ne manquera jamais de faire pleuvoir la violence sur des manifestants supposés non violents, prouvant ainsi qu’aucune révolution ne peut se concevoir sans sacrifice et sans violences. Au Gabon, on croit encore que les Bongo partiront d’eux-mêmes sans que notre peuple n’ait à passer par toutes les possibilités par lesquelles tous les autres peuples opprimées du monde, depuis l’antiquité jusqu’aux printemps arabes, ont dû passer pour se libérer de la tyrannie et du despotisme.

Non, chers compatriotes, il n’y aura pas de miracles au Gabon. L’insurrection est la seule voie de libération nationale pour les Gabonais. Mais, pour réussir cette insurrection, il ne faut pas l’improviser. Il faut la préparer, savamment, méthodiquement, résolument.

Voilà pourquoi le BDP-Modwoam a été créé, MAINTENANT, pour, dès MAINTENANT, proposer aux Gabonais le seul chemin que la dignité commande ; pour qu’ensemble, nous nous préparions aux sacrifices que la recherche du progrès et de la dignité nous imposent ; pour qu’ensemble, nous organisions la résistance qui écourtera le mandat d’Ali Bongo ou, au pire, si Ali Bongo survit au pouvoir jusqu’en 2023, pour que 2023 devienne l’année où les Gabonais feront du mandat d’Ali Bongo son dernier, et partant, le dernier d’un Bongo Ondimba au Gabon. Pour qu’il n’y ait plus d’excuses, ni de ma part ni de votre part.  La fin des Bongo, c’est MAINTENANT que ça se prépare.

Mais n’oubliez pas : chacun peut, de là où est, selon ses capacité et de manière discrète ou visible, contribuer financièrement à l’effort de libération nationale. Un dollar (500 F CFA) à la fois. Les Gabonais peuvent financer eux-mêmes la libération nationale. Pour qu’il n’y ait plus d’excuses, pour qu’il n’y ait plus d’improvisation, joignez-vous au BDP-Modwoam pour commencer les préparatifs. MAINTENANT.  En 2016, le Gabon doit changer. Qu’êtes-vous prêt à sacrifier pour votre pays?Pour sacrifier avec nous, lisez la Charte de la 3e Voi(e)(x) et ensuite, comme nouscontribuez ici.