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Gouvernement : Billie-By-Nzé recadre Ben Moubamba

Dans une interview (à paraître) accordée à Gabonreview, le 23 juin 2017, à l’issue du séjour des juges de la Cour pénale internationale (CPI) au Gabon, le ministre de la Communication, Porte-parole du gouvernement, Alain-Claude Billie-By-Nzé, a réagi aux sorties tonitruantes du Vice-Premier ministre en charge de l’Habitat, Bruno Ben Moubamba.

La liberté de parole du vice-Premier ministre (VPM), chargé de l’Urbanisme, Bruno Ben Moubamba, est loin de faire plaisir au gouvernement. D’ailleurs, le Porte-parole du gouvernement n’est pas du tout en accord avec son collègue dont certaines sorties tailladent la solidarité gouvernementale.

En effet, le 22 juin, après avoir exprimé sa désapprobation quant à la dette contractée par le Gabon auprès du Fonds monétaire internationale (FMI), le VPM a été recadré par le chef du gouvernement, Emmanuel Issoze Ngondet, qui l’a appelé à «la réserve» et à «la solidarité gouvernementale».

Le Porte-parole du gouvernement, Alain-Claude Billie-By-Nzé, déplore «que par le fait d’un seul membre du gouvernement, il y ait des coups de canifs régulier» dans la solidarité gouvernementale. Or, cette solidarité est primordiale, fondamentale, pour la cohésion de l’action gouvernementale. «Ce n’est pas un artifice», a-t-il fait remarquer, relevant que lorsqu’il y a dysharmonie au sein du gouvernement, des cadres appropriés existent pour en discuter : le Conseil interministériel ou le Conseil des ministres où l’on harmonise les points de vue. «Dès l’instant où le Conseil des ministres a adopté une position, elle devient la position du gouvernement. Il est donc malsain qu’un membre du gouvernement, fut-il vice-Premier ministre, sorte de là alors qu’il n’a rien dit pendant la tenue du Conseil et s’en va s’épancher sur les réseaux sociaux. Ce n’est pas très responsable», a dénoncé le Porte-parole du gouvernement. «Un ministre ne parle pas ainsi», estime-t-il.

Même si le VPM dit n’avoir exprimé que l’avis de son parti politique, le ministre de la Communication rappelle qu’au niveau de responsabilité où il se trouve Bruno Ben Moubamba a l’obligation de «soutenir pleinement le chef de l’Etat». Ce d’autant plus que sa présence au gouvernement n’est due qu’à la volonté de celui-ci. «Je pense qu’il serait temps que chacun retrouve ses esprits. Si pour avoir fait 1% à la présidentielle, on doit insulter la terre entière, qu’en aurait-il été s’il avait fait 2% ? Il faut qu’il se souvienne que c’est le chef de l’Etat qui a voulu qu’il soit là. Ce n’est pas son score à la présidentielle qui est essentiel, c’est parce qu’il est Gabonais qu’on a voulu qu’il ait une opportunité de contribuer, comme tout le monde, comme nous tous, à la marche du pays», estime le Porte-Parole du gouvernement.

Sans langue de bois, Alain-Claude Billie-By-Nzé pense qu’une question essentielle se pose aujourd’hui : «Est-ce qu’en définitive ce compatriote est normal ? Derrière cette question se pose une autre : a-t-il des aptitudes pour être à ce niveau de responsabilités ?» Se déclarant incompétent à répondre à ces interrogations, Billié-By-Nze se demande, par ailleurs, comment est-il possible qu’un membre du gouvernement insulte le Parlement, censé voter les lois qu’il propose. «Quand on est ministre, on doit faire passer ses lois à l’Assemblée nationale. Si vous insultez cette assemblée, vous parasitez votre propre action, par conséquent l’action gouvernement, et le bien des Gabonais et des Gabonaises», a expliqué le Porte-parole du gouvernement.

Selon Alain Claude Billie-By-Nze, le Vice-Premier ministre a totalement manqué de respect à l’institution qu’est l’Assemblée nationale en déclarant qu’elle était «illégitime». Pour lui, «le vrai courage en politique ne consiste pas aller s’épancher sur les réseaux sociaux ou dans les rues». «Cela consiste à faire son travail. Si on est en désaccord profond avec un élément aussi essentiel que la politique économique et budgétaire du pays, on en tire les conséquences. Mais qu’on n’aille pas s’épancher comme cela et tenter de couvrir les autres d’opprobre. La politique est une affaire de gentlemen, elle ne se mène pas dans les caniveaux», a-t-il conclu.

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