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Facebook : 1,5 milliard d’amis

Combien d’amis avez-vous ? Si l’on en croit, l’Insee, dans une étude réalisée en 2011, le Français en compterait en moyenne… six. Pas très lourd. Légèrement plus optimiste, une étude plus récente de l’université d’Oxford affirme que le cerveau ne peut pas tolérer d’interactions sociales avec plus de 150 amis. Facebook, lui, en a 1,5 milliard.

Sur ce nombre d’utilisateurs mensuels de son site, plus d’un milliard est vraiment accro et se connecte au moins un fois par jour. Et ce n’est pas fini. Après tout, la terre compte trois milliards d’individus connectés à Internet, et donc quatre milliards qui ne le sont pas encore.

Les Cassandre contredit

Il reste donc une belle marge de progression au réseau fondé par Mark Zuckerberg qui présentait, mercredi 4 novembre, des résultats trimestriels dont la croissance a même surpris les analystes les plus optimistes. Un chiffre d’affaires sur les trois derniers mois en hausse de 41 % à plus de 4,5 milliards de dollars (4,1 milliards d’euros). Et des bénéfices qui s’approchent du milliard de dollars. Autrement dit, cette société créée en 2004 devrait flirter cette année, ou au plus tard l’an prochain, avec les vingt milliards de dollars de chiffres d’affaires et les 4 milliards de dollars de bénéfices.

Il en va ainsi de l’économie des grandes plates-formes Internet. Les leaders captent l’essentiel de la valeur ajoutée. Dans son étude annuelle sur l’économie des Google, Apple Facebook et Amazon, surnommés les GAFA, le cabinet de conseil FaberNovel nous rappelle que le revenu de ces seules quatre entreprises, qui emploient moins de 300 000 personnes, dépasse la richesse (PIB) produite par l’Afrique du Sud. Quand à leur valorisation boursière, elle dépasse celle de tout le CAC40 de plus de 200 milliards de dollars.

Des chiffres qui contredisent les Cassandre qui annoncent régulièrement l’effondrement de ces géants et notamment celui de Facebook, le plus jeune et plus petit d’entre eux. Longtemps, on a douté de la capacité de ce dernier d’abord à monétiser son succès, ensuite à vendre de la publicité sur le mobile, et enfin à garder tous ses amis, notamment les plus jeunes.

Le défi de la fidélité

Désormais près de 80 % de ces revenus proviennent du mobile. Son succès est tel, que le tarif de ses publicités a progressé de 61 % en un an. Reste le troisième défi, le plus crucial, dans la vie comme sur Internet, celui de la fidélité. Et derrière, celui de la croissance.

Déjà en Amérique du Nord, son premier marché, celle-ci s’approche de zéro (2 %). Aussi Facebook profite de sa valorisation boursière stratosphérique pour dépenser sans compter, près de 2,5 milliards de dollars d’investissement en capital en 2015 pour couvrir la planète de satellites afin d’aller chercher de nouveaux amis toujours plus loin, pour se développer dans l’intelligence artificielle. Mais pas plus que dans la vie réelle, l’éternité n’est promise aux GAFA.

Philippe Escande
Journaliste au Monde

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