La Caisse Nationale d’Assurance Maladie et de Garantie Sociale (CNAMGS) fait reculer la pratique de l’automédication au Gabon depuis près de trois ans grâce à une plus grande accessibilité aux consultations, même si de nombreux efforts restent encore à faire.

A la recherche de la guérison à moindre coût, de nombreux librevillois n’hésitent pas à s’approvisionner dans les « pharmacies » dites « par terre », malgré les risques de complications dues à l’automédication.

« Le phénomène de pharmacie par terre existe bel et bien et il favorise l’automédication; une pratique que je déconseille formellement, parce que si on a pu former certaines personnes comme personnels de santé, c’est justement pour que l’on puisse se référer à eux », indique un citoyen gabonais que nous avons interviewé.

La pharmacie moderne aussi fait face au phénomène de l’automédication. Selon le Dr. Olivier Rebienot Pellegrin, « le problème de posologie entraîne le risque de surdosage, le risque de prendre le mauvais médicament pour la mauvaise pathologie, pour quelqu’un qui une fièvre par exemple. Cela entraîne un risque de résistance aux microbes. Ce phénomène a été expérimenté avec la nivaquine et la chloroquine qui ne font plus d’effet sur le plasmodium ».

Cette pratique trouverait sa source dans la difficulté d’accès aux soins. « Ce n’était pas un problème géographique, mais de moyens financiers. Il faut payer la consultation, l’ordonnance; les gens préfèrent passer directement par la pharmacie pour avoir les médicaments. La solution de facilité », a précisé le Dr.

Depuis près de trois ans, la tendance à l’automédication semble fléchir grâce à la CNAMGS qui tente de rendre les soins modernes accessibles à tous. « Effectivement, depuis qu’il y a l’assurance maladie, il y a de plus en plus de prescription que des demandes en automédication. Donc, c’est quand même rassurant parce que les gens commencent à bien se soigner », conclut le pharmacien.