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Gabon: Présidentielle 2009 / André Mba Obame alterne le chaud et le froid lors de son débat télévisé (Commentaire)

Libreville, 21 août (GABONEWS)- Candidat indépendant à la présidentielle du 30 aout, André Mba Obame, neuvième invité jeudi soir de l’émission « Le Débat » à la télévision nationale, a pris le risque d’alterner le chaud et le froid lors de ce programme républicain.

52 ans, dont 25 passés aux cotés de feu le président Omar Bongo Ondimba, l’ancien ministre de l’Intérieur, torride dès l’entame du débat, a averti que l’issue du prochain scrutin pourrait donner naissance à un scénario identique à celui des années de braise 93-94, si l’on n’y prenait garde.

A cette époque, a-t-il rappelé, la contestation de la réélection d’Omar Bongo avait donné lieu à une forme de barbarie. L’un des militants en vue du parti au pouvoir, PDG, avait ainsi été tué dans des conditions macabres par des émeutiers qui le soupçonnaient d’avoir joué un rôle dans la destruction de Radio-Liberté, proche de l’opposition.

Cet épisode, a lancé André Mba Obame, avait créé une ligne de fracture au sein de la population puis entre la classe politique au point que le salut soit venu des Accords de Paris. Les « fameux accords » qui ont donné naissance à la « paix des braves ».

« Ceux qui ne veulent pas tirer des leçons de l’histoire sont condamnés à la revivre. Qu’est ce qui nous attend au lendemain du 30 aout ? », s’est-il interrogé.

Le candidat sans étiquette, qui sent encore la crème chantilly du PDG, qualifié par lui de « parti déchiré et de coquille vide », a même prévu une bérézina à son champion au soir du 30 aout .

Et, monsieur Mba Obame n’a pas dérogé à la règle non écrite pour dénoncer, à l’image d’autres électrons libres du PDG, le mode de désignation d’Ali Bongo Ondimba comme porte-étendard de la locomotive de la majorité à l’élection présidentielle anticipée.

« Ce scrutin s’annonce comme celui de tous les dangers. Et pas question de d’accepter un passage en force », selon l’homme de l’interposition.

« DISPOSITION COUPE-GEORGE »

Celui qui se situe désormais entre le « système actuel avec ses imperfections et la population avec ses impatiences » a déclaré que la situation en 2009 n’était guère plus favorable qu’en 1993 au lendemain de la présidentielle. « Nous vivions une paix des cimentières », s’est- il alarmé.

« L’élection à un seul tour, un système coupe-gorge, devrait nous conduire au choix d’un président de la République qui disposera, certes, de la légalité mais pas de la légitimité », a argumenté l’un des anciens animateurs du courant dit des « Rénovateurs » au sein du Parti démocratique Gabonais.

Dans sa nouvelle posture de contestataire, il s’est déclaré favorable à la modification de la Constitution en y introduisant l’élection à deux tours et la limitation du nombre de mandats à deux concernant le président de la République.

Député de Médouneu, localité du nord du pays, il en a profité pour énoncer un certain nombre de faits qui illustrent la mal gouvernance. Au point qu’il ait révélé qu’au Gabon la « réalité du pouvoir n’était exercée que par le ministre des Finances », que l’administration budgétaire se permettait chaque année des dérapages au détriment de l’investissement ». En clair, que le budget de l’Etat n’était que « fictif ».

Face à ce qui précède, André Mba Obame, qui « sait comment les choses se passent de l’intérieur », comprenait maintenant les difficultés du Fonds Monétaire International à « nous accorder un réel satisfecit » à la gestion des finances publiques.

L’erreur décelée, l’ex ministre de l’Intérieur, qui veut être le « président devant amener l’Etat gabonais à prendre ses responsabilités », souffle le froid.

S’est-il alors engagé, dans son plan d’actions, à « construire sur 10 ans 100 mille logements », à traduire dans les faits, dès le « 1er janvier 2010 l’Assurance Maladie obligatoire, AMO, mon bébé », a revendiqué le néo-opposant.

DISCOURS A GEOMETRIE VARIABLE

« Personne ne peut proposer quelque chose de plus pertinent », s’est targué le docteur en Sciences politiques qui a pris un autre engagement à savoir la co-organisation par le Gabon et la Guinée Equatoriale de la Coupe d’Afrique des Nations (CAN) de football en 2012.

Avec force et détails, il a annoncé que « la partie gabonaise remplira ses obligations à condition que la CAN ne soit pas un lieu où les affairistes doivent se faire de l’argent. Pas de Can à 300 milliards de Francs CFA » dont 27 milliards pour le seul ministère de l’Intérieur dont il avait la charge, a-t-on appris de bonne source.

« 100 milliards suffisent largement pour une demie-CAN », a souligné l’ancien membre du comité interministériel mis en place par le président Bongo pour les préparatifs de cette compétition, très attendue par la jeunesse gabonaise.

L’ex -étudiant de la Sorbonne (France) disposait d’une heure et quarante cinq minutes pour convaincre ses électeurs et « prendre l’engagement de dire ce que je vais faire et faire ce que j’ai dit ».

Un discours que nombre de téléspectateurs ont perçu comme à géométrie variable.

Il serait apparu pour les uns comme un militant du PDG incapable de gérer, dans son propre camp, la disparition d’Omar Bongo Ondimba. Pour d’autres, il ne peut, avec le verbe aussi haut, incarner l’homme d’Etat si nécessaire au nouveau paysage politique dont les contours vont se dessiner au terme de la prochaine consultation électorale.

A défaut, pour AMO, qui s’est pour l’instant émancipé du PDG, d’être arrivé dans l’arène « seulement » pour un tour de chauffe et prendre date avec l’histoire.

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