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Le Gabon célèbre 50 ans d »indépendance » sous influence française

Le Gabon célèbre mardi son demi-siècle d’indépendance dans une stabilité politique qui n’efface pas les critiques sur l’emprise que la France a maintenu sur l’Etat pétrolier africain et le développement souvent jugé insuffisant au regard des richesses naturelles.
Les progrès politiques et sociaux, dans un pays qui n’a connu ni conflits avec ses voisins, ni guerre interne ou coup d’Etat depuis 1964, n’éclipsent pas l’absence d’alternance politique. Omar Bongo, décédé en 2009, a gouverné pendant 41 ans, avant que son fils ne lui succède, au terme d’une élection controversée il y a moins d’un an.
Ce règne sans partage est sans doute aussi lié au soutien de la France qui avait placé M. Bongo au pouvoir en 1967. Jusqu’à sa mort, il a été l’un des symboles de la « Françafrique », un ensemble de relations opaques, politiques, d’affaires, voire d’affairisme, que la France a noué avec ses anciennes colonies.
« Le sevrage ne pouvait se faire brutalement » à la décolonisation, rétorque Mme Gondjout. Il était « illusoire de rompre les relations avec la France », ajoute la ministre pour qui « aucun opposant politique ne peut me dire qu’il ne cherche pas à avoir de bonnes relations avec l’Elysée ».
Ces relations, Omar Bongo s’est toujours flatté de les avoir entretenues avec les présidents français de tout bord, ce qui n’a pas empêché les rapports de se tendre entre Paris et Libreville à la fin de sa vie, notamment en raison d’enquêtes en France sur les biens immobiliers « mal acquis » de la famille Bongo accusée de détournement de fonds par des associations.
« Politiquement, nous aurions pu avoir un pays plus démocratique, (avec des institutions) plus solides, avec des libertés plus affirmées », déplore l’opposant André Mba Obame, ancien ministre de l’Intérieur d’Omar Bongo.
Toutefois, il refuse d’imputer la seule faute à la « Françafrique ». « On ne peut pas passer son temps à tout mettre sur le dos des autres. (…) 50 ans après, le colonialisme ne peut pas (être la seule excuse). On est grand, on est adulte, il faut se prendre en main ».
Corollaire d’une indépendance politique relative, l’exploitation des immenses richesses en bois, pétrole, manganèse et uranium par des multinationales étrangères n’ont pas permis au Gabon de véritablement prendre son essor et la population en a peu profité.
« Il n’y a qu’à regarder l’Indice de développement humain » (le Gabon est 103e sur 182, selon les statistiques 2009 du Programme des nations unies pour le développement), glisse M. Mba Obame.
Le sociologue Anaclé Bissiélo ne peut quant à lui s’empêcher de comparer la « success story des +Bric+ » (Brésil-Russie-Inde-Chine) avec le « gâchis de ces cinquante dernières années » au Gabon. « Le décollage est long (…) nous attendions davantage de l’indépendance », estime-t-il.
L’élection d’Ali Bongo ouvre-t-elle une nouvelle ère? A partir de maintenant, le gouvernement entend faire « moins de politique pour plus de développement », assure Mme Gondjout qui estime que les relation avec Paris devraient désormais être « privilégiées » et « décomplexées ».
Mais pour la figure de la société civile gabonaise, Marc Ona, »la seule volonté d’Ali Bongo est de mettre rapidement en place un réseau pour s’enrichir plus vite que son père. C’est tout ».

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