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Daniel Mengara: En remettant en cause la légitimité personnelle d’Ali Bongo, Monsieur Bengone Nsi vient de poser l’acte le plus intelligent de toute l’histoire de la République

Par le Dr. Daniel Mengara
Président du Mouvement « Bongo Doit Partir »

Il faut se le dire tout de suite : la remise en cause de la légitimité personnelle d’Ali Bongo par le questionnement de ses origines douteuses est l’acte non seulement le plus courageux, mais aussi le plus intelligent de toute l’histoire de la République.

Car il y a dans cette approche quelque chose d’inédit qui accomplit, par la porte de derrière, l’acte de délégitimation de la monarchie des Bongo que d’aucuns auraient eu du mal à délégitimer par la porte de devant. Autrement dit, autant il est possible pour Ali Bongo de s’imposer aux Gabonais par un acte ulcérant résultant de ce que d’aucuns ont appelé le « coup d’état électoral » de 2009, autant il lui est impossible de contrôler, au sein l’opinion publique, et encore moins dans l’esprit des Gabonais, l’impact ulcérant de l’acte de délégitimation personnelle, donc morale, engagé par Monsieur Luc Bengone Nsi à son encontre. Cette initiative délimite, en fait, une nouvelle aire de combat qui crée une nette scission entre la légitimité personnelle d’Ali Bongo et sa légitimité politique. L’initiative montre qu’on peut aboutir à une délégitimation politique en passant par une délégitimation personnelle, et vice-versa. On avait jusqu’ici vite atteint les limites du combat politique « légal » au Gabon parce qu’on se contentait d’attaquer la légitimité politique des Bongo sur la base des processus électoraux. Le champ, donc, qu’ouvre Monsieur Bengone Nsi est celui d’un combat axé sur les questions personnelles telles qu’elles découlent des origines douteuses des Bongo.

Que ce soit Luc Bengone Nsi qui ait posé un tel acte ne devrait pas étonner les Gabonais : Bengone Nsi est probablement, avec Monsieur Eyégué Ndong, l’un des rares hommes politiques de la vieille génération à avoir conservé un peu d’intégrité et de dignité. Il est aussi l’un des plus intelligents de la classe politique actuellement en activité au Gabon (je reviendrai prochainement sur le respect que j’ai pour Monsieur Eyegué Ndong dans une vidéo vérité promise depuis août 2010).

Car il fallait tout simplement y penser. Et en y pensant, à la manière justement avec laquelle il y a pensé, Luc Bengone Nsi est allé au fond du vrai problème, celui qui présente les Bongo comme une fraude : Du coup, on se rend compte que les Bongo sont non seulement la famille la moins méritante du Gabon, mais aussi la plus pourrie et la plus frauduleuse de toute l’histoire de la République. Ce sont tout simplement des imposteurs.

Monsieur Bengone Nsi a donc frappé, tel un ninja, là où cela fait le plus mal. Tournons donc un peu le couteau dans cette plaie ouverte, et venons en appui au grand frère Bengone. Mais, au passage, prenons tout de même un malin plaisir à torturer à notre tour mentalement le bourreau de la République avec quelques taloches du « cru vérité » du mouvement « Bongo Doit Partir », question d’essuyer un peu l’huile qui dégouline des « curly curly » de notre Michael Jackson raté national.

Autrement dit, ce que Monsieur Bengone Nsi vient de faire, c’est conforter par l’intelligence l’idée selon laquelle tout, chez les Bongo, sue, respire et pue la fraude : leurs origines, leurs identités, leurs accessions à la citoyenneté gabonaise, leurs prises de pouvoir maquillées depuis Paris, leurs constitutions taillées sur mesure, leurs élections gagnées d’avance, leurs partis de « masses » grassement soudoyées par des cuisses de dindons, leurs fortunes accumulées par le vol et, même, chez le père, des « talons-dames » monumentaux pour rehausser un peu la taille, et chez le fils, un crâne que l’on recouvre d’huile suintante à la manière d’un Michael Jackson raté, parce qu’on a honte de porter sur sa tête des cheveux de nègre. Incapables de s’assumer par l’effort et l’honnêteté, les Bongo souffrent depuis toujours d’un complexe d’infériorité tellement profond qu’il en a résulté une sévère pathologie : celle d’une incontrôlable mythomanie doublée d’une forte dose de psychose chronique. Les Bongo ne s’aiment pas et ne se sont jamais aimés, et parce qu’ils ne s’aiment pas, ils sont allés jusqu’à mentir sur leurs noms et sur qui est l’enfant d’untel ou la mère d’une telle. Tout chez les Bongo n’est, pour ainsi dire, fait que de faux et d’usage de faux. C’est, en définitive, à un tel diagnostic que les Bongo se résument.

En psychologie, il a longtemps été établi que si, en grandissant, un enfant a développé des comportements asociaux, il aura tendance à déverser sur les autres la faute de ses limitations, donc la haine découlant de son asociabilité. Avec cette haine suivra irrévocablement un potentiel de criminalité qui se dévoilera une fois grand. Petits d’esprits et de corps, les Bongo n’ont ainsi cherché à se « grandir » que par l’extravagance, la surenchère des discours creux, la folie des grandeurs qui font « pschiit », l’artifice et l’artificialité des hommes sans substance, et à la fin, ils se seront comportés toutes leurs vies à la manière du crapaud qui se voulut faire éléphant. Ils ont reproché aux autres Gabonais leurs propres démons, et comme faux semblant additionnels, ils ont réussi à inculquer aux Tékés et aux Obambas que toute haine à l’endroit des Bongo doit être comprise comme une haine à l’endroit des Tékés et des Obambas. Et c’est comme cela qu’ils ont réussi à opposer des frères et sœurs de patrie commune pourtant appelés à jouir ensemble de la fortune nationale dans la paix et le respect mutuel.

Constatez le faux donc je parle par vous-mêmes :

Les Bongo nous disent être Gabonais. Nous le voulons bien. Pourtant, l’historique des Bongo a tendance à toujours les ramener à ce Congo mythique dont les configurations se perdent parfois dans le flou d’algorithmes falsificateurs tellement outranciers que tout ce qu’ils réussissent à faire c’est semer encore plus de doute sur la véracité des mythes d’origine entretenus. Il n’y a, pour ainsi dire, jamais eu aucune relation de réelle confiance entre les Bongo et les peuples du Gabon. Et comme si un seul doute ne suffisait pas, voilà que le très respecté Bengone Nsi, une des mémoires du Gabon politique, nous dit publiquement que des soupçons ont souvent également pesé sur les Bongo qui suggéraient des origines centrafricaines. Bongo parlait couramment le Sango et des « certitudes » existent potentiellement qui le lieraient également à la Centrafrique, martèle Monsieur Bengone. Ne disposant pas des éléments permettant de conforter la « thèse centrafricaine » de Monsieur Bengone, je ne puis que noter la confusion additionnelle que de telles affirmations viennent ajouter aux origines déjà douteuses des Bongo.

On ne peut dans ce contexte s’empêcher de constater, avec le recul, qu’Omar Bongo fut probablement un de ces Africains de la coloniale dont on ne pouvait avec certitude affirmer l’appartenance ethnique, encore  moins l’origine villageoise, nonobstant ses origines téké si souvent affirmées côté Gabon. Sous la coloniale, la France « fabriquait » à sa guise des « natifs » devenus « naturalisés » dans les sociétés où on les implantait comme des virus. Et c’est souvent comme des virus qu’ils infiltraient les peuples ayant commis l’erreur de leur ouvrir les bras, tout cela sous couvert de manigances françafricaines. Quid, donc, de celui qui devint 42 ans durant le despote indéracinable du Gabon ? De multiples questions se posent, dès lors : Omar Bongo Centrafricain, Congolais ou Gabonais ?

Nous savons déjà au moins qu’Albert-Bernard Bongo fut universellement connu comme un agent des services secrets français, employé fidèle de Jacques Foccart qui l’infiltra dans les milieux politiques gabonais et africains. Le reste de l’histoire, on la connaît : venu de nulle part, et alors qu’en 1952 il était encore, dit-on, employé des Postes et Télécommunications congolaises, le parcours qui amena Albert-Bernard Bongo du Congo au Gabon reste néanmoins flou. L’histoire officielle des Bongo dit qu’en deux ans, c’est-à-dire entre 1958 et 1960, et alors qu’il était encore au Congo, Omar Bongo fit son « service militaire » dans l’armée française, puis, à la fin de ce service, rejoignit l’armée de l’air, devint espion des services secrets français avant de se retrouver, parallèlement, employé des PTT de Brazzaville. On tient pourtant de son ancienne épouse un témoignage mitigé. Alors que les doutes sur la nationalité d’Ali Bongo défrayaient la chronique en 2009, Patience Dabany alla à la RTG en avril 2009 défendre son fils. Elle déclara que son mari (Albert-Bernard Bongo) était sous le drapeau français (au Congo) depuis trois ans et que, suite à ce qu’elle appelle « la guerre civile » au Congo, le couple quitta Brazzaville pour n’arriver à Libreville que le 29 octobre 1960, soit près de trois mois après l’indépendance du Gabon. On suppose donc que c’est en cette période de troubles au Congo que naît Alain-Bernard Bongo le 9 février 1959. Dès lors que cette version congolaise des origines d’Ali Bongo serait acceptée, la date d’arrivée des Bongo à Libreville montre une naissance d’Ali Bongo à Brazzaville qui le conforterait beaucoup plus comme Congolais, et beaucoup moins comme Gabonais. Dès lors que les Bongo n’arrivent au Gabon que le 29 octobre 1960, leur nationalité gabonaise pose déjà problème vu que le Congo est devenu indépendant le 15 août 1960, soit deux jours avant le Gabon, et les Bongo s’y trouvaient encore à cette époque. On se demande aussi pourquoi les Bongo auraient continué à fuir la « guerre civile » au Congo alors que les fameux troubles dont parlait Patience Dabany se seraient passés en 1959 et auraient donc cessé avec l’indépendance du Congo en 1960 ? Ce qui est sûr, c’est que le Congo devient indépendant alors que les Bongo s’y trouvent encore. Le petit Alain Bongo serait donc alors tout naturellement plus Congolais que Gabonais. Nous y reviendrons.

Ce qu’il nous faut dire, pour le moment, est que le mythe bongoïste voudrait que les Gabonais reconnussent sans questionnement Omar Bongo comme Gabonais originaire de Lewaï dans le Haut-Ogooué, donnant ainsi légitimité à sa descendance accrochée plus que jamais à un monarchisme inébranlable. Sur ce point, il a été concocté toute une histoire plutôt rocambolesque sur les origines des Bongo que l’on voudrait voir le peuple gober. Mais il suffit de quelques déductions logiques pour battre en brèche les arguments s’efforçant de conforter ces mythes bongoïstes.

L’une de ces déductions est la suivante : chaque Africain qui se respecte sait où se trouve son village. Ce qui l’attache à ce village, c’est d’abord avant tout les liens de sang qu’il peut reconstituer par simple traçabilité générationnelle. Cette traçabilité, dans les traditions africaines, est généralement assurée par les récits généalogiques, une tradition que maintenaient les anciens du village. C’est d’ailleurs ce récit des origines familiales qui constituait la carte d’identité africaine avant que les Blancs ne vinssent tout gâcher.  Dans cette « carte d’identité » telle que pratiquée chez les Fangs, par exemple, on intronisait obligatoirement le nom du père car c’est ce père qui représentait l’autorité qui permettait d’établir l’identité des interlocuteurs, donc leurs liens consanguins avec le reste du clan. Un nom comme « Mengara Minko » était donc ainsi un nom « parlant » qui voulait dire « Mengara, fils de Minko ». Les vieux, quand vous les rencontriez sur une piste de forêt, ne se contentaient jamais de votre nom usuel comme élément identificateur. Vous aviez beau lui dire « je m’appelle Mengara », le vieux n’en avait que cure car il savait que ce nom usuel qu’on vous avait donné était un nom symbolique, donc totalement insuffisant pour établir totalement votre identité. Il vous posait alors toujours la question : « Mengara qui ? ». Quand, donc, vous disiez, « Mengara Minko », le vieux disait « ah ! »  Ce « ah ! » approbateur est ce qui montrait qu’il avait établi votre identité au travers d’une équation filiale qui vous reliait non seulement à votre père, mais aussi au reste des membres de votre clan.

Or, sur ce plan, il nous semble nous souvenir qu’Omar Bongo n’a jamais toute sa vie durant reconnu sa filiation avec les « Ondimba ». Je veux bien croire que son père eût pu commettre envers lui une offense si horrible, si insupportable que le jeune Bongo se serait juré de ne plus jamais rien avoir à faire avec son père, rejetant ainsi son nom patronymique. Ce crime commis par Ondimba envers son fils reste bien évidemment pour nous tous aujourd’hui un mystère. Ondimba avait-il violé la « promise » de son fils, « mangé » ses enfants « dans le ventre » ou tout simplement abandonné son fils en si bas âge que ce fils ne le connut jamais, finissant même par le haïr pour cet abandon ? Ces questions, les seules vraies à poser, restent aussi indéchiffrables que le miracle de la création lui-même. Or, il semblerait que ce père rejeté mourut alors que Bongo n’avait que 7 ans. Comment aurait-il pu offenser son fils dans ce cas, au point que ce dernier résolut de ne plus jamais associer son nom à celui de son père ?

Il n’en demeure pas moins que cette « carte d’identité » traditionnelle n’a jamais vraiment existé chez Albert-Bernard Bongo, au point qu’il commit le sacrilège de rejeter l’« Albert-Bernard » que les missionnaires français lui avaient donné, pour le remplacer par « Oumarou » (ou Omar si vous voulez). Et voilà l’Albert Bernard Bongo devenu soudain Omar Bongo en 1973. Vous remarquerez que, déjà à cette époque, le Bongo était déjà champion de la roublardise frauduleuse. Le bruit court en effet qu’il ne se fit baptiser chrétien en 1968 que pour pouvoir obtenir une audience auprès du pape Paul VI. Ayant obtenu son audience, Bongo trahit le pape en 1973, c’est-à-dire à peine 5 ans plus tard, quand il se convertit à l’Islam, cette fois pour profiter des largesses des Arabes producteurs de pétrole. A se demander, donc, si un Bongo a déjà fait quelque chose dans sa vie par simple conviction ou par simple acte d’amour !

N’en déplaise donc au pauvre pape Paul VI, notre Albert-Bernard devenu « Oumarou », pardon « Omar », devint musulman. Le pape aurait pourtant dû tenir compte du simple fait que, juste une année auparavant, c’est-à-dire en 1967, Albert-Bernard Bongo venait d’accomplir sa première grosse fraude d’envergure, c’est-à-dire, arriver à se hisser à la Présidence de la République gabonaise grâce à une impressionnante séance de prestidigitation organisée en son honneur à Paris par les Français ! Et ceci après seulement 7 années passées au Gabon en tant que personne immigrée du Congo en octobre 1960 !

Vous remarquerez que les mythes qui résistent au temps sont souvent parfois si bien construits qu’on vous les servira avec toute la plausibilité nécessaire. Plus, donc, une histoire sera simple et plausible, mieux elle sera absorbée. Vous êtes alors moins tenté de vous poser trop de questions. C’est ainsi que quand on vous dit, comme c’est stipulé dans la biographie officielle d’« Albert-Bernard Oumarou Bongo», qu’il avait perdu son père alors qu’il n’avait que 7 ans, et sa mère quand il n’avait que 12 ans, vous n’avez plus trop envie, pris de pitié que vous êtes, d’aller vous poser trop de questions. Vous vous dites plutôt : « Oh, l’innocent pauvre petit Bongo, orphelin si tôt… ». Sauf que moi, Daniel Mengara Minko, j’ai aussi perdu mon père quand je n’avais que 4 ans, ce n’est pas pour autant que je serai allé abandonner le patronyme « Minko »  que je tiens de mon père pour m’appeler « Oumarou Mengara » ou « Ayatollah Mengara » ! J’ai plutôt fièrement gardé ce « Minko » accolé au « Mengara » usuel car c’est cela qui établissait mon identité au sein du clan. Des gens pouvaient aller dans mon village et pointer du doigt la portion de forêt où se trouvait la case de Minko, mon père, et même sa tombe. C’est cela, la traçabilité d’un homme, en Afrique.

Or, c’est justement d’abord et surtout dans les questions de filiation qu’il faut aller creuser pour pouvoir élucider le mystère de l’origine des Bongo au Gabon. Parler telle ou telle langue n’est jamais suffisant pour établir ses origines. Le fort des apatrides malintentionnés est justement qu’ils sauront toujours parler, et seront toujours très adeptes à apprivoiser, la langue de leurs hôtes, au point de pouvoir par la suite tromper leur monde en véhiculant toutes sortes de mythes sur leurs origines, aux fins justement de se confondre aux natifs d’un village, d’une région, d’un clan, d’une ethnie, d’un pays. On aura donc toujours envie, dans le cas de Bongo, de savoir pourquoi il a, tout au long de sa vie, eu une telle aversion pour le nom de ce fameux « Ondimba », au point que ce patronyme ne réapparût dans sa vie, comme par miracle, qu’en 2004 au moment où, devenu grand Mollah du Gabon depuis pourtant 1973, Omar Bongo sembla enfin se souvenir qu’il y eut quelque part un homme nommé « Ondimba » dans sa vie qui fut son père (Omar fut un Mollah sans grosse barbe noire, hélas, Omar préférant la mode « moustachu » dont il souillera par la suite le franc CFA gabonais, d’ailleurs). Les spécialistes de la zoologie vous diront qu’il n’y a que les animaux qui, une fois sevrés de leur maman, oublient qui est leur génitrice.

Comment alors s’étonner que, dans la droite lignée des mythes bongoïstes construits autour de la fraude et des faux-semblants, nous soit apparu un petit Bongo du nom d’Alain-Bernard, enfant à la traçabilité douteuse, qu’on nous présenta quasiment comme né par le miracle de l’immaculée conception, un enfant que les mauvaises langues qui connaissaient les Bongo disaient pourtant provenir du Biafra (où Bongo contribua justement au génocide des pauvres Biafrais en faisant semblant de les aider aux côtés des Français y attirés par l’odeur enivrante du pétrole). Biafrais ou pas, ce miraculé, on l’appela… Alain-Bernard. Oui, c’est « Alain-Bernard Bongo » qu’il se nomma, notre petit bout de bonhomme, avant de devenir par dérivation soudaine un « Ondimba » en 2004, après que son « pôpô » avait finalement reconnu sa filiation avec Monsieur Ondimba. Notez que notre bambin Alain-Bernard était lui aussi, toujours par dérivation, devenu un Mollah en 1973 quand son père décida de convertir le troupeau des Bongo à l’Islam. Alain-Bernard devint alors Ali Ben Bongo en 1973, puis Ali Bongo Ondimba en 2004. Apparemment, il n’eut pas le courage de devenir un « Oumarou », pardon, un « Omar » comme son papa, au vu de la ressemblance des prénoms qu’ils semblent pratiquer dans cette famille. N’empêche, chez les Bongo, on change de nom, d’identité et de religion comme une femme de maquillage. A la fin, on finit toujours par s’y perdre.

Mais que cela soit bien clair : Je ne suis pas ici en train d’affirmer qu’Ali Bongo n’est pas l’enfant naturel d’Omar Bongo et de Joséphine Kama Bongo.  Je ne suis pas non plus en train d’affirmer qu’il l’est car je n’en sais strictement rien. Je ne suis même pas en train de dire que toutes les rumeurs qui circulent sur les Bongo au sujet d’Ali sont vraies. Ce que je veux dire, par contre, est que c’est justement dans cette confusion que réside le problème. Les Bongo ont tellement menti aux Gabonais, et leurs vies tellement faites de faux que personne au Gabon ne croit en ce qu’ils disent. Quand il y a autant de doutes sur une famille, et quand il y a, en plus, autant de doutes sur sa moralité, tout ce qui la concerne ne peut que devenir spéculation, rumeur. Or la rumeur ne survit que dans les contextes où dominent le flou, les faux-semblants et les mensonges. Les Bongo n’ayant jamais su dire la vérité, la rumeur émerge et s’établit en vérité. C’est humain et c’est normal.

Si la rumeur qui présentait Ali Bongo comme un enfant biafrais adopté par Omar Bongo existe, c’est justement parce qu’Omar Bongo n’a jamais pu apporter la clarté sur cette rumeur par une preuve irréfutable. Barack Obama a bien été obligé, dans un pays pourtant transparent, de faire taire les rumeurs sur son américanité en produisant l’original de son acte de naissance. Pourquoi pas les Bongo ?

Si la rumeur sur l’impossibilité de Joséphine Kama (devenue Patience Dabany) d’avoir fait un enfant nommé Alain-Bernard Bongo a autant persisté, c’est parce que, justement, Albert-Bernard Bongo et son épouse n’ont jamais pu expliquer comment Joséphine Kama a pu être génitrice d’Ali Bongo quand-bien même certaines rumeurs la présentaient comme stérile, et d’autres remettaient totalement en cause la possibilité qu’elle pût être la mère d’Alain-Bernard Bongo du simple fait des circonstances de la rencontre  entre Albert-Bernard et Joséphine.

Chez les Bongo, donc, c’est toujours le flou qui domine, et là où il y a flou, les hommes et les femmes aguerris ont tendance à se méfier. Il y a donc toujours eu entre les Gabonais et les Bongo une crise de confiance tellement aiguë que rien de ce que les Bongo disent de leur bouche n’est pris pour argent comptant. 

Et voilà qui nous amène à la problématique posée par le grand frère du MORENA originel, Monsieur Bengone Nsi.

Cet acte de naissance qu’Ali Bongo a présenté à la Commission électorale, puis, à la Cour constitutionnelle, pour faire valider sa candidature en vue du énième viol du Gabon par les Bongo n’est aucunement un tract, et encore moins une simple vue de l’esprit de la part de ceux qui ont mauvaise dent contre « Alain-Bernard Ali Ben Bongo Ondimba ». Il est la manifestation de quelque chose de très profond qui décrit bien l’arbitraire qui a sévi pendant 44 ans au Gabon sous les Bongo. Quand on délivre un acte de naissance à un homme de 50 ans qui comporte la date du 29 mai 2009, on est immédiatement secoué d’un doute… (Et n’oublions pas, la date du 29 mai 2009 veut dire…. ah… Sacré Mba Obame, c‘est sous son autorité de Ministre de l’intérieur que son frère « Ali Ben Bongo Ondimba Alain-Bernard » a établi et validé ce faux, et, donc, accompli cette fraude contre les Gabonais… sacré « Moïse », va… Aaaakiééé, « André », toi aussi, hein….).

Mais comme les bongoïstes sont comme ils sont, c’est-à-dire sans cervelle, ils ont commis la plus grosse bévue de leur vie. Ils ont pressurisé le pauvre maire du 3ème arrondissement de Libreville pour lui faire concocter un document qui, heureusement, établissait par l’absurde la preuve que tout le monde attendait, et qui incriminait, une fois de trop, les Bongo dans des fraudes tellement monumentales qu’eux-mêmes commençaient à crouler dessous. Du coup, sur la base de cet acte de naissance plus qu’officiel, plusieurs constats s’imposent :

Constat 1 : Cet acte de naissance est établi à un homme de 50 ans. La manière dont il est rédigé le montre comme un « premier acte », et non comme un acte supplétif ou une copie conforme à un original. Au vu des années de polémique sur ce sujet, il semble qu’il n’y a probablement pas d’original. Le seul original, dans ce contexte, paraît être celui établi pour la première fois le 29 mai 2009. Cela saute tellement aux yeux que seuls les affidés et inféodés de toutes sortes se montreront intraitables sur ce point.

Constat 2 : Ce faux acte confirme la naissance d’un certain Ali Bongo Ondimba à Brazzaville le 9 février 1959. Nous voilà donc fixé : Ali est né au Congo, et serait donc, au moins, et par simple dérivation, Congolais (nous y reviendrons). Ceci ne veut pas dire qu’on lui reniera automatiquement la nationalité gabonaise. Dès lors que l’on aurait levé le doute sur l’origine même des Bongo, une origine malheureusement encore trop enfouie sous un amas de décombres digne d’un reflux de Tsunami, et dès lors que les preuves de filiation entre Ali et Omar seraient fermement établies, rien n’empêcherait que les Gabonais reconnussent Ali Bongo comme un citoyen à part entière de notre pays. Mais tant que le doute planera—on n’est même pas encore sûr aujourd’hui qu’Omar Bongo lui-même fût jamais Gabonais—la controverse s’amplifiera.

Constat 3 : Le gros « hic » dans toute cette histoire de faux acte de naissance est qu’il n’existait encore aucun Ali Bongo Ondimba en 1959. Son nom de l’époque était Alain-Bernard Bongo, du moins si l’on s’en tient à la version débiafrisée des origines d’Ali (une version que la mama Dabany défendait encore bec et ongles en 2009 quand son immaculé conçu de fils souffrait encore du reflux du syndrome biafro qui rendait les Gabonais nerveux à chaque fois que sa bouille apparaissait à la télé en septembre 2009). Or, l’acte de naissance incriminé présente Ali Bongo comme né avec le nom d’Ali Bongo Ondimba, ce qui conforte le caractère faux du document.

Constat 4 : Comble du méli-mélo, alors que l’acte de naissance incriminé présente bien le père d’Ali comme « Albert-Bernard Bongo » (il n’est pas encore un «Ondimba » à l’époque), il commet la bévue de présenter le fils comme « Ali Bongo Ondimba », ce qui créé une horrible dissonance, surtout quand on sait qu’Alain-Bernard Bongo ne devint Ali Ben Bongo qu’en 1973 et « Ali Bongo Ondimba » en 2004. Cet acte de naissance ne peut donc être jugé conforme à aucun original.

Constat 5 : On se demande comment un enfant né à Brazzaville le 9 février 1959 pouvait déjà se revendiquer de nationalité gabonaise à une époque où le Gabon indépendant n’existait même pas encore. La seule nationalité qui existait à l’époque était soit française, soit aéfienne (de l’AEF, Afrique Equatoriale Française). Non seulement Ali ne pouvait être Gabonais avant l’heure, il ne pouvait non plus acquérir cette nationalité par dérivation vu que celle de ses parents n’avait pas encore été fermement établie pour les mêmes raisons administratives : le Gabon n’existait pas encore. Là encore, donc, cet acte de naissance ne peut être jugé conforme à aucun original.

Constat 6 : Comme nous l’avons souligné plus haut, les Bongo, aux dire de Joséphine Kama alias Patience Dabany, n’arrivent au Gabon qu’en octobre 1960, trois mois après la proclamation de l’indépendance du pays. Avant cela, ils vivent à Brazzaville où Bongo fut soldat français dans l’armée de l’air, espion engagé par les services secrets français et employé des PTT congolaises.

Constat 7 : L’acte de naissance incriminé comporte aussi un certain nombre d’incongruités et d’anomalies. On y lit par exemple que Kama Joséphine est née le 22 janvier 1945 à Brazzaville. Cette date est problématique car, d’une part, elle crée encore plus de distance entre le Gabon et Joséphine, qui devient ainsi encore plus congolaise qu’Ali, et d’autre part, rajeunit un peu Kama Joséphine que l’on présente aussi parfois comme née en 1944 et non 1945. Autant on peut comprendre en se forçant un peu que l’homme de Lewaï, parce que né justement à Lewaï, fût effectivement gabonais (même d’adoption si on veut), autant on a du mal à comprendre comment « Joséphine Kama Dabany Patience Bongo » pouvait, comme cela, être née à Brazzaville comme Alain, et néanmoins être décrite dans ce document comme « gabonaise », surtout quand on sait qu’en 1945, le Gabon n’existait pas encore en tant qu’entité juridique capable de justifier d’une nationalité gabonaise. C’est aussi étrange qu’on ne mentionne pas le nom de Bongo avec celui de Kama, vu que la coutume française était de donner le nom de l’époux à la femme. On aurait donc du avoir quelque chose comme « Joséphine Bongo née Kama ». Mais c’est là une question subsidiaire au vu des autres énormités.

On peut donc facilement deviner que les vrais documents de naissance de Joséphine Kama alias Patience Dabany, Albert-Bernard Bongo alias Omar Bongo alias Omar Bongo Ondimba et Alain-Bernard Bongo alias Ali Ben Bongo alias Ali Bongo Ondimba devraient contenir bien des surprises ! Mais je puis déjà vous jurer qu’on ne les verra jamais, ces fameux documents, du moins pas tant que les Bongo seront au pouvoir au Gabon. Ce qu’il faut cependant noter, du moins sur un plan beaucoup plus psychanalytique, c’est comment cette famille ne semble pas supporter les noms que leurs parents leur donnent à la naissance. Un coup on est Joséphine Kama, puis un autre un coup on devient Patience Dabany. Un coup on est Albert-Bernard Bongo, un coup on est un « Omar », un coup on est un « Ondimba ». Un coup on est Alain-Bernard Bongo, un coup on est Ali Ben Bongo, un autre coup on devient aussi un « Ondimba », comme papa. Allez donc y comprendre quelque chose à ces « caméléoneries » confuses où les identités et origines se mêlent, s’emmêlent et s’entremêlent, finissant par abrutir même le plus futé d’entre nous. Qui sont donc ces Bongo, à la fin ? Qui se cache derrière ces Bongo, cette famille aux mille noms, cette famille aux mille combines, cette famille aux mille crimes ? Déchiffrer l’énigme des Bongo est comme découvrir les mystères du calendrier maya ou faire passer un éléphant pas l’anus d’un crapaud.

Je partage donc les doutes exprimés par le grand frère Bengone Nsi quand il argue que pour mettre à nu cet énième subterfuge des Bongo et acculer à la fois les Bongo et la démone de la Cour constitutionnelle au ridicule, il faut non seulement considérer cet acte de naissance comme un faux dont la filière remonte du maire du 3ème arrondissement  à Ali Bongo, mais également, comme il le dit, attaquer «en sa forme, l’acte de naissance qui est un document faux » et ainsi mettre « en cause le maire qui a établi à quelqu’un un acte de naissance après cinquante ans. » Je partage aussi ses interrogations quand il dit qu’on ne peut pas  « établir, au Gabon, un acte de naissance à une personne qui déclare être née au Congo », surtout parce que « dans notre pays, ce n’est pas le maire du 3è arrondissement de Libreville qui établit les actes de naissance aux personnes nées hors du Gabon, mais celui du 1er arrondissement. »

Mais il y a plus : je trouve très intelligent que Monsieur Bengone Nsi ait fait l’état des lieux des contradictions contenues dans cet acte de naissance en disant que dans ce fameux document, « le concerné s’appelle Ali Bongo Ondimba. Or, quand son père a pris le pouvoir, il ne s’appelait pas Omar Bongo Ondimba. Il s’appelait Albert Bernard Bongo.» Et pan ! Voilà un coup de marteau sur la tête d’Ali Bongo par un homme de principe et de vérité, j’ai nommé le très valeureux Luc Bengone Nsi, président du MORENA, Mouvement de Redressement National.

Mais vous pouvez facilement deviner la psychologie du pauvre maire du 3ème arrondissement à qui on a demandé de réaliser ce faux acte de naissance. Je suis sûr qu’il aurait bien voulu demander à Ali Ben de lui donner le nom qu’il portait quand il était tout petit, lui qui se dit né au Congo ! Je suis également persuadé que le maire aurait aussi voulu lui demander de fournir ne fût-ce qu’une photocopie mangée par les mites de son vieil acte de naissance tel qu’il l’utilisait quand il était « tout p’tit » à l’école primaire de… Brazzaville. Mais vous pouvez imaginer le pauvre maire faisant pipi et caca dans sa culotte rien qu’à penser à cette question ! Aurait-il pu vraiment poser une telle question à Ali et conserver sa tête ? Alors, on peut bien lui pardonner qu’il n’ait fait qu’obéir aux injonctions qu’on lui faisait. Mais je suis sûr que, par la suite, il aura probablement haussé les épaules, se doutant bien qu’un jour ce document finirait par venir hanter le « p’tit ».

Que l’on ne s’y méprenne pas, cependant : Je ne suis pas ici en train de mener une réflexion tribaliste ou xénophobe. J’ai toujours été le premier à dire qu’être citoyen, du Gabon ou de n’importe quel autre pays, n’était pas une simple question d’être né sur une terre nommée « Gabon » ou « Bénin ». La citoyenneté se mesure au degré d’amour que l’on éprouve envers son pays, que ce pays soit une terre de naissance ou une terre d’adoption. Un Gabonais né gabonais mais qui n’aime pas son pays et ne se dévoue pas pour ce pays ne mérite ni d’être Gabonais ni d’être considéré citoyen de ce pays. Par contre, un étranger, Sénégalais, Malien, Congolais, Biafrais ou autre qui aimerait le Gabon plus que son pays d’origine mériterait pleinement d’être considéré citoyen de notre République et même de la diriger. Personne, je pense, ne remettrait jamais en cause la citoyenneté d’un Bongo dès lors que les Bongo auraient fait montre d’amour et de dévouement envers leur pays, leur peuple, leurs concitoyens. Au lieu de cela, les Bongo se sont concentrés sur la satisfaction des besoins des Bongo et des Bongo seuls. Le reste leur a peu importé. Ils ont géré le Gabon avec un tel « m’enfoutisme » qu’ils n’ont jamais, dans leur gestion, projeté leur regard au-delà de l’ici et du maintenant : ils ont voulu tout manger, maintenant. Ils ont voulu tout voler, maintenant. Ils ont voulu tout violer, maintenant. Du coup, on se rend compte que leurs achats de villas en France ou ailleurs (comportement d’apatrides) préparent toujours en réalité, sans que cela paraisse, leur fuite une fois qu’ils auront été vidés du pays qu’ils détroussaient. Une telle gestion sauvage du Gabon ne peut venir de gens désireux de mourir dans un pays qu’ils aiment. Un vrai Gabonais ne se comporte pas ainsi. A la fin, force est de conclure que les Bongo n’ont jamais mérité d’être reconnus Gabonais, que ce soit de naissance ou d’adoption. Un chien venu du Venezuela mériterait plus un tel honneur qu’un Bongo.

Voilà pourquoi, quand on voit le supposé Président d’une supposée république gabonaise aller s’agenouiller comme un chien devant des francs-maçons français et leur promettre la loyauté qu’il doit uniquement à sa patrie, on se rend très vite compte du défi qui attend les Gabonais. On ne verra dans aucun autre pays au monde un supposé président trahir ainsi son peuple. Ali Bongo est ainsi devenu le symbole d’une république à genoux, un roi nègre soumis à des maîtres blancs. Un esclave. Cette abdication de la souveraineté nationale vendue ainsi aux francs-maçons et, donc, aux intérêts français, c’est, en fin de compte, un simple indice, mais un indice de plus tout de même, qui vient ajouter à la fausseté d’une famille qui, n’ayant jamais aimé le Gabon, ne s’est donné pour objectif qu’une seule chose : piller ce pays avec une extrême sauvagerie. Les Bongo ont tout simplement institué au Gabon un état gangster, et c’est en gangsters qu’ils ont régné.

Je ne puis donc que préciser ici que même si l’initiative de redressement national entreprise par Monsieur Luc Bengone Nsi dans le cadre de ce faux acte de naissance n’aboutit pas, comme on peut d’ailleurs s’y attendre, les Bongo, Ali Bongo en tête, ne se remettront cependant jamais de cet affront. Cette plainte les établira plus que jamais dans l’esprit des Gabonais comme des fraudes, spécialistes en faux et usages de faux. Ils seront en même temps frappés par une profonde marque de délégitimation qui en fera, ad vitam aeternam, ces véritables « rigolos » que balança jadis Laurent Gbabgo à l’endroit du « Omar » en chef, et rien que le plaisir d’une telle humiliation sera suffisant pour qu’un vieux Gabonais affamé esquisse, quelque part du fin fond de Bongoville, un petit sourire nerveux après qu’il aura répondu à la question d’un visiteur en ces termes : « Bongo qui ? Moi na pas connè ».

Mais il y a encore plus intéressant, et c’est ce qui, moi, m’intéresse dans la démarche de Monsieur Bengone Nsi. Il y a, dans cette procédure, un bénéfice indirect qui surprendra d’aucuns. Ce bénéfice (que beaucoup ne soupçonnent pas) est qu’Ali Bongo, qui s’est toujours retrouvé sur la défensive à chaque fois qu’on le disait Biafrais, sera, à la fin, acculé (et il l’est déjà, d’ailleurs) à l’obligation d’admettre qu’il n’est pas Gabonais. Car ce que les Bongo n’ont jamais compris est qu’être Biafrais, Congolais, Centrafricain ou même Esquimau n’a jamais été la préoccupation des Gabonais. Leur préoccupation, sur le plan du droit et à cause du flou entretenu sur l’origine des Bongo, a toujours été de savoir si ces Bongo qui les dirigeaient étaient véritablement Gabonais non seulement au regard de la loi, mais aussi au regard de la loyauté qu’ils doivent aux Gabonais et à leur souveraineté. Or, dans le combat citoyen qui oppose les Bongo aux Gabonais, la thèse biafraise (qui énerve tant les Bongo) a été tellement rejetée avec violence par les Bongo qu’ils se sont souvent retrouvés obligés de reconnaître une seule chose : Ali Bongo ne serait pas, en réalité, Gabonais, il serait plutôt, au moins, Congolais. C’est ce qui ressort, en fin de compte, de tous les aveux publics auxquels les Bongo ont été forcés depuis 2009 par l’opinion publique nationale.

L’hypothèse biafraise devient ainsi un leurre de détective, c’est-à-dire, un outil stratégique redoutable. Il s’est agi tout simplement, par cette stratégie, de pousser, dans un premier temps, les Bongo à tellement nier la « biafrité » d’Ali qu’ils furent obligés de reconnaître, comme ils l’ont fait en avril 2009, sa « congolité ». Il importe alors très peu pour les Gabonais qu’Ali Bongo soit, au final, Biafrais ou Congolais. Ce qui importe est que, dès lors que les Bongo eux-mêmes auront avoué, comme ils l’ont fait, qu’Alain-Bernard Bongo, ou si vous voulez, Ali Bongo Ondimba, est de nationalité plutôt congolaise, il faut immédiatement les prendre à leur propre mot et demander à la Cour constitutionnelle non seulement de constater ces aveux, mais également d’invalider son élection sur la simple base de cet aveu.

C’est dans ce contexte que le faux acte de naissance soumis par Ali Bongo dans son dossier de candidature à la présidence de la République prend toute sa valeur. Dans ce faux, il y a du vrai, et le vrai dans ce faux, qui apparait le plus clairement au monde, est que, qu’on le veuille ou pas, Ali Bongo serait, tout au moins, Congolais, et non pas beaucoup Gabonais. Nous tenons cela de son propre aveu et de celui de sa mère à la télévision gabonaise en avril 2009. Aucune forme de conjecture ne peut, au jour d’aujourd’hui, nier ce fait.

Du coup, une brèche stratégique s’ouvre qui n’était pas visible auparavant. Autrement dit, s’il est difficile de prouver, pour le moment, qu’Ali Bongo est Biafrais, il n’est aucunement compliqué de se servir des aveux des Bongo pour prouver qu’Ali Bongo est, à tout le moins, Congolais et que, sur cette base, il ne peut être Président au regard de la loi en vigueur au Gabon.

Nous savons évidemment que la Cour constitutionnelle du Gabon, conduite par une amante reconnue du défunt « père » d’Ali, n’osera jamais invalider l’élection d’Ali Bongo, malgré la vérité née à la fois du droit et des aveux des intéressés eux-mêmes. Mais le simple fait d’embarrasser cette Cour et, par la même, toute la lignée des Bongo, me semble être une victoire morale dont on ne peut priver le peuple. Ali Bongo, dès lors, sera irrémédiablement délégitimé, même moralement, et son imposture définitivement avérée. Il sera alors comme qui dirait, « nu », et quand lui ou son épouse importée visiteront un jour un village gabonais pour aller y faire une fausse propagande de « dons » qui transforment les Gabonais en mendiants de droits qui leur reviennent pourtant de droit, il suffira aux villageois d’aller se cacher dans leurs champs en laissant un message sur leur porte : « nous n’accueillons pas les animaux chez nous ».

Tout ce qu’il faudra alors, comme stratégie, c’est inculquer au peuple le sentiment de rejet, le sentiment de révolte, voire de « haine » qui s’impose vis-à-vis des Bongo. Je dis bien des « Bongo ». Je n’ai pas dit vis-à-vis des Tékés, des Obambas, des Pounous, des Myénés ou des Martiens. J’ai dit, vis-à-vis des Bongo et des Bongo seuls. Car, pour moi, le problème ne se pose plus : il y a belle lurette que j’ai conclu, moi, que le mal du Gabon vient des Bongo et que la seule manière de supprimer ce mal, c’est de se défaire des Bongo, par tous les moyens possibles. Voilà pourquoi, dans le cadre d’une décapitation de régime, il faudra aussi commencer à désigner clairement, directement et nommément les ennemis de la République sur lesquels cette révolte, cette insurrection, voire cette « haine » devra s’abattre. Car à côté des Bongo, ennemis publics numéro un, il y a deux prostituées de la République qui ont vendu leurs fesses, et le Gabon, aux Bongo : l’une s’appelle Rose Rogombé, l’autre s’appelle Madeleine Mborantsuo. C’est maintenant aussi qu’il faut dire au peuple ce qui doit être fait de ces deux monstres.

Ce n’est qu’à ce prix que, animés de révolte, les Gabonais pourront enfin s’engager sur la voie d’une insurrection salvatrice. Or, pour y arriver, il faut justement avoir, au préalable, non seulement délégitimé le pouvoir des Bongo au Gabon, mais aussi clairement désigné les ennemis que le peuple se doit de combattre par tous les moyens possibles. C’est à ce processus de délégitimation que contribue aujourd’hui le procès en faux et usage de faux que recherche en ce moment Monsieur Bengone Nsi.

Je dis donc tout simplement, merci grand frère Bengone.

Fait le 27 mai 2011 à Monclair, New Jersey (USA)

Dr. Daniel Mengara
Président
Mouvement « Bongo Doit Partir »

Exprimez-vous!

  1. Mon dieu comme cé bo, dr. Voilà la genre de discours que lé Gabonais attendent, dr. Pkoi vous ne descendez pas sur le ter1 pour parler directement o Gabonais? J’admire votre travail, mais comprenez que lé Gabonais ont soif de votre détermination. Descendez sur le ter1 nous libérer dé Bongo. On è fatigué, Dr.

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