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Gabon: Le grand mufti El Hadj Ali Bongo lance une fatwa pour la tête de l’infidèle Daniel Mengara


Panique chez les Bongo? Cela en a tout l’air car il semblerait que le grand mufti dictateur gabonais Ali Bongo, plus que jamais piqué au vif (comme le fut jadis son père Omar Bongo) par l’existence jamais infléchie du site Internet du mouvement « Bongo Doit Partir », aurait décidé d’en finir avec ce site et avec le Dr. Daniel Mengara, fondateur du mouvement.

En effet, des révélations faites par la très confidentielle Lettre du Continent dans son édition N° 618 du 08 septembre 2011, rubrique « Who’s Who » (p. 8), affirment que le « responsable du site Internet Bongo doit partir (bdpgabon.org), Daniel Mengara devrait très prochainement recevoir des nouvelles de Georges Arama et Patrick Maisonneuve, les avocats français d’Ali Bongo. Après avoir porté plainte pour diffamation contre Yannick Jadot, porte-parole d’Eva Joly (LC nº617), le président gabonais a demandé aux deux robes noires d’étudier tous les moyens juridiques permettant de poursuivre les responsables du site web en vue d’obtenir sa fermeture ».

C’est donc deux gros poids lourds du droit franco-gabonais qu’Ali Bongo est allé embaucher avec les millions volés des caisses du contribuable gabonais, juste pour faire taire un Gabonais qui ose remettre en cause l’animalité des Bongo.

C’est donc, à n’en point douter, une vraie fatwa pour la tête du très infidèle Dr. Daniel Mengara, professeur d’études francophones à Montclair State University dans le New Jersey aux Etats-Unis, que le dictateur gabonais vient de lancer. De là, il n’y a qu’un pas avant que le dictateur ne recherche l’assassinat physique, pur et simple, de l’arrogant professeur du New Jersey. Ce ne sera pas en tous cas la première fois que les Bongo auront essayé de faire disparaître Daniel Mengara et son mouvement.

A titre de rappel, l’on se souviendra que c’est en décembre 1998 que le professeur gabonais lance sur Internet son mouvement « Bongo Doit Partir », qui passera ainsi dans l’histoire comme un des deux premiers sites du genre au monde, inaugurant ainsi l’ère des cyber-oppositions qui fomentent aujourd’hui les révolutions de par le monde. Pendant les bientôt 13 ans de son existence, le mouvement Bongo Doit Partir (BDP) a connu des attaques multiples du régime Bongo, qui aura essayé par tous les moyens de le faire disparaître.

C’est d’ailleurs Omar Bongo lui-même qui, lors d’une tournée républicaine à l’intérieur du pays en 2003, annonce avec colère l’existence du BDP à Oyem dans le Nord du Gabon, où il lance d’ailleurs un défi au BDP, affirmant aux Oyémois non seulement qu’il aurait entendu parler d’un natif du Woleu Ntem nommé Daniel Mengara qui avait créé un mouvement appelé Bongo Doit Partir, un mouvement qui demandait sa chute, mais  aussi qu’il était serein et n’avait pas peur de Daniel Mengara. Ce défi, il le lança aussi en juillet 2003 dans un reportage RFI retranscrit ici et au cours d’une interview RFI en octobre 2003 où il  invita Daniel Mengara à créer son parti politique et à venir se présenter contre lui à l’élection présidentielle.

Mais comme Omar Bongo avait toujours une carte sous la manche, l’on se rendit compte que ses déclarations d’Oyem avaient, en fait, pour but de préparer le terrain au supposé ralliement du BDP. C’est ainsi que les Gabonais découvrirent, stupéfaits, à la télévision nationale un certain Siméon Ekoga, que le régime pavana dans les médias comme le nouveau président du BDP, Mengara ayant été, selon le mythe véhiculé, mis en minorité et exclu du mouvement au profit de Siméon Ekoga. Peu après, le régime annonçait la dissolution par Siméon Ekoga du BDP et son remplacement par le RDPG dont Siméon Ekoga se fit le président (lire toute l’actualité 2003 concernant cette affaire sur ce lien).

C’est dire qu’Omar Bongo, pendant la décennie d’existence du BDP avant son décès en 2009, fit des pieds et des mains soit pour détruire le BDP par l’achat de certains de ses membres, soit pour rencontrer Daniel Mengara. C’est ainsi que le régime annonça plusieurs fois la « dissolution » du BDP, d’abord avec Siméon Ekoga qui, pour 350 millions de CFA, créa le RDPG en 2003 pour soit disant remplacer le BDP, puis ensuite avec les frères Bessacque qui, depuis Washington en 2005, créèrent le BDP-Démocrate, parti mort-né, en échange de 300 millions de CFA. Le régime alla même jusqu’à créer ses propres « BDP » au Gabon, notamment « Bongo Doit Présider », qui s’installa dans le département natal de Daniel Mengara à Minvoul pour directement « humilier » l’opposant, et deux autres clones, « Bongo Doit Rester » et « Bongo Doit Persister » à Libreville, tout cela en réponse à l’increvable BDP de Daniel Mengara.

Mais Omar Bongo, fasciné et irrité de voir un Gabonais refuser de le rencontrer, chose impensable dans sa tête de dictateur, passa le restant de sa vie à essayer par tous les moyens de rencontrer Daniel Mengara. Par six fois il essaya, mais par six fois le Dr. Daniel Mengara refusa de rencontrer le dictateur, affirmant avec effronterie qu’Omar Bongo est un animal et que lui, Daniel Mengara, ne rencontre pas les animaux. La dernière tentative en date est, sur ce point, très éloquente car une vidéo disponible sur Internet permet en effet de voir Daniel Mengara en pourparlers avec Mike Jocktane, un pasteur gabonais conseiller personnel d’Omar Bongo dépêché par le dictateur dans le New Jersey en 2007 en vue d’essayer d’amadouer le professeur gabonais en vue d’une rencontre avec Omar Bongo. Daniel Mengara, comme à son habitude, et une fois de plus, refusa, ce qui, selon la rumeur, mit Omar Bongo dans tous ses états. Un certain Zibi Bertrand voulut même piéger Daniel Mengara un jour en essayant, du bureau même d’Omar Bongo, de mettre Daniel Mengara en conversation téléphonique avec le dictateur. Sentant le traquenard politique, Daniel Mengara raccrocha au nez de Zibi Bertrand dès que ce dernier avait proposé de lui passer Omar Bongo au téléphone. « T’ai-je envoyé au Gabon négocier des conversations téléphoniques entre moi et Bongo ? » lui avait demandé Daniel Mengara. « Eh bien, débrouille-toi avec ton Bongo », lui avait dit Daniel Mengara, avant de raccrocher.

Il semble qu’Ali Bongo ait, à son tour, décidé de continuer le combat farouche contre Daniel Mengara jadis mené par son père. Ce combat, il l’avait d’ailleurs commencé en 2009 lorsqu’il avait organisé le kidnapping de Daniel Mengara au moment du retour de ce dernier au Gabon après 11 ans d’exil politique aux Etats-Unis. Ali Bongo avait en effet souhaité rencontrer Daniel Mengara peu avant les élections présidentielles de 2009, mais comme à son habitude, Daniel Mengara refusa. Fou de rage, Ali Bongo organisa avec sa belle-mère de la Cour constitutionnelle le rejet de la candidature de Daniel Mengara aux présidentielles. Fidèle aux méthodes animalières de son père, Ali Bongo renchérit quelques jours après en achetant les représentants du BDP au Gabon, leur faisant annoncer à la télé leur ralliement à Ali Bongo et, comme d’habitude,  non seulement l’éviction de Daniel Mengara de la présidence du BDP, mais également la dissolution du mouvement, et son remplacement par un nouveau BDP, c’est-à-dire un soi-disant « Bloc Démocratique Populaire », parti mort-né depuis.

C’est dire que les Bongo père et fils ont déjà trois fois « dissout » le BDP, et trois fois remplacé Daniel Mengara par un nouveau président du BDP, sans succès apparent puisque le mouvement « Bongo Doit Partir » et Daniel Mengara sont toujours là, et toujours égaux à eux-mêmes. Au passage, des milliards de francs CFA ont, selon nos sources, été dépensés par Bongo père et fils autour de l’affaire Mengara. En effet, le BDP et Daniel Mengara semblent être devenus les vaches laitières de tous les malfrats travaillant aux côtés des Bongo, malfrats qui vont tous marchander le supposé retour ou ralliement de Mengara, chacun se présentant comme celui qui connaît le mieux le professeur du New Jersey. Omar Bongo et Ali Bongo ne comprennent même pas que Daniel Mengara ne les a jamais considérés comme des hommes dignes de lui serrer la main, et qu’aucun Bongo n’aura jamais un tel honneur car Daniel Mengara affiche à leur égard un mépris du plus grand ordre.

Ali Bongo pense maintenant que c’est par des poursuites judiciaires et le paiement de millions de dollars à des avocats français qu’il va pouvoir venir à bout de Daniel Mengara et du site du mouvement « Bongo Doit Partir ».

On se demande d’ailleurs comment il va réussir un tel exploit vu que, comme le dit la Lettre du Continent, « Apparu sous la présidence d’Omar Bongo, on ne peut pas dire que « BDP » fasse dans la dentelle ! Les avocats du chef de l’Etat gabonais devront toutefois lever un premier obstacle : le site est hébergé aux Etats-Unis. »

Non seulement le site du BDP est hébergé aux Etats-Unis, Daniel Mengara est également un homme de conviction que même des poursuites judiciaires de ce type ne peuvent effrayer.

Daniel Mengara prépare déjà sa réplique à Ali Bongo dans un communiqué que le mouvement Bongo Doit Partir publiera d’ici quelques jours.

Après Bongo le père parti brûler en enfer pour les crimes commis contre le peuple gabonais, le bras de fer de Daniel Mengara avec Bongo le fils est désormais engagé.

Exprimez-vous!

  1. Je crois que ce monsieur appelé Ali Bongo ne sait pas ce qu’il dit. Il croit qu’il est dans une bonne posture lorsqu’il amuse la galerie. Il dépense l’argent du peuple à payer les avocats qui rigoleront, lorsqu’on sait que dans n’importe quel tribunal, en France ou aux USA, il n’aura ni rime, ni raison. Est-ce qu’il est intelligent ce soit disant- président?

Répondre à Jonas Eyi Ndong Annuler la réponse

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