spot_imgspot_img

Syrie: l’armée contrôle Idleb, la révolte entre dans sa 2e année

DAMAS – L’armée a repris mercredi le contrôle d’Idleb et intensifié la répression dans d’autres fiefs de la contestation en Syrie, un chef de la rébellion affirmant que Bachar al-Assad méritait un sort « pire » que celui du Libyen Mouammar Kadhafi tué lors de sa capture par des rebelles.

DAMAS – L’armée a repris mercredi le contrôle d’Idleb et intensifié la répression dans d’autres fiefs de la contestation en Syrie, un chef de la rébellion affirmant que Bachar al-Assad méritait un sort « pire » que celui du Libyen Mouammar Kadhafi tué lors de sa capture par des rebelles.

Alors que le conflit entre jeudi dans sa 2e année, le président américain Barack Obama a redit que le président Assad allait partir quoi qu’il advienne, devant son hôte, le Premier ministre britannique David Cameron, pour qui le régime devra faire face à une « guerre civile » s’il poursuit sa répression.

La Russie a, elle, déploré de « gros retards » dans les réformes promises par son allié syrien, et l’émissaire Kofi Annan, qui doit rendre compte vendredi à l’ONU de sa mission en Syrie, a dit avoir demandé des éclaircissements au régime sur sa réponse aux propositions pour un arrêt du bain de sang.

Mais sur le terrain, la répression a encore fait au moins 37 morts à travers le pays selon une ONG, le régime profitant du faible armement des rebelles, de la fragmentation de l’opposition et surtout des divisions de la communauté internationale pour réaffirmer son autorité militaire.

Deux semaines après avoir pris le quartier de Baba Amr à Homs (centre) à l’issue d’un mois de pilonnage qui a fait des centaines de morts, l’armée a repris le contrôle total de l’important fief rebelle d’Idleb (nord-ouest), près de la frontière turque.

« Il n’y a plus de combats à Idleb, l’Armée syrienne libre (ASL) s’est retirée et l’armée a pris d’assaut toute la ville et mène des perquisitions maison par maison », a affirmé Noureddine al-Abdo, militant local.

Face à la réticence de la communauté internationale à armer les rebelles, « l’ASL a préféré se retirer. Tout le monde sait qu’elle est incapable de faire face à (la puissance de feu) de l’armée », a-t-il dit. Les rebelles disposaient « essentiellement d’armes que les déserteurs avaient prises avec eux ».

Deux journalistes turcs en reportage à Idleb, Adem Özköse et Hamit Coskun, ont disparu, selon le journal turc Milat, sans nouvelle d’eux depuis le 9 mars.

Ailleurs dans le pays, l’armée a tué 22 personnes lors de raids à Deraa (sud) -15 civils et sept militaires dissidents-, selon l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH). De nombreuses personnes blessées n’ont pas pu être évacuées à cause des tireurs embusqués.

Cinq civils ont aussi péri à Qousseir dans la province de Homs (centre) et cinq dans celle d’Idleb, a précisé l’OSDH. Des déserteurs sont également morts dans des affrontements.

Depuis le 15 mars 2011, 8.500 personnes en majorité des civils sont mortes en Syrie, où le régime réprime dans le sang une contestation dont il refuse de reconnaître l’ampleur et qu’il assimile à du « terrorisme » mené par des « gangs terroristes à la solde de l’étranger ».

Plus de 30.000 Syriens fuyant la répression se sont réfugiés dans les pays voisins et quelque 200.000 ont été déplacés à l’intérieur du pays, selon le Haut commissariat de l’ONU aux réfugiés. La situation humanitaire a été jugée grave dans certaines zones.

Amnesty International a dénoncé la « torture systématique » des détenus atteignant « un niveau jamais vu pendant des années ». Selon plusieurs d’organisations internationales, le journaliste syrien Mazen Darwich, arrêté le 16 février à Damas, a été torturé et sa vie est en danger.

Le mouvement de contestation, essentiellement pacifique au départ, s’est militarisé avec des déserteurs, réunis au sein de l’Armée syrienne libre (ALS), qui disent prendre les armes pour défendre les civils mais aussi pour mener des attaques contre les soldats.

Mais reconnaît le numéro 2 de l’ASL, Ammar al-Wawi, l’ASL est « seulement armée de Kalachnikovs et de pistolets », face aux chars et à l’artillerie des 300.000 soldats. Dans une déclaration à l’AFP près de la frontière turque, il s’est néanmoins dit confiant dans « la victoire » même si cela prendra du temps.

Il a aussi affirmé que M. Assad méritait un sort « pire » que celui de Mouammar Kadhafi tué tué lors de sa capture en octobre 2011 par les rebelles après huit mois de conflit armé. « Assad a tué tellement de monde qu’il mérite un sort pire que celui de Kadhafi », a-t-il dit.

Outre l’incapacité militaire, l’opposition connaît en outre des divisions.

Trois personnalités –Haitham al-Maleh, Kamal al-Labwani et Catherine al-Talli– ont annoncé qu’elles claquaient la porte du Conseil national syrien (CNS) en raison de « divergences » et de l' »inefficacité » du principal mouvement d’opposition.

Pour le 1er anniversaire de la révolte, les militants pro-démocratie ont appelé à des manifestations mais le quadrillage des villes risquent de dissuader la population.

En France, des organisations françaises et syriennes ont appelé à manifester à Paris. Et en Turquie, des centaines de militants syriens doivent se réunir près de la frontière.

Exprimez-vous!

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici

spot_imgspot_img

Articles apparentés

spot_imgspot_img

Suivez-nous!

1,877FansJ'aime
133SuiveursSuivre
558AbonnésS'abonner

RÉCENTS ARTICLES